Une grande zone bleue sinistrée, voici ce que des siècles de surexploitation et de négligence nous laisseront en héritage si rien n’est fait. Il est urgent de changer la façon dont nous regardons l’océan. Ce n’est pas un endroit où nous pouvons tout prendre et tout jeter. Il s’agit d’un milieu immensément complexe, riche, fascinant.
Autrefois considéré comme une source inépuisable de nourriture, l’océan est actuellement en proie à une crise mondiale, car la demande s’accélère. Le transport maritime, le tourisme, la surpêche et les prises accessoires, l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière, l’énergie renouvelable, la pollution et l’augmentation du développement côtier sont autant de facteurs qui nuisent aux habitats océaniques et aux espèces marines. Qui plus est, les dérèglements climatiques modifient la température de l’océan et en haussent l’acidité.
À mesure que l’océan se réchauffe et que la banquise fond, des zones autrefois inaccessibles sont ouvertes à la navigation, exposant les espèces à de nouveaux facteurs de stress et à leurs effets. Par exemple, le bruit sous-marin en Arctique a plus que doublé entre 2013 et 2019.
Pour ce qui est des côtes est et ouest du pays, les niveaux déjà élevés de trafic maritime continuent d’augmenter au rythme de 2 à 3 % chaque année. Plus de navigation signifie plus de bruit, plus de déchets rejetés et plus de chances de collisions mortelles pour les mammifères marins.
Nous avons besoin de toute urgence de plans de gestion de l’océan qui protègeront d’importants écosystèmes marins et en préserveront la santé. Cela inclut un fort réseau de mesures de protection régionales et une règlementation suffisante pour protéger efficacement les écosystèmes marins tout en soutenant les communautés qui en dépendent. De plus, la restauration, la gestion durable et la protection à travers les solutions climatiques basées sur la nature peuvent apporter des bienfaits pour la biodiversité, le climat et notre propre bienêtre.