Qu’est-ce que l’IMPAC5? Le plan pour protéger 30 % des océans du monde se met en place à ce sommet de Vancouver

Au petit matin du 19 décembre 2022, près de 200 pays ont pris une grande décision au sommet COP15 des Nations unies pour la biodiversité, soit de protéger un tiers de la planète avant 2030 – un objectif communément appelé 30×30.

Pour l’océan, cela signifie de multiplier par plus de trois l’étendue d’aires marines protégées et de conservation dans les zones maritimes nationales – qui est à 8 % au niveau mondial à l’heure actuelle – et de le faire en seulement huit ans.

A small group of Pacific white-sided dolphins breaking the surface together in the waters of Hecate Strait, British Columbia, Canada.
Un petit groupe de dauphins à flancs blancs du Pacifique nagent à la surface des eaux du détroit d’Hécate, en Colombie-Britannique.

Bien que cet ambitieux accord mondial présente une occasion de renverser la vapeur en ce qui concerne la perte d’espèces océaniques, son succès dépendra de la protection des bons endroits de manières adéquates et exigera l’engagement des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des peuples autochtones, des communautés côtières et des individus du monde entier.

Et voilà que le cinquième Congrès international sur les aires marines protégées entre en scène. Appelé IMPAC5 et tenu à Vancouver du 3 au 9 février, ce sommet rassemble la communauté océanique mondiale pour commencer à s’attaquer au formidable défi amené par la COP15 par le partage de connaissances, d’expériences et de meilleures pratiques de conservation marine.

Le forum international d’une semaine est présenté par les Premières Nations locales – xʷməθkʷəy̓əm (la Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (la Nation Squamish), et səlilwətaɬ (la Nation Tsleil-waututh) – de concert avec les gouvernements de la Colombie-Britannique et fédéral, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mieux connue pour sa Liste rouge des espèces menacées.

Et tout comme pour la COP15, le Canada est bien positionné, en tant que pays hôte, pour être un leader de la conservation mondiale.

The flukes of a Humpback whale breaching at sunset in the waters south west of Gil Island in the Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada
The flukes of a Humpback whale breaching at sunset in the waters south west of Gil Island in the Great Bear Rainforest, British Columbia, Canada © Andrew S. Wright / WWF-Canada

Ce que fera le WWF à l’IMPAC5

Les expert.e.s du WWF-Canada et nos collègues du WWF à l’international assisteront à l’IMPAC5, il.elle.s interviendront lors de panels sur la protection marine et feront la promotion de stratégies pour des aires protégées bien gérées. Il est important de souligner que des leaders de la conservation seront sur place pour faire progresser le rôle de leurs communautés côtières dans l’intendance de nos eaux partagées.

Le 4 février, le WWF-Canada et ses partenaires discuteront des efforts déployés afin de protéger la biodiversité merveilleusement riche de la zone marine du Grand Ours. Nous travaillons avec les gouvernements fédéral, provincial et des Premières Nations pour aider à convertir une mosaïque de protections en un réseau connecté d’aires marines protégées (AMP).

De façon similaire, les réseaux d’aires marines protégées de l’Arctique peuvent aider à protéger les espèces uniques de cette région. Le 7 février, le Programme arctique mondial du WWF fera une présentation à propos d’ArcNET (Réseau océanique arctique pour les aires prioritaires pour la conservation), un plan pour un réseau d’AMP circumpolaire. Le 8 février, le WWF-Canada offrira une présentation sur l’APC-Arctique (Des aires marines prioritaires pour la conservation en Arctique canadien), un projet qui démontre comment le Canada peut faire les premiers pas dans la planification d’un réseau d’aires protégées et de conservation à travers l’Arctique canadien qui se connecterait aussi à ArcNET.

Beluga whale, Somerset Island, Canadian High Arctic.
© David Merron Photography

La communauté inuite de Taloyoak, au Nunavut, participe à cette vision d’établir un réseau panarctique d’aires protégées qui inclurait une aire protégée et de conservation inuite comprenant les terres et les eaux autour d’Aqviqtuuq. Jimmy Ullikatalik, gestionnaire de l’association Spence Bay Hunters and Trappers de la région, prendra part à des panels d’IMPAC5 sur le thème de la conservation de l’océan menée par des Autochtones le 4 et le 6 février.

Pour garantir que nos AMP sont véritablement protégées, le WWF-Canada travaille aussi à réduire les impacts de la navigation et à assurer que le gouvernement fédéral mette en œuvre des normes minimales strictes qui interdisent tous les rejets. Le WWF-Canada animera et participera à des panels les 4, 5 et 6 février.

Puis, parce que les océans jouent un rôle vital dans la lutte contre la crise climatique, Parcs Canada, l’Université Simon Fraser et l’Institut Hakai se joindront au WWF-Canada afin de discuter de carbone bleu le 6 février.

En dernier lieu, le succès d’IMPAC5 et de 30×30 pour nos océans sera façonné par les innombrables décisions et actions nationales et internationales tout au long du chemin. Mais en travaillant ensemble avec des pratiques de conservation éprouvées pour aider les espèces et les écosystèmes marins à se rétablir, nous pouvons freiner et renverser la perte de biodiversité d’ici 2030.

Vous devez être inscrit.e à IMPAC5 pour assister aux panels, mais vous pouvez vous tenir au courant grâce à nos comptes Twitter @WWFCanadaFR et @WWFCA_SciComm (en anglais).