© Zoe Caron / WWF-Canada

AU-DELÀ DES CIBLES

Le WWF-Canada présente un nouveau modèle pour l’établissement d’aires protégées qui contribue à l’atteinte des cibles climatiques et de biodiversité de façon éthique et qui respecte les droits

Nous savons que la protection de la nature est l’un des outils les plus puissants dont nous disposons pour lutter contre la double crise, en pleine accélération, de la perte de biodiversité et des dérèglements climatiques. Toutefois, pour maximiser son potentiel, nous devons repenser notre vision des aires protégées et de conservation au Canada.

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Les solutions climatiques basées sur la nature (SCBN) – des stratégies qui tirent parti du pouvoir de la nature pour stimuler les écosystèmes naturels, fournir des habitats aux espèces, séquestrer le carbone de l’atmosphère et le conserver dans les sols et les plantes – sont essentielles pour atteindre les objectifs du Canada en matière de climat et de biodiversité. L’un des principes fondamentaux des SCBN est de « protéger ce que l’on a » – et le Canada, en comparaison à d’autres nations, en a beaucoup. Le tiers des écosystèmes encore intacts de la planète est niché entre trois océans et dans les territoires autochtones, dont de vastes étendues sont situées dans le Nord.

Dans le cadre d’un effort international – la coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples – visant à contrer la disparition des espèces et des écosystèmes qui stockent le carbone, le Canada s’est fixé un objectif ambitieux, appelé l’objectif 30 x 30, qui vise à protéger 30 % de ses terres et de ses eaux douces, de même que ses océans, d’ici 2030. Si les cibles quantitatives sont essentielles pour mesurer les progrès, les aspects qualitatifs de la création et de la gestion des aires protégées et de conservation sont tout aussi importants.

Ce qui manque actuellement dans de nombreux efforts de conservation, c’est le fait que cela ne représente pas l’esprit des animaux, l’esprit des plantes et toute l’interconnexion qui est célébrée par les peuples autochtones et leurs relations avec les lieux.

—Steven Nitah, Première Nation dénée de Łutsël K’é

À ce jour, la création d’aires protégées a donné lieu à des ilots de conservation, parfois sans égard à la connectivité, à la représentation écologique et au potentiel de stockage de carbone, ni à l’incidence que cela peut avoir sur la subsistance des peuples autochtones et aux bouleversements que cela peut entrainer. L’élaboration d’un plan d’entretien et d’intendance à long terme de ces terres – dont le fardeau incombe de manière disproportionnée aux communautés autochtones – a également souvent été négligée.

Il est urgent d’adopter une nouvelle approche si nous voulons faire progresser la réconciliation et atteindre nos objectifs en matière de climat et de biodiversité – une approche qui protège les bons endroits, pour les bonnes raisons, et de la bonne façon.

© Heather Crochetiere

À l’avenir, la création d’aires protégées et de conservation doit répondre à trois critères principaux :

  • La nécessité de prioriser des résultats de conservation justes et équitables, et de faire progresser les droits, les responsabilités, la gouvernance et les économies des peuples autochtones, notamment par la création d’aires protégées et de conservation autochtones (APCA), avec le plein consentement, la participation et le leadership des communautés autochtones qui y vivent.
  • La nécessité de démontrer des avantages dans la lutte contre les dérèglements climatiques par la préservation des stocks de carbone (qui correspond à l’atténuation des dérèglements climatiques), et le renforcement de la résilience et de la connectivité (qui correspond à l’adaptation aux dérèglements climatiques).
  • La nécessité de se montrer bénéfique pour la biodiversité, en protégeant les habitats essentiels des espèces en péril et en créant une zone tampon pour permettre aux espèces de s’adapter aux dérèglements climatiques.

Une nouvelle étude du WWF-Canada sur les aires protégées, nommée Au-delà des cibles : une voie vers des aires protégées qui contribuent à l’atteinte des cibles climatiques et de biodiversité de façon éthique et qui respecte les droits, répertorie des zones à haute valeur de conservation qui, si elles sont protégées, peuvent apporter des solutions climatiques basées sur la nature efficaces, aider à renverser la perte d’espèces et nous aider à progresser vers nos objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre. Mais ce n’est qu’un morceau du casse-tête. La valeur des aires protégées et de conservation ne peut être déterminée uniquement par des chiffres.

C’est pourquoi nous présentons les résultats de notre étude ainsi que les perspectives de quatre leaders autochtones qui partagent leur expertise en tant que gardien.ne.s de la terre et expliquent comment les APCA peuvent être une voie vers la réconciliation. Cela s’appelle adopter une approche à double perspective. Les systèmes de gouvernance et de connaissances autochtones, construits au fil des millénaires grâce à un lien profond avec la terre, sont essentiels pour construire un nouveau modèle de leadership global pour les aires protégées et de conservation – un modèle qui crée un avenir résilient et équitable pour tout.te.s.

© Heather Crochetiere

Approche à double perspective

Les peuples autochtones gèrent les terres et les eaux de leurs territoires depuis des milliers d’années – ils disposent de vastes connaissances pour continuer à assurer l’intendance de ces terres de manière saine et résiliente. L’approche à double perspective ou « à deux yeux » consiste à apprendre à reconnaitre et à embrasser les forces du savoir autochtone d’un côté, et les forces des connaissances scientifiques « occidentales » de l’autre.

Un réseau d’aires protégées bénéfique pour la biodiversité et le climat

Les effets des dérèglements climatiques – changements au niveau de la couverture de glace, de la dynamique des réseaux alimentaires et de la végétation – au Canada forcent de plus en plus les espèces à modifier leur mode de vie et à se déplacer. C’est pourquoi il est essentiel qu’un réseau d’aires protégées soit tourné vers l’avenir, afin qu’à mesure que les dérèglements climatiques progressent, ce réseau reste bénéfique pour les espèces en fournissant une diversité d’habitats qui devraient rester relativement stables et en permettant aux espèces de se déplacer vers de nouvelles aires plus adaptées.

Et puisque le Canada stocke au moins 327 milliards de tonnes de carbone dans ses plantes et ses sols, ce réseau doit également protéger les grandes réserves de carbone contre les perturbations pour prévenir la libération de ce carbone dans l’atmosphère, ce qui aurait pour conséquence d’accélérer les dérèglements climatiques.

Un réseau d’aires protégées efficace prend en compte de nombreux facteurs, y compris :

  • les droits des Autochtones et le soutien aux détenteur.rice.s de titre;
  • l’emplacement des espèces en péril;
  • l’emplacement de grandes réserves de carbone qui aident à atténuer les dérèglements climatiques;
  • la connectivité écologique, qui favorise l’adaptation des espèces aux dérèglements climatiques en assurant une diversité d’habitats et de couloirs pour leur permettre de se déplacer librement à mesure que le climat change;
  • la résilience climatique, qui constitue un tampon pour l’adaptation climatique.

Dans le cadre de notre étude, nous avons mené une analyse de la représentation écologique pour repérer des lacunes dans notre réseau actuel d’aires protégées (notamment en examinant si les aires protégées existantes étaient vastes, couvraient une bonne superficie, étaient connectées les unes aux autres, et si elles étaient intactes et représentatives de divers altitudes et rivages), puis nous avons superposé quatre des facteurs ci-dessus, pour lesquels il existait des données spatiales.

© Heather Crochetiere

 
Identifier des aires de grande valeur en matière de conservation

Constats principaux

Le résultat est une carte qui nous permet de mieux cibler des aires qui, si elles sont protégées dans le cadre de l’objectif 30 x 30 du Canada, peuvent nous aider à atteindre nos objectifs en matière de carbone et de biodiversité. Il convient de noter que pour toute région définie ci-dessous comme étant de priorité plus élevée, nous devons toujours obtenir le consentement et le soutien des peuples autochtones, et reconnaitre les droits et les titres des terres sur lesquelles les actions sont menées.

La carte des valeurs de conservation a été créée en superposant les lacunes trouvées dans l’analyse de la représentation écologique avec les cartes des espèces en péril, des réserves de carbone, de résilience climatique et de connectivité écologique.

Toutes les zones colorées représentent des lacunes dans le réseau d’aires protégées du Canada, et constituent donc des priorités à court terme. Le gradient de couleur indique la priorité relative, en fonction du nombre de valeurs de conservation principales qui se chevauchent. Il est important de noter que toute APCA doit prioritairement obtenir un statut de protection.

La carte révèle également un contraste marqué entre le nord du pays (les territoires, dans le cadre de cette étude) et le sud (les provinces). De grandes étendues de terres intactes dans le nord sont gérées par des communautés autochtones depuis des millénaires et sont extrêmement importantes pour la résilience climatique. Ces aires doivent bénéficier d’une protection colossale afin de garantir qu’elles puissent offrir un refuge essentiel aux espèces face aux dérèglements climatiques. Néanmoins, la localisation géographique des régions intactes implique implicitement que les peuples autochtones du Nord porteront inéquitablement le poids de la responsabilité de la réalisation d’un réseau d’aires protégées pour la biodiversité et le climat.

Le sud, en revanche, est parsemé de petits ilots de biodiversité restante qui pourraient être fortement menacés. Dans ce cas, les provinces devront accompagner la protection d’une restauration, afin de tenir compte de la forte empreinte humaine dans la région.

Prioriser les aires protégées et de conservation autochtones

Les aires protégées et de conservation autochtones sont des terres et des eaux protégées où les peuples autochtones ont choisi de jouer le rôle principal dans la protection et la conservation des écosystèmes grâce aux droits, à la gouvernance et aux systèmes de savoirs autochtones. Elles sont créées et gérées par les gouvernements autochtones en fonction des priorités régionales, et contribuent à la mise en place d’économies locales de conservation.

Des recherches récentes ont confirmé l’efficacité de la gestion de la biodiversité sur les territoires autochtones, où la biodiversité est plus élevée que dans les autres aires protégées du Canada. La mise en place d’aires protégées sans l’engagement et le soutien des communautés autochtones, dont certaines sont déjà plus vulnérables aux effets des dérèglements climatiques, pourrait entrainer une perturbation du bien-être culturel et économique et d’autres effets négatifs.

Il y a un nombre croissant d’efforts de conservation menés par des Autochtones au pays. La section suivante présente quatre exemples phares accompagnés des témoignages de leaders autochtones en matière de conservation qui ont partagé leur expertise pour protéger ces lieux importants.

 
Pleins feux sur les aires protégées et de conservation autochtones

© Jordan Melograna

Le bassin versant de la rivière Seal

Le bassin versant de la rivière Seal, à l’ouest de Churchill, au Manitoba, est l’un des derniers bassins versants au monde à être encore intact. Il s’agit d’une rare région dépourvue de routes, de développement ou de mines, où des espèces telles que les caribous et les ours polaires se déplacent librement sur un vaste territoire de 50 000 km2. Seule communauté de la région, la Première Nation dénée Sayisi a élu domicile dans le bassin versant de la rivière Seal et travaille à la création d’une APCA dans le but de protéger de façon perpétuelle le bassin versant. Bien que dirigée par la Première Nation dénée Sayisi, l’initiative est soutenue par des partenariats avec les nations voisines cries et dénées. Le bassin versant de la rivière Seal renferme de vastes stocks de carbone et revêt une grande importance en matière de résilience climatique et de connectivité écologique à l’échelle nationale.

Stephanie Thorassie, directrice générale, Alliance du bassin versant de la rivière Seal, Première Nation dénée Sayisi

Cette région que nous voulons protéger est un territoire traditionnel partagé entre quatre communautés, dont nos voisins à l’ouest, au sud, et même un peu au nord de chez nous. Il mesure 50 000 km2, dont 99,97 % de terres vierges. Les eskers, les lacs, les arbres, l’eau, les caribous – le peuple déné est le peuple du caribou – chaque aspect de ce bassin versant est essentiellement le même que quand mes arrières-arrières-arrières-arrières-grands-parents y vivaient. C’est le territoire que nous voulons protéger pour les petits-enfants de nos enfants.

Nous travaillons avec quatre communautés et nous essayons vraiment d’honorer cela et d’amener toutes ces voix à la table pour nous assurer que tou.te.s peuvent donner leur avis.

Une énergie incroyable vient de cette connexion au territoire, mais aussi aux membres de la communauté du bassin versant de la rivière Seal. Quand nous continuons d’encourager ces connexions, des choses merveilleuses peuvent se produire.

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Prairie Rising & CPAWS

Le delta de la rivière Saskatchewan (Kitaskīnaw)

Le delta de la rivière Saskatchewan est un delta d’eau intérieure de 9706 km2 – le plus grand d’Amérique du Nord – qui comprend des milieux humides, des lacs, des chenaux de rivière et des forêts. Il constitue un habitat vital pour des espèces comme le rat musqué et l’orignal, tout en séquestrant le carbone de l’atmosphère. Le delta soutient les peuples autochtones depuis plus de 7000 ans. Mais la dégradation continue de l’habitat et la perte de biodiversité ont compromis le mode de vie de la communauté. En juin 2021, la Nation crie de Cumberland House a déclaré la protection officielle du Kitaskīnaw en vertu du droit autochtone. Le delta de la rivière Saskatchewan stocke plus de 949 Mt de carbone dans sa biomasse végétale et ses sols jusqu’à un mètre de profondeur.

Nadina Gardiner, Nation crie Cumberland House

En ce moment, notre delta se meure. Il y a eu tellement de changements dans le débit depuis qu’un barrage harnache la rivière Saskatchewan en amont. Quand vous renversez ou changez complètement le débit d’une rivière, vous ne changez pas seulement le cours de cette rivière, vous changez le cours de tous les animaux, de toutes les espèces et de tout ce qui y vit. Nous sonnons l’alarme à propos du delta depuis des années, bien avant mon temps. C’est une région tellement importante pour la sauvagine nicheuse et migratrice, dont certaines espèces voyagent jusqu’en Amérique du Sud. Nous ne sommes pas les seul.le.s à être affecté.e.s, cela affecte tout le monde au pays et au-delà de nos frontières. Même si vous ne considérez que la quantité de carbone que ces milieux humides capturent, vous verrez pourquoi il est si important de garder la région en santé et de l’entretenir, la restaurer et la revivifier pour qu’elle devienne une région qui séquestre le carbone au lieu d’en émettre.

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© Steven Nitah

Thaidene Nëné

Thaidene Nëné – « terre des ancêtres » en dënesųłiné yati – est une APCA qui s’étend sur plus de 26 000 km2 dans les Territoires du Nord-Ouest, là où se rencontrent la forêt boréale et la toundra. Elle abrite une grande variété d’espèces, dont des grizzlies, des loups et des orignaux. Elle a été désignée APCA en 2019 par la Première Nation dénée de Łutsël K’é en vertu de la loi dénée. Grâce à la conclusion d’ententes avec Parcs Canada et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, l’APCA comprend une réserve de parc national (14 305 km2), une aire protégée territoriale (8906 km2) et une aire de conservation des espèces (3165 km2) – chacune ayant son propre ensemble de lois. L’APCA est cogérée par les gouvernements autochtones et de la Couronne afin de conserver le patrimoine naturel et culturel de la région.

Steven Nitah, Première Nation dénée de Łutsël K’é

Thaidene Nëné se trouve au cœur de la terre des Déné.e.s de Łutsël K’é et est protégée par notre loi. Mais cette protection n’est pas ce que vous pourriez croire. La terre fera ce qu’elle veut et c’est notre devoir de ne pas la gérer de manière excessive. Là où une gestion sur le terrain est nécessaire, nous utilisons les connaissances écologiques autochtones traditionnelles et les connaissances liées au lieu, combinées à la science d’aujourd’hui.

Les APCA représentent une nouvelle relation entre les gouvernements autochtones et la Couronne. Le mandat qui a été confié était de mettre en œuvre l’esprit de l’intention avec laquelle nous avons conclu le traité – partager le territoire, les avantages qu’il procure et la responsabilité de sa gestion.

Thaidene Nëné est un lieu que nous devons défendre et pour lequel nous devons nous battre en permanence. Protéger cet endroit est en accord avec notre mode de vie et continuera à nous donner l’occasion d’être des Déné.e.s.

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© ArctiConnection

Aqviqtuuq

Taloyoak – la communauté la plus septentrionale de la partie continentale du Canada – travaille à la création d’une aire protégée et de conservation inuite sur ses terres traditionnelles d’Aqviqtuuq. L’aire proposée couvrirait près de 90 000 km2 d’écosystèmes marins, terrestres et d’eau douce au Nunavut, ce qui contribuerait à la sauvegarde du caribou, de l’ours polaire, du bœuf musqué et de la baleine boréale. La navigation internationale et l’exploitation minière constituent une menace pour la région, de même que pour la sécurité alimentaire et la prospérité économique de la communauté.

Les résident.e.s de Taloyoak ont proposé un plan lauréat du Prix Inspiration Arctique (Niqihaqut, qui signifie « notre nourriture ») pour assurer la gestion d’Aqviqtuuq. Grâce au développement d’une économie fondée sur la conservation et l’alimentation, l’aire protégée et de conservation inuite proposée peut contribuer à la conservation des richesses naturelles et soutenir l’accès durable à la nourriture et aux autres ressources pour les communautés du Nord. En plus de toutes ces qualités, Aqviqtuuq stocke plus de 554 millions de tonnes de carbone dans ses écosystèmes terrestres et d’eau douce, et revêt une grande importance sur le plan national en matière de connectivité écologique et de résilience climatique.

Jimmy Ullikatalik, directeur de Spence Bay HTA à Taloyoak, Nt

Depuis l’époque de mon grand-père, lorsqu’il a été question de construire un pipeline qui traverserait Aqviqtuuq, nous nous battons pour protéger cet endroit. Nous travaillons donc à la création de l’aire protégée et de conservation inuite d’Aqviqtuuq. Une APCA n’est pas une aire protégée ordinaire, car elle confie la responsabilité à la population autochtone, ce qui garantit notre sécurité alimentaire grâce à une récolte durable ainsi qu’au développement économique comme la pêche à petite échelle, les pourvoiries et le tourisme.

Aqviqtuuq, c’est notre foyer, nos terres traditionnelles. Cet endroit nous fournit ce dont nous avons besoin pour survivre et nous épanouir depuis des générations. Nous voulons que les terres et les ressources d’ici soient protégées du développement industriel, car cette région est sacrée pour nous et possède tout ce dont nous avons besoin pour prospérer. Une mine peut créer des emplois pendant 20 ans. Mais la toute première aire protégée et de conservation inuite au Canada génèrerait des emplois pour toujours, de génération en génération, tout en protégeant la terre.

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Hudson and James Bay Lowlands © James Snider / WWF-Canada

Les basses-terres de la baie d’Hudson et de la baie James

Traversant le nord de l’Ontario et s’étirant jusqu’au Manitoba et au Québec, les basses-terres de la baie d’Hudson et de la baie James sont le milieu de vie de plusieurs communautés autochtones, incluant sept Premières Nations Mushkegowuk, ainsi que des terres et des eaux d’extrême importance pour la biodiversité et les objectifs climatiques nationaux et mondiaux. Une grande partie de la richesse de cette écologie est le résultat de l’intendance autochtone depuis des milliers d’années. L’écozone des plaines hudsoniennes, dont ces terres font partie, occupe une superficie de 349 000 km² et contient 38 Pg de carbone dans le premier mètre du sol. Il s’agit d’une quantité considérable de carbone stocké dans le sol pour une seule zone, comparativement aux autres écozones du pays.

Cela place la région au cœur des discussions à propos de la protection à grande échelle du carbone de la nature à travers des tourbières d’importance mondiale, des zones forestières et côtières, mais aussi pour ses concentrations d’espèces terrestres et marines, dont le carcajou, le caribou, le lynx et même les ours polaires dans sa partie la plus au nord. Enfin, la région sert d’habitat essentiel aux oiseaux migrateurs, comme la paruline à couronne rousse. Malgré son importance, la zone est menacée par le développement en raison de la présence de riches gisements de minerais dans une région appelée le « Cercle de feu ». Les chef.fe.s du Conseil Mushkegowuk ont demandé un moratoire sur le Cercle de feu jusqu’à ce qu’un plan de protection approprié soit créé pour la zone.

Vern Cheechoo, directeur du territoire et des ressources, Conseil Mushkegowuk

Les basses-terres de la baie d’Hudson et de la baie James sont recouvertes de tourbières qui constituent des zones de stockage du carbone d’importance mondiale. Ces zones riches en carbone, appelées « terres qui respirent » par nos aîné.e.s, ont une valeur culturelle considérable pour les communautés de la région.

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