Une grande zone bleue sinistrée, voici ce que des siècles de surexploitation et de négligence nous laisseront en héritage si rien n’est fait. Il est urgent de changer la façon dont nous regardons l’océan. Ce n’est pas un endroit où nous pouvons tout prendre et tout jeter. Il s’agit d’un milieu immensément complexe, riche, fascinant. Nous le partageons tous et toutes, et aujourd’hui, cet océan fragilisé a besoin de nous.
Autrefois considéré comme une source inépuisable de nourriture, l’océan est actuellement en proie à une crise mondiale causée par la surpêche, la mauvaise gestion et les conséquences des dérèglements climatiques. Au cours des 50 dernières années, de nombreux grands poissons marins comme le thon rouge, la morue et les requins ont été pêchés jusqu’au point de non-retour. Aujourd’hui, environ 80 % des stocks mondiaux de poissons sont toujours exploités à leur maximum, surexploités ou complètement épuisés.
Les prises accessoires, soit les captures involontaires de certaines espèces, constituent l’un des principaux problèmes de la pêche. Chaque jour, des millions de poissons non ciblés sont capturés et meurent. Chaque année, plus de 250 000 tortues marines, 300 000 cétacés (baleines, dauphins et marsouins) et des milliers de requins en voie de disparition sont capturés dans les engins de pêche commerciale.
Mais d’autres pressions augmentent et menacent les écosystèmes marins. Le transport maritime, le tourisme, l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière et l’augmentation du développement côtier sont autant de facteurs qui nuisent aux habitats et aux espèces marines. Qui plus est, les dérèglements climatiques modifient la température de l’océan et en haussent l’acidité. Nous avons besoin de toute urgence de plans de gestion de l’océan qui protégeront d’importants écosystèmes marins et en préserveront la santé.