Notre Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique est de retour pour une sixième saison de terrain

Avec le réchauffement des températures et les pressions industrielles qui s’accentuent dans le Nord, le Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique (FCEA) a été lancé en 2016 avec une mission claire : soutenir des recherches de pointe et des actions d’intendance qui allient la science, la technologie et le Inuit Qaujimajatuqangit (savoir traditionnel) pour améliorer la compréhension et la gestion des espèces et des habitats arctiques.

Au cours des cinq premières années du fonds, le WWF-Canada a soutenu plus de 80 initiatives menées par des Autochtones, des universitaires, des gouvernements et des organisations scientifiques. Ces travaux sont « nécessaires pour mieux comprendre cet environnement en évolution et aider à amplifier les voix des communautés nordiques et des chercheur.se.s. », explique Jason Harasimo, spécialiste associé, écosystèmes arctiques, qui chapeaute le FCEA depuis le bureau d’Iqaluit du WWF-Canada.

Une famille d'ours polaires au coucher du soleil, en Arctique.
Une famille d’ours polaires au coucher du soleil, en Arctique. © Shutterstock

Parmi leurs résultats, on compte l’identification de toutes les échoueries de morses à travers l’Arctique canadien, la réduction des conflits entre humains et ours polaires, la découverte de nouvelles routes migratoires des requins du Groenland, la mesure du stress chez les narvals causé par les navires, la cartographie des traversées sur la glace et des aires de mise bas du caribou, ainsi que la documentation de nouveaux comportements chez les narvals et les baleines boréales à l’aide de drones.

Les données des projets du FCEA ont aidé à établir des aires protégées et à appuyer la planification de l’utilisation du territoire, les routes maritimes et les évaluations environnementales, en plus d’habiliter les communautés, de réduire les impacts industriels, d’établir des récoltes durables et d’approfondir les connaissances sur certaines des espèces les plus difficiles à étudier.

Et ça se poursuit de plus belle! Voici un survol des travaux ambitieux des récipiendaires du FCEA que nous aidons à financer durant cette saison de terrain.

Carte des projets 2021 du Fonds pour la conservation des espèces de l'Arctique © WWF-Canada
Carte des projets 2021 du Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique © WWF-Canada

Phoques et morses

De l’information provenant de la télémétrie par satellite et de pièges photographiques est combinée pour observer le comportement des morses dans les échoueries. En collaboration avec des technicien.ne.s de recherche de Coral Harbour, NU, ce projet mené par la communauté documentera les réactions aux perturbations comme le passage des navires, ainsi que l’utilisation de l’habitat à différentes heures de la journée.

Un autre projet s’intéresse aux preuves de la présence de microplastiques dans les morses pour investiguer une préoccupation communautaire de longue date quant à la contamination des sources alimentaires traditionnelles.

Dans le même esprit, des chercheur.se.s et des récolteur.se.s travailleront ensemble pour développer un plan de suivi selon des normes d’excellence pour protéger le phoque annelé des impacts de la navigation autour de la mine Mary River de Baffinland. Ce projet est une réponse directe à ce que la communauté de Pond Inlet considère être une planification inadéquate par la compagnie minière, en plus de souligner un thème récurrent des projets financés par le FCEA : l’importance de servir les intérêts inuits et de s’assurer que les voix locales soient entendues.

 

Un narval fait surface en Arctique, au Canada.
Un narval fait surface en Arctique, au Canada. © Paul Nicklen / National Geographic Stock / WWF-Canada

Baleines arctiques

À mesure que les dérèglements climatiques amènent plus d’activités minières et de trafic maritime dans la région, il est crucial d’en apprendre davantge sur la façon dont cela affecte les baleines arctiques. Un projet de trois ans dans le bassin Foxe, entre la baie d’Hudson et l’ile de Baffin, combinera des données sur le déplacement et le bruit pour créer une représentation en trois dimensions de la manière dont les baleines boréales réagissent au bruit sous-marin causé par les humains. Ce projet fournira un outil inestimable pour en atténuer les impacts sur les espèces.

Pendant ce temps, de l’autre côté de l’ile de Baffin, où vivent 90 % des narvals du monde, les chercheur.se.s conduisent leur dernière année d’analyse de décennies de données. Leurs constats permettront d’identifier les routes de migration et les habitats d’escale importants, et ils détermineront les impacts du réchauffement des eaux et de l’augmentation du trafic maritime, afin de soutenir les évaluations environnementales et la planification d’aires protégées.

Ours polaires

Les dérèglements climatiques augmentent aussi le nombre de conflits entre humains et ours polaires, raison pour laquelle nous finançons trois projets pour améliorer leur coexistence. Pour identifier les facteurs d’interaction entre humains et ours polaires dans le sud de la baie d’Hudson, les chercheur.se.s travaillent avec des communautés du nord de l’Ontario pour noter leurs priorités, contribuer aux efforts de gestion régionaux et renforcer le développement de l’étude de faisabilité du projet d’aire marine nationale de conservation de Mushkegowuk.

Du côté ouest de la baie, nous continuons notre partenariat de surveillance des ours polaires avec la communauté de Whale Cove, NU, pour garder les résident.e.s en sécurité et documenter le comportement de l’espèce.

Puis, à Churchill, Manitoba – où nous sommes des partenaires de longue date dans l’étude des ours polaires par télémétrie satellite la plus exhaustive au monde – l’accent sera mis sur l’utilisation de balises pour suivre les déplacements des ours polaires problématiques afin de mieux comprendre les raisons de leur propension au conflit.

Caribous toundriques

Ce projet crée une occasion pour un.e jeune de Baker Lake, Nunavut, d’acquérir une expérience de travail dans le domaine de l’environnement. Un.e jeune surveillant.e des espèces se joindra à l’équipe de surveillance existante pour rapporter les impacts de la route permanente de la mine Agnico Eagle Meadowbank sur les espèces, en particulier sur le caribou toundrique menacé.

Nous soutenons également le Conseil de gestion du caribou des hardes Beverly et Qamanirjuaq dans le développement d’un plan stratégique sur 10 ans pour assurer la conservation à long terme de ces hardes pour les communautés qui en dépendent.