Les plantes indigènes de la Colombie-Britannique : utiles, belles et parfois savoureuses!

Une carte des cinq écozones terrestres de la Colombie Britannique : Taiga des plaines, plaines boréales, cordillère boréale, cordillère montagnarde et maritime du Pacifique.
Écozones de la C.-B. © WWF-Canada

La Colombie-Britannique mérite sa réputation de paradis naturel.  Lors d’une randonnée parmi ses nombreux sommets, vous pourrez apercevoir des chèvres de montagne et des lagopèdes emblématiques; lors d’une excursion côtière, vous pourrez repérer des orques, des lions de mer et bien plus encore. Les personnes qui habitent ou visitent la région découvrent la grandeur de ses paysages, qui s’étendent sur cinq écozones uniques (voir la carte) et comprennent plus de 3500 espèces de plantes.

Malheureusement, ce paradis est sous pression en raison de la perte d’habitat, des dérèglements climatiques, des espèces envahissantes et d’autres facteurs. Mais si vous habitez ici, vous pouvez soutenir la nature en cultivant des plantes et des arbres indigènes comme les espèces mentionnées ci-dessous.

Pour en apprendre plus sur les plantes indigènes des autres provinces, consultez nos blogues sur l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec et le Nouveau-Brunswick.

Cornouiller du Pacifique — la fleur emblématique de la C.-B.

Le cornouiller du Pacifique (Cornus nuttallii) est un arbre à feuilles caduques avec des fleurs de couleur crème. Les fleurs ont de quatre à six bractées (feuilles spécialisées qui ressemblent à des pétales) entourant un cœur central formé de petites fleurs.

Indigène à l’ouest de l’Amérique du Nord, depuis le sud de la Colombie-Britannique jusqu’en Californie, le cornouiller du Pacifique peut atteindre jusqu’à 20 mètres de haut. Il préfère un sol humide et bien drainé et des températures supérieures au point de gel.

Astuces de culture

Si vous ajoutez un cornouiller du Pacifique à votre jardin, veillez à ce qu’il ait suffisamment d’espace pour grandir en hauteur et en largeur sans que d’autres arbres lui bloquent la lumière; une exposition modérée au soleil favorise une croissance saine. Ces cornouillers peuvent embellir votre paysage avec de magnifiques changements au cours de la saison de croissance : des fleurs blanches au printemps (et parfois une deuxième fois à l’automne), des fruits sphériques rouges en été ou en automne et des feuilles vert vif qui deviennent rouge-orange à l’automne.

 

Bienfaits pour les espèces

Plus de 35 espèces d’oiseaux, dont le grand pic et le jaseur des cèdres, se régalent des fruits produits par cet arbre de septembre à octobre. Les élans, les cerfs, les ours et les castors se nourrissent souvent de ses pousses, de ses brindilles et de ses feuilles. Le cornouiller du Pacifique offre également des lieux de nidification et des abris aux petits mammifères et aux oiseaux.

A woody branch of Pacific dogwood bears pale yellow blossoms consisting of small flower clusters surrounded by waxy-looking petal-like leaves called bracts.
Cornouiller du Pacifique (CC0) Liam Steele / iNaturalist.org

Le cèdre rouge de l’Ouest — l’arbre emblématique de la C.-B.

Ce majestueux emblème provincial est indigène à la côte pacifique, depuis le sud-est de l’Alaska jusqu’au nord de la Californie. Depuis des milliers d’années, les Premières Nations de la côte exploitent cet arbre selon des techniques durables et en utilisent presque toutes les parties : le tronc pour les maisons longues, les totems et les canots; les racines pour les paniers imperméables; et l’écorce pour les vêtements, les couvertures et les cordes. Cette espèce joue également un rôle important dans les pratiques spirituelles et les récits de création de ces peuples.

A fern-shaped spray of western red cedar leaves, which are green, flat and scale-like, in front of the tree's vertically-grooved brown trunk.
Cèdre rouge de l’Ouest (CC0) Guerric Haché / iNaturalist.org

Le cèdre rouge de l’Ouest ou le thuya géant (Thuja plicata) peut atteindre jusqu’à 70 mètres de haut et sept mètres de diamètre et vivre plus de 1000 ans. La réserve du parc national Pacific Rim, sur l’ile de Vancouver, abrite le plus grand cèdre rouge du Canada, le « Cheewhat Giant »; on estime qu’il a jusqu’à 2000 (!) ans.

Arbre à feuillage persistant, ce cèdre rouge est un conifère (il produit des cônes de graines). Il se caractérise par une écorce brun-rouge striée verticalement et des feuilles écailleuses de couleur vert clair à vert foncé, disposées en forme de fougère. Le cèdre rouge de l’Ouest émet du pollen jaune au printemps et produit des cônes de graines qui murissent à l’automne.

Astuces de culture

Ce cèdre rouge, comme de nombreuses espèces indigènes à la Colombie-Britannique, apprécie les environnements humides et prospère dans les forêts pluviales anciennes. Il grandit en fonction de son environnement, devenant plus large ou plus haut selon l’espace et la lumière du soleil disponibles.

Le cèdre rouge de l’Ouest est relativement facile à cultiver à partir de graines ou de boutures, mais il est aussi facile à trouver dans les jardinières. Notez que ces arbres poussent rapidement – pour les cultiver, il faut avoir beaucoup d’espace ou aimer tailler des haies!

Bienfaits pour les espèces

Comme vous pouvez l’imaginer, un arbre qui atteint jusqu’à sept mètres de large peut servir d’habitat à de nombreuses espèces. Les oiseaux, comme le pic maculé, l’hirondelle bicolore et le martinet, ainsi que les petits mammifères, peuvent nicher ou habiter dans les cavités de l’arbre. Les ours, les moufettes et les ratons laveurs utilisent également les creux du tronc pour s’abriter.

Les jeunes pousses et le feuillage servent de nourriture aux cerfs et aux élans. En fait, sur les iles de Haida Gwaii, les cerfs à queue noire de Sitka introduits mangent parfois tellement de cèdre qu’ils empêchent les jeunes arbres de pousser, ce qui nuit à l’écosystème forestier indigène de l’archipel.

La baie de saumon — la baie (non officielle) de la C.-B.

La ronce remarquable ou ronce élégante (Rubus spectabilis) produit des baies comestibles — dites baies de saumon ou salmonberries en anglais — qui ressemblent à des framboises et appartiennent également au genre Rubus et à la famille des roses (Rosacea). La ronce remarquable est indigène à la côte ouest de l’Amérique du Nord, depuis l’Alaska jusqu’en Californie.

Cet arbuste possède de fines épines sur l’ensemble de ses branches ligneuses. Il perd ses feuilles à l’automne, lorsque la plante entre en dormance pour l’hiver. Entre avril et juillet, de jolies fleurs rose-violet ornent la plante et attirent les pollinisateurs qui contribuent à produire des fruits plus tard dans la saison. Contrairement à la framboise, le fruit de la ronce remarquable peut être jaune, orange ou rouge. Et sa saveur est plus acidulée que celle de la framboise. Les Premières Nations de la côte ouest consomment traditionnellement les pousses et les baies de la plante, et utilisent les feuilles et les tiges à des fins médicinales.

Comme une grande partie de la plante est constituée de rhizomes souterrains et de couronnes de racines, la ronce remarquable est capable de repousser après un incendie, même si les parties de la plante situées au-dessus du sol sont brulées.

On the left is a pink-purple five-petaled salmonberry flower surrounded by green leaves and on the right is a second image with the shiny red raspberry-like fruit of the same plant.
Baie de saumon : fleur (à gauche) et fruit (à droite) (CC0) Guerric Haché / iNaturalist.org

Astuces de culture

Dans la nature, les ronces remarquables poussent près de l’eau : le long des côtes, au bord des rivières et sur les rives des cours d’eau, y compris les ruisseaux où les saumons frayent. Les connaissances autochtones et la science occidentale décrivent toutes deux un lien entre le saumon et la production de « baies de saumon » ou fruits de la ronce remarquable. Les ronces remarquables qui poussent le long des ruisseaux où les saumons frayent en grand nombre produisent plus de baies, grâce à la fertilisation par les carcasses de saumon, riches en nutriments. Après le frai, les saumons meurent et leurs carcasses s’échouent sur les côtes ou sont déplacées par les ours ou d’autres animaux.

Si vous ajoutez des ronces remarquables à votre jardin, vous n’avez pas besoin de les fertiliser avec du poisson – choisissez simplement un endroit avec un sol humide, de l’espace pour la croissance et une bonne quantité de soleil pour favoriser les fleurs et les fruits. Si les ronces commencent à s’étendre plus que vous ne le souhaitez, coupez la moitié supérieure des arbustes et compostez les tiges taillées.

Bienfaits pour les espèces

Cette plante entretient d’intéressantes relations mutuellement bénéfiques avec différentes espèces. Par exemple, les colibris migrateurs contribuent à la pollinisation des ronces remarquables tout en se nourrissant de leur nectar riche en énergie. D’autres oiseaux, des mammifères comme l’ours esprit ou l’ours Kermode (une sous-espèce d’ours noir à fourrure blanche) et des rongeurs se régalent des baies et distribuent les graines de la plante dans leurs excréments. L’ours noir d’Amérique peut notamment déposer des milliers de graines dans un seul tas d’excréments, mais toutes ne germeront pas.

Contribuez à restaurer les plantes indigènes en Colombie-Britannique et partout au Canada

Vous pouvez contribuer à restaurer des habitats pour les espèces — en Colombie-Britannique et partout ailleurs au pays — en cultivant des plantes indigènes dans votre cour ou jardin, en terre ou en pots, ou dans un espace communautaire. Pour en apprendre davantage sur la culture des plantes, des arbres et des arbustes indigènes, ainsi que pour faire le suivi de votre impact sur la nature, joignez-vous à re:cultiver, la plateforme participative du WWF‑Canada sur la culture de plantes indigènes.

Le logo recultiver au-dessus du message "Aidez à enraciner le changement et à restaurer la végétation indigène du Canada." et un bouton disant "s'inscrire". À coté du texte, une main levée tient un cellulaire.