Une célébration des plantes indigènes rustiques de l’Alberta

Une carte montrant les six écozones terrestres de l'Alberta
Les écozones terrestres de l’Alberta © WWF-Canada

En l’honneur de la Journée de l’Alberta, le 1er septembre, nous célébrons les plantes et arbres indigènes de la province et les services qu’ils rendent à ses divers écosystèmes.

Des Rocheuses canadiennes à l’ouest jusqu’aux badlands à l’est, en passant par la Taïga des Plaines au nord, l’Alberta présente certains des paysages les plus fascinants et les plus diversifiés au pays. Ses frontières traversent six écozones; la province abrite donc un vaste éventail de plantes qui soutiennent toutes sortes d’espèces, du petit spermophile, une sorte d’écureuil terrestre, jusqu’au grand orignal.

Comme dans plusieurs autres régions du Canada, la perte et la dégradation des habitats jumelées aux dérèglements climatiques accroissent la pression sur les plantes indigènes et les espèces de l’Alberta. Si vous habitez dans la province, vous pouvez contribuer à la restauration des habitats en cultivant des plantes et des arbres indigènes comme les espèces mentionnées ci-dessous.

Rose aciculaire – la fleur emblématique de l’Alberta

Le rosier aciculaire (Rosa acicularis) est une plante indigène aux régions nordiques d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord, y compris toutes les provinces et les territoires du Canada à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador.

Ce buisson de taille moyenne à feuilles caduques est l’une des trois espèces qui poussent en Alberta. En été, il présente des folioles vertes ovales et dentelées, et des fleurs roses parfumées à cinq pétales. Ses cynorhodons (fruits) poussent tard en été et en automne, au moment où les feuilles de la plante changent de couleur et tombent. Les tiges rouge orangé de ce rosier sont chargées d’aiguillons denses qui ont valu à la plante le nom de « prickly rose » (rosier épineux) en anglais.

Astuces de culture

Vous aimez la belle apparence et le parfum des roses et souhaitez cultiver un arbuste résistant? Vous devriez peut-être envisager de planter un rosier aciculaire dans votre jardin. Les rosiers indigènes s’épanouissent dans les climats froids et résistent davantage aux maladies et aux organismes nuisibles que les variétés horticoles. Tout comme les autres plantes indigènes, le rosier aciculaire nécessite très peu d’entretien.

Pour obtenir le plus de fleurs possible, plantez-le dans un endroit ensoleillé où le sol est bien drainé. Il croît généralement rapidement et peut vivre jusqu’à 20 ans.

 

Bienfaits pour les espèces

Les fleurs du rosier aciculaire produisent du pollen utile aux insectes, y compris aux abeilles indigènes. Les cynorhodons constituent de leur côté une source de nourriture hivernale pour les oiseaux et les grands mammifères comme les ours noirs et les grizzlis. Ces fleurs et cynorhodons sont également utilisés pour faire du thé, puisqu’ils contiennent beaucoup de vitamine C. Les fourrés épineux créés par l’arbuste servent quant à eux d’abris surs et de zones de nidification aux oiseaux et aux petits rongeurs.

A prickly rose in bloom with showy pink flowers and deep green leaves.
Rosier aciculaire (CC0) markeambard/iNaturalist.org

Pin tordu latifolié – l’arbre emblématique de l’Alberta

Grand arbre étroit à feuillage persistant, le pin tordu latifolié (Pinus contorta) est indigène à l’ouest du Canada et des États-Unis. En Alberta, il pousse dans les basses altitudes des montagnes Rocheuses.

Closeup of brown lodgepole pine cone and long, straight green needles.
Pin tordu latifolié (CC0) Dezene Huber/iNaturalist.org

On l’appelle aussi parfois « pin lodgepole » puisque de nombreuses Premières Nations utilisaient les troncs droits comme supports pour les huttes et les tipis. Ces peuples se servent également du bois de pin tordu comme combustible, de sa résine comme produit d’étanchéité et de colle, et de ses graines et aiguilles pour se nourrir. En Alberta, l’industrie forestière le transforme pour la construction, ainsi que pour la fabrication de poteaux, de pâte à papier et autre.

Saviez-vous que cette essence libère les graines de ses cônes seulement lorsqu’elle est touchée par le feu? La chaleur extrême fait fondre la résine protectrice des cônes et permet aux graines de tomber sur le sol, où de nouveaux arbres prennent rapidement racine. Pour en savoir plus sur les impacts des incendies sur les écosystèmes, cliquez ici.

Astuces de culture

Les horticulteur.rice.s utilisent cette essence comme élément ornemental dans les jardins de plantes indigènes et en bordure de propriété. Si vous plantez un pin tordu latifolié, gardez en tête qu’il pourrait atteindre 30 mètres et vivre jusqu’à 200 ans.

Il pousse bien dans à peu près n’importe quel type de sol et s’épanouit dans les zones ensoleillées au moins six heures par jour. Comme pour tout nouvel arbre, il faut beaucoup l’arroser pour l’aider à s’enraciner. Pensez à ajouter une barrière autour du jeune tronc pour empêcher les animaux de manger l’écorce tendre.

Bienfaits pour les espèces

Les ours aiment bien l’écorce interne du pin tordu et se couvrent souvent de résine collante en essayant de l’atteindre. Les pommes du pin tordu, de leur côté, font particulièrement le bonheur des écureuils roux et des becs-croisés, des oiseaux dont la structure du bec est adaptée à l’ouverture de ces cônes coriaces.

La fétuque scabre – la graminée provinciale

La fétuque scabre (Festuca campestris), graminée emblématique de l’Alberta, symbolise les prairies indigènes patrimoniales et la biodiversité qui ont besoin d’être conservées. La plus grande zone de prairies peuplées de fétuque scabre au monde est située en Alberta, où l’on retrouve des variantes de plaines, de contreforts et nordiques de la graminée. Cette fétuque vivace est indigène à l’Alberta, à la Colombie-Britannique et au nord-ouest des États-Unis.

Graminée en touffe (c’est-à-dire qui pousse en bouquets, contrairement à la pelouse qui s’étend), la fétuque scabre comporte des tiges fleuries qui peuvent atteindre une hauteur de 30 à 60 centimètres. Ses brins étroits, dont la couleur oscille entre le vert vif et le paille, sont violacés à la base. La tige principale se ramifie par paires en grappes de fleurs, deux petits rameaux émergeant de chaque nœud (point de ramification).

A tall, straw-coloured bunch of mountain rough fescue growing in a prairie among other shorter green grasses.
Fétuque scabre © gouvernement de l’Alberta

Astuces de culture

Les prairies de fétuques sont menacées par le développement et les espèces envahissantes. Toutefois, si vous vivez dans des zones de prairies actuelles ou anciennes de l’Alberta ou de la Colombie-Britannique, vous pouvez cultiver ces graminées pour maintenir leur présence. Une fois bien enracinée, la fétuque scabre pousse de façon suffisamment dense pour prendre le dessus sur les plantes envahissantes. Cette plante offre l’avantage d’avoir un système racinaire profond, de ne nécessiter aucune fertilisation et que très peu d’entretien.

Bienfaits pour les espèces

La fétuque scabre est une plante importante pour le bétail en pâturage, de même que pour les mouflons d’Amérique, les cerfs et les wapitis en raison de sa teneur élevée en protéines et de ses glucides facilement digestibles. La façon dont les graines durcissent (ou sèchent) sur les longues tiges et le fait qu’elles se dressent dans la neige profonde en font également une nourriture accessible pour les espèces pendant l’hiver. Dans le nord-ouest du Canada, les tétras construisent souvent leur nid sous des touffes de cette graminée.

Contribuez à restaurer les plantes indigènes en Alberta et partout au Canada

Vous pouvez contribuer à restaurer des habitats pour les espèces – en Alberta et partout ailleurs au pays – en cultivant des plantes indigènes dans votre cour ou jardin, en terre ou en pots, ou dans un espace communautaire. Pour en apprendre davantage sur la culture des plantes, des arbres et des arbustes indigènes, ainsi que pour faire le suivi de votre impact sur la nature, joignez-vous à re:cultiver, la plateforme participative du WWF‑Canada sur la culture de plantes indigènes.

Le logo recultiver au-dessus du message "Aidez à enraciner le changement et à restaurer la végétation indigène du Canada." et un bouton disant "s'inscrire". À coté du texte, une main levée tient un cellulaire.