Pour le Canada, la conservation menée par les Autochtones a porté la COP15

Durant la dernière semaine de la COP15, alors que les négociateur.rice.s à l’intérieur du Palais des congrès débattaient des détails du CMB, le WWF-Canada et nos partenaires insistions sur l’importance vitale de la conservation menée par les Autochtones.

Group of people smiling backstage on a red carpet
De g. à d. : James Snider, Stephanie Thorassie, Steven Nitah, Nadina Gardiner et Megan Leslie dans les coulisses de la conférence de presse à la COP15 © Tina Knezevic

À notre panel-déjeuner du 14 décembre, nous avons lancé notre nouveau Fonds de soutien aux aires protégées et de conservation autochtones pour fournir des subventions et des contrats allant de 50 000 à 150 000 $ annuellement durant un maximum de trois ans.

« Je suis heureuse d’annoncer ce fonds, qui est conçu pour être flexible et adaptable afin de servir et de soutenir au mieux l’intendance par les Autochtones de leurs terres et de leurs eaux, » a dit Megan Leslie.

Elle a ensuite présenté les intervenant.e.s au panel – Stephanie Thorassie, directrice générale de la Seal River Watershed Alliance; Vern Cheechoo, directeur du territoire et des ressources du Conseil Mushkegowuk; Steven Nitah de la première nation dénée Łutsël K’é; Nadina Gardiner de la nation crie Cumberland House; et Jimmy Ullikatalik de Taloyoak, au Nunavut — qui ont exposé leurs connaissances et leurs expériences à une salle si comble qu’elle débordait.

Parmi les invité.e.s, on comptait le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, qui a ouvert l’évènement en parlant de l’importance de former des partenariats avec des communautés autochtones pour atteindre les cibles de protection de la nature.

A woman with a microphone and two men on a couch speaking to a room of people
De g. à d. : Steven Nitah de la première nation dénée Łutsël K’é; Nadina Gardiner de la nation crie Cumberland House; et Jimmy Ullikatalik de Taloyoak, au Nunavut au panel du WWF-Canada dans le cadre de la COP15 © Justin Kielly

« Évidemment, les gouvernements, y compris mon gouvernement, doivent en faire plus. Mais ce que nous devons étudier – et pas juste au Canada, mais à travers le monde – c’est comment apporter plus d’argent à la conservation, et comment nous pouvons le faire très très rapidement. »

Quelques heures plus tard, il a annoncé une étude de faisabilité pour le bassin versant de la rivière Seal, une aire protégée et de conservation autochtone (APCA) de la grandeur de la Nouvelle-Écosse.

« Les quatre Premières Nations du bassin de la rivière Seal offrent un cadeau au monde, a répondu Stephanie Thorassie. Le cadeau de faire durer un des plus grands bassins versants intacts restants sur la planète. »

Le jour précédent, le WWF-Canada tenait une conférence de presse pour les médias internationaux avec la plupart des mêmes membres de ce déjeuner, durant laquelle Steven Nitah a indiqué qu’« atteindre le 30 % ne serait pas suffisant. Nous devons changer notre conception du monde. Nous devons comprendre que nous sommes la nature. »

Plus tard la même semaine, la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, a annoncé du financement pour des collaborations du WWF-Canada en matière de carbone bleu avec la Première Nation Miawpukek sur la côte ouest de Terre-Neuve, le Conseil Mushkegowuk dans le nord de l’Ontario, ainsi qu’avec l’Institut Hakai, pour soutenir le travail communautaire sur le carbone emmagasiné dans les écosystèmes marins côtiers.

A woman sitting between two men in front of a map showing Canada’s carbon stocks)
De g. à d. : Le chef Doug Neasloss, Stephanie Thorassie et James Snider assis.es devant la carte du carbone du WWF-Canada © Joshua Ostroff

Du côté de notre pavillon Nature positive à la COP15, James Snider, v.-p. Science, savoir et innovation du WWF-Canada, a discuté de la connexion entre la biodiversité, le carbone et les droits autochtones avec Doug Neasloss, chef de la Première Nation Kitasoo/Xai’xais, Stephanie Thorassie et d’autres.

« De plus en plus, nous demandons : Quels sont les rôles des aires protégées et de conservation en tant que mécanisme pour éviter la conversion de quantités vraiment importantes de carbone contenu dans les écosystèmes? » a dit James Snider.

« Près de 30 % de la réduction d’émissions pourrait être atteint à l’aide des solutions climatiques basées sur la nature comme la protection et la restauration. Et lorsque bien fait, cela bénéficiera aussi aux communautés locales ainsi qu’au monde en général. »

« Je me rappelle les années 90. C’était une époque très difficile, nous étions pour la plupart sans emploi – il n’y avait aucun espoir, aucun avenir pour nos jeunes. Nous vivons sur une ile et c’est un endroit très difficile pour y générer des affaires, » a expliqué le chef Neasloss, dont la communauté Klemtu de 350 personnes se situe sur la côte de la forêt pluviale du Grand Ours.

« Quand nous avons commencé à parler d’économies basées sur la conservation et d’industries durables, le tourisme nous est venu à l’esprit. Mais l’intendance, c’est super cool. Être payé.e.s pour protéger notre territoire – nous devons parfois nous pincer à l’idée que c’est notre emploi. »