Le saumon est revenu – et il va continuer de revenir!

Les populations de saumon du fleuve Fraser, en Colombie-Britannique, ont décliné dramatiquement. Nous avons discuté avec la spécialiste séniore de l’eau douce, Heather Crochetiere, des partenariats que nous formons avec les communautés locales pour rétablir cette espèce cruciale.

Efforts de restauration du ruisseau Larson, Colombie-Britannique., B.C.Jordan Lee/WWF-Canada

Que se passe-t-il dans le bassin versant du fleuve Fraser?

Tel qu’expliqué dans le Rapport sur les bassins versants, le bassin du cours inférieur du Fraser est grandement menacé par la pollution, la perte d’habitats et la fragmentation des habitats par les infrastructures de contrôle des inondations et des blocages dans le lit du cours d’eau. En plus de ces pressions, la crise climatique affecte la température et le débit de l’eau, ce qui a de graves conséquences sur le saumon.

Pourquoi soutenons-nous les efforts de restauration dans cette région?

En Colombie-Britannique, plusieurs communautés des Premières Nations, des économies locales et des espèces dépendent du saumon, mais ses populations ont décliné au cours des années. En 2020, on a dénombré la plus petite quantité de saumon rouge jamais enregistrée. Les populations de saumon quinnat sont aussi en déclin, avec un nombre d’adultes reproducteurs ayant chuté de 3500, dans les années 1960, à aussi peu que 75 en 2018. La situation est dramatique. Nous avons débuté nos efforts de restauration en partenariat avec la Première Nation Katzie l’an dernier, à travers notre Fonds de restauration appuyé par Coca-Cola Canada.

Quelles aires ont été restaurées jusqu’à maintenant?

Le travail s’est d’abord concentré sur le ruisseau Blue, un affluent du cours supérieur de la rivière Pitt, une aire de frai du saumon quinnat. Cette frayère avait été perturbée par un glissement de terrain causé par des pratiques non durables d’utilisation du sol. Nous avons notamment enlevé des barrières qui faisaient obstacle au courant, stabilisé le pied du glissement de terrain et relevé les berges pour prévenir les inondations issues de futures perturbations. En restaurant le débit et le lit du site defrai, les saumons quinnats sont rapidement revenus vers cette aire de frai et sont même remontés en amont de l’aire endommagée.

Ce travail a été une réussite si éclatante que nous avons élaboré, toujours en partenariat avec la Première Nation Katzie, un plan pluriannuel pour restaurer d’autres aires de la région, en suivant leurs priorités et leur savoir. Cette année, nous avons restauré deux sites de plus et nous avons commencé le suivi et l’évaluation des prochains sites.

Quel sera l’impact de ces efforts?

Ce travail aide à ramener une espèce qui abondait autrefois dans ce bassin versant, le saumon, qui est important pour la Première Nation Katzie. En fait, les Katzies considèrent le saumon comme un membre de la famille qui mérite respect et attention bienveillante. C’est aussi une espèce importante pour les autres espèces. Par exemple, le saumon quinnat est la proie de prédilection pour la population de baleines la plus en péril au pays : l’épaulard résident du Sud. Restaurer les habitats de frai protège les prochaines générations de saumon, un travail qui assied les bases d’un plan régional visant à restaurer plus d’habitats dans le bassin versant du Fraser.

C’est aussi un excellent exemple de construction d’un partenariat entre le WWF-Canada et les communautés autochtones. La connaissance que les Katzies ont de leur territoire aide à assurer que leur communauté et les espèces locales continuent de cohabiter en harmonie.