Pourquoi les narvals sont-ils si vulnérables dans un Arctique plus chaud et plus bruyant?

Le narval, baleine arctique dotée d’une défense, occupe une place cruciale dans la culture inuite de l’Arctique de l’Est depuis des millénaires. Dans d’autres régions du monde, on a longtemps cru que la longue défense spiralée du narval avait des propriétés magiques, donnant à l’animal le surnom de « licorne de mer ».

Aujourd’hui, le narval continue d’inspirer l’émerveillement et l’admiration partout sur la planète. Malheureusement, les scientifiques ont classé cette espèce comme étant le mammifère marin le plus vulnérable à la crise climatique.

Voici pourquoi (et comment!) vous pouvez faire une différence pour sa survie. D’ici le 19 mars 2021, vos dons seront jumelés et auront ainsi un double impact sur la survie du narval et d’autres espèces emblématiques de chez nous.* Male Narwhal (Monodon monoceros) gathering en masse to eat cod in the spring at the Arctic Bay floe edge in Lancaster Sound, Nunavut, Canada.

© Paul Nicklen/National Geographic Stock / WWF-Canada

Leur vie entière est reliée à la banquise

Nulle part ailleurs les effets des dérèglements climatiques ne sont aussi rapidement et dramatiquement ressentis qu’en Arctique, là où vit le narval. Ce qui rend cette espèce particulièrement vulnérable est l’étroite relation qu’elle entretient avec la banquise tout au long de sa vie. Aucune autre baleine ne passe autant de temps dans l’habitat de banquise que le narval.

Mais ceci est appelé à changer

Alors que l’Arctique se réchauffe à un taux trois fois plus rapide que la moyenne mondiale, la fonte de la banquise pourrait forcer les narvals à changer leurs routes migratoires héritées de leur mère. Les narvals se déplacent facilement sous la banquise et cherchent des brèches dans la glace pour respirer à la surface. Il peut arriver que des centaines de baleines soient piégées dans un trou de respiration isolé lorsqu’une baisse rapide de la température fait geler les autres trous où elles auraient pu faire surface. Dans un contexte où la dynamique de la banquise devient moins prévisible et que les narvals sont déplacés de leur habitat de prédilection, il est probable que de tels épisodes se répètent plus souvent.

Narwhal surfacing for breath
© Paul Nicklen_National Geographic Stock / WWF-Canada

Des routes navigables s’ouvrent dans des endroits auparavant inaccessibles

Le narval a aussi été identifié comme le mammifère marin le plus vulnérable à l’augmentation de la navigation en Arctique, en raison du chevauchement marqué entre ses habitats de prédilection et sa sensibilité au bruit sous-marin. La pollution sonore issue des bateaux peut interférer avec sa capacité à trouver de la nourriture et des partenaires, éviter les prédateurs et prendre soin des petits.

En ce moment, une mine de fer sur l’île de Baffin demande une autorisation fédérale pour doubler sa production à plus de 14 millions de tonnes. Ceci causerait une augmentation dramatique du nombre de navires passant à travers Tallurutiup Imanga, une des plus récentes aires marines nationales de conservation du pays et un habitat important pour le narval. Les communautés inuites ont pris la parole pour mentionner les possibles impacts de la mine Mary River de la compagnie Baffinland sur les espèces et les communautés.

Plus d’épaulards nagent vers le nord

Les eaux plus chaudes rendent aussi l’Arctique plus accueillant pour le prédateur numéro un du narval : l’épaulard. Une banquise réduite signifie que davantage d’épaulards arrivent tôt en Arctique et y restent plus longtemps, chassant les narvals et les bélugas dans leurs habitats estivaux. Cette tendance troublante a déjà commencé à changer le comportement du timide narval, le forçant à fuir ses zones d’alimentation quand des épaulards sont présents.

Ce que fait le WWF-Canada et comment vous pouvez aider!

Puisque près de 90 % de la population mondiale de narvals passe l’été en eaux canadiennes, nous avons la responsabilité de protéger cette espèce.

Ensemble, avec nos partenaires communautaires sur le terrain au Nunavut, nous pouvons nous assurer que les eaux où nagent ces baleines sont prudemment gérées. Voici ce que nous faisons :

  • Nous travaillons avec l’industrie, les gouvernements nordiques et les communautés pour minimiser les impacts du trafic maritime sur les espèces et les habitats, y compris des mesures pour réduire la pollution sonore sous-marine causée par la navigation.
  • Militer pour de nouvelles aires protégées dans des endroits où des espèces comme les narvals en ont le plus besoin.
  • Financer des recherches innovantes pour mieux comprendre les routes de migration, les habitats principaux et la façon dont la hausse du trafic maritime affecte les baleines.
  • Suivre les effets de la crise climatique sur les espèces de chez nous. Avec ces données, nous pouvons identifier des refuges climatiques pour un grand éventail d’espèces arctiques et nous assurer que les zones que nous avons déjà protégées sont toujours efficaces, à mesure que la planète se réchauffe et que les habitats et les comportements changent.

Mais nous avons d’abord besoin de votre aide. Doublez mon don

*En appui au travail de conservation du WWF-Canada, la Fondation Nissan Canada jumellera le montant total des dons effectués par les donateur.rice.s jusqu’à concurrence de 70 000 $, pour autant que ces dons aient été faits avant 23 h 59 HNE le 19 mars 2021. Nous comptons sur votre soutien pour protéger les espèces comme le narval. Ne tardez pas!