Un appel pour la nature

J’ai eu l’occasion de discuter avec Richard Sears, fondateur et président de la Station de recherche des Îles Mingan, au cours de ma dernière expédition en Arctique avec le groupe de Students on Ice. Richard Sears est l’initiateur de la plus longue recherche menée sur la baleine bleue en Atlantique Nord et dans le nord-est du Pacifique, et la recherche qu’il a réalisée en 2002 a mené à la reconnaissance du « statut d’espèce menacée » de la baleine bleue en eaux canadiennes.

© WWF – Canon / Pieter LAGENDYK
En ce moment, son équipe et lui travaillent sur le fleuve St-Laurent au marquage satellite des baleines bleues. Richard Sears connaît bien les individus qui sillonnent cette région, et il affirme avoir même aperçu Splish, la toute première femelle baleine à bosse qu’il ait identifiée… il y a 30 ans.
Il est indispensable de bien comprendre les allées et venues de ces cétacés en péril pour instaurer des mesures de protection qui seront efficaces. Grâce au travail de Richard Sears, nous avons maintenant une bonne idée des endroits que fréquentent les baleines bleues dans le St-Laurent, mais ce qu’elles font une fois en mer demeure un mystère. « Si nous arrivons à suivre leurs déplacements lorsqu’elles quittent cette zone-ci, nous aurons là une mine inépuisable d’information sur l’espèce et pourront mieux l’aider », déclare-t-il avec ardeur.
Il a d’ailleurs déjà noté des habitudes de déplacement assez remarquables au fil de ses voyages. « Je suis toujours aussi époustouflé du fait qu’au cours des deux voyages effectués de l’Islande au Groenland avec le groupe de Students on Ice, nous avons chaque fois vu des mères avec leur veau. Ici, il semble qu’il y ait moins de jeunes. » De nombreux facteurs seraient en jeu dans ce déclin – matières polluantes qui perturbent les cycles de reproduction, bouleversements dans la chaîne alimentaire en raison des changements climatiques, et surpêche, notamment.
« La morue a été pratiquement éliminée de la chaîne alimentaire dans nos eaux, et ce sont de plus petits poissons qui ont en quelque sorte pris leur place. Or, les plus petits poissons mangent du krill, qui est également l’aliment de base de la baleine bleue. » Raison de plus pour poursuivre les recherches afin de bien cerner les habitats et les déplacements des baleines.
Apportez votre appui à cette équipe en votant pour la Station de recherche des Îles Mingan dans le cadre du concours Un appel pour la nature de la compagnie Jamieson, qui versera 100 000 $ à des projets liés à la nature menés au Canada (vous pouvez augmenter le montant qui sera accordé à l’organisme de votre choix en votant chaque jour!).
J’espère avoir des nouvelles de Richard Sears bientôt. Pas si archaïque que ça, le téléphone, finalement!