Souriez, saumons, vous êtes filmés!

Saviez-vous que des caméras sous-marines alimentées à l’énergie solaire sont utilisées pour recenser les saumons atlantiques? Que des contrôles aux postes-frontières empêchent l’entrée de poissons envahissants dans les Grands Lacs? Que les castors de l’Alberta font l’objet d’une campagne pour changer leur image?

Saumon atlantique (Salmo salar) remontant la rivière pour frayer. © naturepl.com / Mike Potts / WWF

Je suis toujours étonnée et inspirée par l’incroyable travail effectué partout au pays avec l’aide des subventions du Fonds Loblaw pour l’eau, dont le but est d’assainir nos écosystèmes d’eau douce pour les espèces et communautés. Par exemple, des gens comme les Premières Nations près du Grand lac des Esclaves qui testent l’eau pour vérifier qu’il n’y ait pas de polluants provenant des mines, ou des gens en Colombie-Britannique qui apprennent à reconstruire l’habitat d’un milieu humide afin d’améliorer les conditions de l’eau douce dans la région des lacs Arrow. Maintenant que les projets de terrains du Fonds Loblaw pour l’eau sont terminés, nous sommes heureux de vous partager leurs succès!
Gros plans sur le saumon à Terre-Neuve

Une caméra sous-marine capte l’image d’un saumon atlantique en noir et blanc, ce qui permettra d’effectuer le dénombrement de la population. (c) Indian Bay Ecosystem Corporation

Une caméra sous-marine alimentée à l’énergie solaire recense les saumons atlantiques – évalués comme étant en péril par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada – alors qu’ils migrent à travers l’écosystème d’eau douce de la baie Indian à Terre-Neuve-et-Labrador. La Indian Bay Ecosystem Corporation utilisera ces vidéos pour estimer combien d’entre eux retournent frayer dans la rivière où ils sont nés, pour ensuite comparer cette information avec celle des années antérieures afin d’évaluer la taille de la population de saumons.
Plus de 11 000 vidéos ont été enregistrées jusqu’à maintenant. La surveillance de l’eau et la restauration de l’habitat aident aussi ces poissons vulnérables.
Transmission de données en continu au Québec

Prise d’échantillons d’eau à l’aide d’une perche à la Station 2, Rivière Duparquet, Québec.

Le meilleur travail en conservation est fondé sur une connaissance approfondie. Dans les sous-bassins versants des rivières Harricana et Abitibi, au Québec, les analyses préliminaires de la qualité de l’eau dans les ruisseaux et autres eaux de surface par l’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie permettront de brosser un portrait plus précis de l’état de l’écosystème d’eau douce, sur lequel des actions éventuelles pourront se baser.
Contrôle frontalier en Ontario

La passe migratoire de Cootes Paradise empêche l’entrée et la sortie des carpes asiatiques envahissantes dans les milieux humides.

La plus vaste zone humide côtière restant sur le côté ouest du lac Ontario abrite de rares plantes et certains animaux menacés, dont le petit blongios, la tortue mouchetée et géographique, ainsi que la salamandre de Jefferson. Mais les marais Cootes Paradise et le ruisseau Grindstone, qui constituent cette zone humide, sont affectés par les espèces envahissantes, la pollution et la perte d’habitats. Notre Rapport Planète vivante révèle un déclin moyen de 32 % des populations de poissons d’eau douce du lac Ontario depuis 1970. Afin de prévenir l’invasion des carpes dans les marais, les Jardins botaniques royaux (qui possèdent et gèrent ce territoire) surveillent toutes les entrées et sorties de la passe migratoire.
Une métamorphose pour les castors de l’Alberta

Castor (Castor canadensis) au bord de l’eau dans le parc provincial Algonquin, Ontario, Canada © Frank PARHIZGAR / WWF-Canada

Les castors ont mauvaise réputation, surtout avec les propriétaires terriens. En Alberta, les ateliers offerts par Cows and Fish (surnom de la Alberta Riparian Habitat Management Society) aident les propriétaires et les municipalités du bassin versant de la rivière Saskatchewan Nord à mieux comprendre les avantages de la présence de castors, à la fois sur leurs territoires et pour l’écosystème en général, ainsi que les options de gestion – comme des conduites sur le dessus des barrages pour éviter les inondations et des clôtures pour prévenir l’endiguement des caniveaux – qui permettront de minimiser les dommages et maximiser les avantages.
La surveillance d’un lac urbain au Manitoba

Étudiant dans le laboratoire extérieur apprenant sur la surveillance des eaux dans le cadre du programme éducatif Fort Whyte Alive.

Les bassins versants urbains ont plusieurs défis à relever dont, étonnamment, le manque de données quant à la santé globale de l’écosystème d’eau douce dont dépendent tellement d’individus. Avec la prolifération d’algues qui est visible de l’espace, le lac Winnipeg au Manitoba est particulièrement inquiétant. Les données récoltées nous indiquent que le bassin versant Winnipeg subit déjà des pressions « très élevées ». La Fort Whyte Foundation Inc., récipiendaire d’une subvention du Fonds Loblaw pour l’eau, travaille en collaboration avec des partenaires pour uniformiser la surveillance de l’eau douce afin que les données récoltées par les organisations en conservation, le gouvernement et les citoyen.ne.s scientifiques puissent être partagées et utilisées pour améliorer la santé du lac.
Contrôle de l’eau près du Grand lac des Esclaves

Une partie du programme local de surveillance de l’eau de l’Akaitcho examine les poissons, qui se situent parfois, comme on le voit ici, à des extrémités opposées en termes de poids et longueurs. © Berna Catholique.

Le programme régional de surveillance de l’eau d’Akaitcho effectue le suivi de la qualité et quantité de l’eau en aval des sites miniers antérieurs ou actuels situés près du Grand lac des Esclaves, afin de combler le manque de données et répondre aux préoccupations des Premières nations de l’Akaitcho concernant la qualité de l’eau. Jusqu’à maintenant, 11 sites choisis par les communautés ont été contrôlés. En plus de contribuer au portrait global de la qualité de l’eau, l’effort de surveillance mené par la communauté approfondit la relation avec la terre et l’eau.
Formations en faveur des milieux humides en C.-B.
Certaines personnes veulent devenir des citoyens.ne.s scientifiques et d’autres veulent encore plus se mouiller – en apprenant comment créer de nouvelles zones humides là où elles n’existent plus. Dans la région des lacs Arrow en Colombie-Britannique, la Columbia Basin Watershed Network Society enseigne aux citoyens la façon d’« installer » une zone humide et comment identifier les autres sites qui ont un potentiel de restauration.
Au cours des quatre dernières années, les projets du Fonds Loblaw pour l’eau ont mobilisé plus de 9 000 bénévoles qui ont récolté plus de 1 000 échantillons d’eau et restauré plus de 200 hectares d’habitat pour les espèces d’eau douce. Les projets de cette année mettront à profit ces succès. La protection de notre eau douce représente peut-être une tâche aussi vaste que l’étendue de nos lacs et rivières, mais ensemble et en collaboration avec les organisations à travers le pays, nous y arriverons.