On a soif de données sur la santé de l’eau douce au pays

Mise à jour : Water Rangers est devenu le nouveau gestionnaire des Rapports sur les bassins versants en 2023. Pour en savoir plus sur l’édition 2024 des rapports, visitez https://watershedreports.waterrangers.ca/fr/.

L’eau douce dont nous profitons en abondance au Canada est un trésor national. Elle est source de vie pour les espèces, elle abreuve nos communautés et arrose nos cultures. Elle nous désaltère et nous revigore, que nous nous baignions en été, pagayions en automne ou patinions sur la glace en hiver. Mais si nous détenons collectivement un cinquième de l’eau douce mondiale, nous avons aussi la responsabilité de la préserver et de protéger nos bassins versants pour les humains et les espèces qui en dépendent.

En canot au milieu du magnifique paysage de la rivière Spatsizi, en Colombie-Britannique. Tim Irvin/WWF-Canada

Malheureusement, nos lacs et nos rivières sont confrontés à des menaces majeures issues de la pollution, de la surutilisation, de l’altération de leur débit, de la perte et de la fragmentation des habitats et, de plus en plus, de la crise climatique et de la perte de biodiversité. Le dernier Rapport Planète vivante international démontre que les populations d’espèces d’eau douce ont décliné de 84 % en moyenne entre 1970 et 2016.

Le WWF-Canada est un leader de la conservation de l’eau douce depuis plus d’une décennie grâce à son travail avec les scientifiques, les gouvernements et les communautés pour mieux comprendre la santé aquatique. En 2017, nous avons lancé les Rapports sur les bassins versants, la toute première évaluation nationale de la santé et des menaces pour l’ensemble des 167 sous-bassins du pays, et découvert du même coup qu’il n’y avait tout simplement pas de données disponibles pour la plupart d’entre eux.

Si nous voulons conserver les systèmes d’eau douce du pays en santé, nous devons prendre des décisions et mettre en place des mesures de conservation basées sur des preuves, ce qui exige des données exhaustives et à jour sur les bassins versants. Grâce à des groupes communautaires de surveillance de l’eau et à des données en libre accès, davantage de données étaient disponibles pour le rapport 2020. Toutefois, les données d’indicateurs essentiels sont encore insuffisantes pour 100 sous-bassins.

En d’autres mots, nous ne savons pas dans quel état sont nos bassins versants. Néanmoins, des 67 sous-bassins pour lesquels nous avons assez de données, 43 sont en bon ou en très bon état de santé. Une nouvelle qui fait autant de bien qu’une baignade dans un lac durant une chaude journée d’été!

D’autres bonnes nouvelles ont été annoncées dans le dernier Discours du Trône, dont la création de l’Agence canadienne de l’eau par le gouvernement fédéral, pour laquelle nous avons milité. Cette agence travaillera avec les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales pour améliorer la gestion de l’eau douce.

Pour protéger notre eau, nous devons prendre des décisions et poser des actions plus audacieuses. Nous devons créer une culture d’intendance de l’eau, améliorer la collecte de données et créer plus de partenariats avec les organisations locales et les groupes autochtones parce que l’eau, c’est la vie!