Rencontre avec Scott Niedermayer, l’étoile du hockey devenu champion de l’eau douce

Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir vous engager dans le domaine de la conservation après votre retraite du hockey?
Je crois que cela vient surtout de mon enfance à Cranbrook, en Colombie-Britannique. Mes parents nous ont exposés mes frères et moi au plein air. On a fait du ski, de la randonnée, de la pêche et du camping, entre autres. On était beaucoup dehors et j’ai appris à apprécier la nature et ses beautés, qui sont nombreuses en Colombie-Britannique. Un peu plus tard, le hockey m’a fait voyager et j’ai commencé à me rendre compte que la Colombie-Britannique est vraiment spéciale. Que ce soit la propreté de l’eau ou la richesse de la faune, c’est en sortant de chez moi que j’ai pris conscience de ma chance et que j’ai commencé à penser à l’importance de prendre soin de notre milieu de vie et de notre environnement, pour éviter leur détérioration et leur disparition.
Qu’est-ce qui vous a fait choisir WWF-Canada?
Après avoir pris ma retraite du hockey, j’ai envisagé diverses possibilités qui s’offraient à moi. Quand j’ai rencontré les gens du WWF-Canada, j’ai apprécié leur vision et leur approche, cela correspondait bien à ma personnalité.
J’ai quatre enfants, aujourd’hui, et donc je serai peut-être grand-père un jour. Je voudrais qu’ils aient tous l’occasion de voir un vrai grizzly et des saumons dans nos rivières. Ici en Colombie-Britannique tout particulièrement, nous avons accès à tout cela. J’ai tellement aimé découvrir la nature quand j’étais enfant, il me semble normal de vouloir que les prochaines générations aient la même chance que j’ai eu. J’adore être dehors, faire des activités à l’extérieur et profiter des beautés de la nature qu’on a ici.

(c) Jenn Walton
Qu’espérez-vous réaliser en prêtant votre voix au travail du WWF?
Il ya deux ou trois choses que j’aimerais voir se réaliser dans le cadre de mon engagement comme ambassadeur de l’eau douce pour le WWF-Canada. D’abord, je crois que les gens sont de plus en plus sensibilisés aux questions d’environnement et de conservation. Et je crois qu’ils prennent la chose au sérieux. Un de mes objectifs est de voir que les gens continuent d’apprécier l’importance de protéger les endroits uniques que l’on trouve en Colombie-Britannique. J’aimerais contribuer à ce que les gens sentent vraiment l’importance du travail du WWF et ce qu’il fait pour notre société.
J’aimerais aussi beaucoup voir se maintenir en santé les populations d’animaux comme le grizzly, qui vivent un stress énorme en raison de la perte de leur habitat. Des populations vigoureuses sont des indicateurs de la santé de l’ensemble de notre environnement. On trouve encore des grizzlys dans les Kootenays où j’ai grandi, ce qui est un signe que nous avons fait les choses correctement.
Quelle impression vous a laissée votre sortie-safari grizzly?
Je n’y étais jamais allé et je n’avais aucune idée préconçue. Je ne sais pas si c’est la forêt, le paysage, l’océan, les cours d’eau ou les animaux, mais j’ai été fortement impressionné. Un des moments forts pour moi a été de me poser dans un petit cours d’eau et de sentir les milliers de saumons qui me frôlaient les chevilles en remontant leur rivière natale pour aller frayer. Il y avait des saumons mourants sur les berges tout autour de nous, et on voyait les ours, les loups et les oiseaux s’en nourrir. Je n’avais jamais rien vu de tel dans ma vie. Et bien sûr, de voir un grizzly de près, c’est une expérience inoubliable.
Vous avez participé à votre premier Grand nettoyage des rivages à la plage Locarno de Vancouver. Comment résumeriez-vous votre expérience?
En qualité de porte-parole, j’aime m’imprégner du travail que je représente, et en fait j’aime agir et poser des gestes concrets. J’ai trouvé très satisfaisant d’être dehors avec tout le monde et de remplir mon sac de déchets dans le cadre du Grand nettoyage des rivages.
Il faisait très beau ce jour-là et c’était très agréable d’être à la plage Locarno. Nous y avons ramassé les déchets que nous nous attendions à trouver à pareil endroit : bien des papiers d’emballage et de toutes sortes de plastiques qui ne se décomposent pas très rapidement, bref des objets dont on doit perdre l’habitude de les utiliser.
Y a-t-il des leçons tirées de votre longue et fructueuse carrière au hockey qui vous servent aujourd’hui dans votre engagement en conservation?
L’une d’elles est que la persévérance donne des résultats. C’est en persévérant que j’ai pu me rendre à des championnats, et en gagner quelques-uns. Mais cela exige beaucoup de travail des coéquipiers, de l’entraîneur, de tout le monde. Il faut aussi croire en ce que l’on fait, et croire en ses capacités de réaliser ce que l’on vise. C’est cette conviction qui donne l’énergie de poursuivre un travail qui peut parfois sembler dur ou monotone.
Le mot de la fin…
Comme athlète, j’ai dû apprendre à prendre soin de mon corps, à faire ce qu’il fallait pour rester en santé, car pour performer il faut faire attention à soi et manger sainement, ce qui suppose la recherche d’aliments provenant d’une terre saine et propre.  Mon expérience de sportif, en plus des habitudes que j’avais acquises très tôt grâce au milieu de vie de mon enfance, ces deux éléments m’ont certainement engagé sur une voie qui a mené tout naturellement au WWF et à son travail de conservation.

(c) Jenn Walton
Scott Niedermayer à l’édition 2011 du Grand nettoyage des rivages, en Colombie-Britannique