Quatre sources d’espoir pour 2022

Cela fait déjà un mois que 2022 a commencé et, cette année encore, janvier n’a pas représenté le nouveau départ que nous aurions tou.te.s souhaité. Si vous vous sentez pessimiste à propos de l’avenir, qu’il s’agisse de pandémie ou d’environnement, dites-vous que vous n’êtes pas seul.e.

Des têtards de crapeau boréal (Anaxyrus boreas) sous des plantes aquatiques
Des têtards de crapaud boréal (Anaxyrus boreas) sous des plantes aquatiques © Eiko Jones

L’an dernier, les résultats d’un sondage commandé à Environics nous apprenaient que 67 % des répondant.e.s se sentaient pessimistes et doutaient que quelque chose puisse être fait pour prévenir le déclin des espèces et le réchauffement planétaire.

En revanche, la science révèle qu’il est encore temps de renverser la direction du chemin sur lequel nous avançons. Est-ce que ce sera facile? Pas le moins du monde. Mais nous progressons dans des secteurs qui feront une différence réelle. Et il y a des preuves de ce progrès tout autour de nous, comme autant de raisons d’espérer.

Prenez la COP26 sur le climat de l’automne dernier, à Glasgow. Oui, les gros titres étaient décevants : les gouvernements du monde ne se sont pas entendus sur la réduction des émissions et les régions en développement n’ont pas reçu autant de financement que demandé pour les pertes et dommages résultants des dérèglements climatiques.

Mais il y a aussi eu des avancées, dont la toute première inclusion du charbon et des combustibles fossiles dans le texte (oui, vraiment), ce qui renforce les prochaines négociations avec les grands pollueurs, et la plus grande place accordée aux peuples autochtones, qu’ils vivent en Arctique canadien ou au sud de l’Équateur.

Et des engagements plus ambitieux en matière d’émissions et de financement sont encore sur la table cette année, soutenus par un nouveau processus de prise de décision, explique Mary MacDonald, vice-présidente principale et directrice générale de la conservation du WWF-Canada.

« Le plus important pour notre travail, c’est la toute première reconnaissance formelle du rôle de la nature dans la lutte contre la crise climatique, poursuit Mary MacDonald. Des écosystèmes en santé emmagasinent et capturent le carbone, ce qui – en plus de réductions draconiennes dans l’utilisation des combustibles fossiles – est essentiel pour parvenir à un monde à faibles émissions de carbone. »

Le WWF-Canada a aussi poussé le gouvernement fédéral à se positionner publiquement sur ce front, et il a répondu en faisant de la nature un pilier des engagements nationaux d’action climatique et en promettant un milliard de dollars pour des solutions basées sur la nature dans les pays en voie de développement.

La nature, bien entendu, est aussi au cœur de notre plan sur 10 ans pour Régénérer le Canada en restaurant un million d’hectares d’habitats dégradés et en gérant 100 millions d’hectares d’habitats écologiquement riches, ce qui protégera des espèces en péril tout en nous faisant progresser vers notre objectif de réduction des émissions de carbone de 30 millions de tonnes.

Une nouvelle année nous offre une nouvelle occasion de nous recentrer sur ce que nous pouvons faire maintenant pour garantir un avenir vivable, durable et résilient. Voici un panorama de certaines de nos initiatives majeures prévues en 2022 – des projets qui établiront les bases de changements durables et significatifs. Ce qui devrait ranimer un sain espoir en chacun.e de nous.

Des gens font du travail de restauration dans un champ.
Hammond River Angling Association © WWF-Canada / Kirsten Stanley

Le Programme de subvention nature et climat revient pour une deuxième ronde

L’année inaugurale de notre Programme de subvention nature et climat, présenté en partenariat avec Aviva Canada, a connu un succès retentissant, en soutenant des efforts de restauration menés par les communautés et les Autochtones pour rétablir les espèces et absorber le carbone.

Le programme a financé sept projets à travers le Canada durant sa première année, dans des endroits allant des milieux humides aux plaines herbeuses, aux terres agricoles et à un ancien site de moulin à scie. Nous avons maintenant 1,35 million de dollars en nouvelles subventions à remettre et nous nous préparons à annoncer la prochaine ronde de récipiendaires.

Ce programme est crucial pour atteindre notre objectif contenu dans Régénérer le Canada de restaurer un million d’hectares pour la biodiversité et le climat d’ici 2030.

Protéger les espèces marines en péril des déversements

Les trois océans bordant le Canada fournissent des habitats essentiels aux espèces en péril, stimulent les activités économiques nationales et favorisent la subsistance et la culture des communautés côtières et autochtones. Mais avec l’augmentation du trafic maritime, les menaces comme la pollution chronique pèsent davantage sur les océans, les espèces et le climat.

Un nouveau rapport du WWF-Canada dont la parution est prévue plus tard cet hiver fera la lumière sur la quantité exacte de déchets produits par les activités de routine des bateaux et rejetés dans les zones protégées des océans canadiens. (Un indice : c’est énorme!)

C’est en nous appuyant sur ces chiffres que nous vous demandons de continuer à nous aider à militer pour une définition détaillée des déversements qui interdise tous les types de rejets nuisibles dans les aires marines protégées du pays. Car les espèces en péril ne devraient pas vivre dans les rejets.

Un carbone de couleur différente

Forêt d’algues brunes dans le courant
Forêt d’algues brunes dans le courant près de Telegraph Cove, C.-B. © Eiko Jones

Quand nous pensons au carbone dans la nature, notre esprit se tourne habituellement vers les centaines de milliards de tonnes emmagasinées dans les arbres, les plantes et le sol. Mais qu’en est-il des écosystèmes marins côtiers? Hé bien, ils en stockent eux aussi!

Lorsqu’on parle de carbone bleu côtier, on fait référence aux quantités considérables de dioxyde de carbone séquestré dans les écosystèmes marins comme les marais salés, les prairies sous-marines et les forêts de varech. Ces écosystèmes peuvent même accumuler du carbone à des taux plus élevés que certains écosystèmes terrestres, emmagasinant de trois à cinq fois plus de carbone qu’une zone équivalente de forêt.

Le rôle joué par ces écosystèmes dans le retrait du carbone de l’atmosphère est particulièrement vital au Canada, pays qui a le plus long littoral au monde. Cette année, nous avons hâte de concentrer nos efforts sur la question du carbone bleu, tout d’abord en rassemblant les scientifiques, les décideur.se.s politiques, les détenteur.rice.s du savoir autochtone et des organisations communautaires pour bâtir un réseau du carbone bleu. Restez à l’affut pour plus de nouvelles sur la recherche et les projets.

Restaurer les bons endroits

La double crise du climat et de la biodiversité continue de s’accentuer au Canada et dans le monde. Une façon de s’attaquer aux deux enjeux est de restaurer les écosystèmes dégradés, qui vont séquestrer du carbone de l’atmosphère et rebâtir d’importants habitats pour les espèces.

Mais comment savoir quels écosystèmes apporteront le plus de bénéfices sur les deux fronts à la fois? En se basant sur nos recherches précédentes, dont Protection du territoire pour les espèces et Cartographier le carbone des terres canadiennes, le WWF-Canada travaille à analyser et cartographier les terres dégradées possédant le plus haut potentiel de restauration dans tout le pays. Nous n’avons pas une minute à perdre et cela va nous permettre de cibler nos activités de restauration et de conservation dans les lieux où elles seront les plus efficaces.

Ce blogue a d’abord été publié dans Carnets de terrain, notre infolettre mensuelle.
Cliquez ici pour vous inscrire dès maintenant.