Les véhicules électriques au Canada : où en sommes-nous?

Le WWF-Canada a publié récemment son deuxième rapport d’étape sur l’évolution des véhicules électriques (VÉ) au Canada, en association avec l’organisme Plug’n Drive (en anglais). Dans notre dernier rapport, publié en 2013, nous saluions avec enthousiasme l’expansion des infrastructures de recharge au pays, tout en soulignant l’importance d’offrir aux citoyens davantage d’occasions de faire l’essai des VÉ. Cette année, nous constatons que le VÉ est de mieux en mieux connu de la population, mais que son expansion nécessite un soutien continu de la part des autorités publiques, des fabricants et des propriétaires de VÉ.

Deux véhicules électriques à Toronto. © Lindsay Page / WWF-Canada
Deux véhicules électriques à Toronto. © Lindsay Page / WWF-Canada

Cet automne, nous avons demandé aux Canadiens ce qu’ils savaient des VÉ et ce qu’ils en pensaient. En à peine deux ans, nous avons connu une augmentation remarquable du nombre de Canadiens qui estiment que les VÉ sont une solution de rechange viable (ou presque) aux voitures à essence (de 28% en 2012 à 42% en 2014). Le nombre de Canadiens ayant conduit un VÉ a également doublé – la C.-B. vient en tête avec 12% de ses résidents qui en ont fait l’essai.
De plus, les ventes de VÉ au Canada ont augmenté de 80%, et cinq nouveaux modèles sont arrivés sur le marché canadien, pour un total de 14 choix de modèles offerts au pays.
Mais tout n’est pas rose. Le Canada accuse un sérieux retard sur la Californie – où l’on compte à peu près le même nombre de voitures traditionnelles qu’au Canada – avec environ 95 000 VÉ de moins. En Californie, un VÉ est vendu pour chaque tranche de 34 véhicules conventionnels alors qu’au Canada, la proportion est d’un VÉ pour 174 voitures conventionnelles. Et si l’on compare avec la Norvège, c’est encore plus désolant : là-bas, la proportion est d’un VÉ vendu pour 8 voitures à essence ou diesel!

Câble de recharge domestique d’un véhicule électrique. © Istockphoto.com / WWF-Canada
Câble de recharge domestique d’un véhicule électrique. © Istockphoto.com / WWF-Canada

Pourquoi ce retard? Voici les secteurs où nous pouvons agir pour augmenter le taux d’adoption des VÉ au Canada :
1Prix concurrentiels. Au Canada, seuls l’Ontario et le Québec offrent des mesures incitatives à l’achat qui aident à réduire le coût initial des VÉ (jusqu’à 8 500 $). Malheureusement, les habitants des autres provinces n’ont accès à aucune mesure du genre. En Californie, les acheteurs ont droit à 10 000 $ de rabais et crédits d’impôt. En Norvège, les remboursements de taxes font en sorte que le prix des VÉ est comparable à celui d’un véhicule à combustion.
2 Infrastructures de recharge. On n’à qu’à comparer les 1 850 bornes de recharge publiques du Canada aux 5 330 de Californie ou aux 6 000 de Norvège pour constater notre retard à ce chapitre. À l’intérieur même du pays, les écarts sont aberrants : en Colombie-Britannique, il y a presque deux fois plus de bornes de recharge qu’en Ontario (700 contre 400).
3Accessibilité. Même s’il y a un plus grand nombre de modèles de VÉ maintenant offerts au Canada, il s’avère souvent difficile de trouver un concessionnaire ayant un VÉ en salle de montre ou disponible pour un essai routier, surtout en Ontario. Une récente étude de Plug’n Drive a montré que 46% des concessionnaires accrédités pour la vente de VÉ en Ontario n’en avaient pas dans leur établissement.
Ce ne sont là que quelques-uns des faits saillants de notre rapport sur l’état de la situation des VÉ au Canada en 2014, que vous pouvez télécharger en cliquant ici. Une page de notre site Web résume en quelques tableaux infographiques les grandes lignes de ce rapport.