Les populations d’espèces en péril continuent de décliner, mais nous avons des solutions

En matière d’espaces naturels, le Canada est considéré comme une terre d’abondance, fort du plus long littoral de la planète et d’une immense forêt boréale; d’une multitude de banquises et de vastes prairies; de rivières sinueuses, de lacs à l’eau étincelante et d’immenses marais. Même s’il est vrai que notre beau et grand pays compte toujours de nombreux écosystèmes intacts – la deuxième plus grande superficie d’écosystèmes intacts au monde, en fait – l’abondance est une notion bien relative. Et celle-ci s’est avérée insuffisante pour assurer le bien-être de toutes les espèces.

Wood buffalo national park
Parc national Wood Buffalo © Shutterstock

Notre Rapport Planète vivante Canada (RPVC) 2020 révèle que, depuis 1970, les populations d’espèces canadiennes en péril à l’échelle nationale ont connu un déclin de 59 % en moyenne, et les populations d’espèces jugées en péril à l’échelle mondiale ont reculé de 42 % en moyenne au Canada.

Par le passé, les solutions abordaient un seul problème à la fois, mais nous savons maintenant que cela ne suffit pas. Comme le démontre notre nouveau rapport, les espèces en péril font aujourd’hui face à des menaces multiples. Nous avons besoin de nouvelles approches pour les aborder simultanément. Les pressions industrielles et la surexploitation, entre autres, menacent les espèces terrestres, marines et aquatiques. La crise climatique cause également d’importants ravages, alors que les feux de forêt et les inondations se multiplient dans le sud du pays, que la banquise fond en Arctique et que le niveau des mers monte. De plus, la dégradation et même la perte d’habitats qui en découle accentuent le déclin des espèces et les émissions de gaz à effet de serre dans les espaces terrestres.

Ce n’est pas une mince tâche de mener des luttes simultanées sur tous ces fronts. Mais la nature possède déjà les caractéristiques nécessaires pour nous aider à lutter contre les crises du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité. Nos écosystèmes peuvent emmagasiner le carbone et favoriser la survie des espèces. Notre tâche consiste à protéger ces espaces et à les laisser faire leur travail.

Nous savons déjà comment y arriver. Les savoirs et le leadership autochtones sont essentiels pour assurer le succès des mesures de conservation. L’établissement d’aires protégées, la restauration des écosystèmes et une saine gestion sont des moyens éprouvés pour soutenir le développement d’espèces. Et en plus d’atténuer les effets du dérèglement climatique, les solutions climatiques basées sur la nature contribuent au bien-être des espèces en leur fournissant les habitats dont elles ont besoin pour s’épanouir.

Au WWF-Canada, nous consacrons nos ressources, réorganisons nos activités et réalignons nos façons de travailler dans le cadre d’un effort concerté sur 10 ans, qui vise à accroître la durabilité des populations d’espèces et des écosystèmes sains au profit de la nature, mais aussi des humains.

Mais nous ne pouvons pas le faire seul.e.s. Il est facile de se décourager face aux mauvaises nouvelles en matière d’environnement, particulièrement dans le contexte actuel où le monde entier doit composer avec les conséquences sans précédent de la pandémie de COVID-19. Non seulement les plans de rétablissement de l’environnement d’après pandémie nous fourniront une occasion unique d’imaginer l’avenir dans lequel nous souhaitons vivre, mais également de réfléchir à la façon de les financer. Et en travaillant tou.te.s ensemble, individus, organisations, communautés, gouvernements et entreprises, nous pouvons susciter un changement en profondeur grâce à des solutions novatrices et inspirantes. Dans le RPVC 2020, nous démontrons que nous avons le savoir et l’expertise pour atteindre ces objectifs. En unissant nos forces, nous y parviendrons.