Les patrouilles communautaires assurent la sécurité des humains et des ours polaires

Il y a trois ans, le WWF-Canada a répondu à une demande de financement de l’Organisation Issatik Hunters and Trappers pour un programme de patrouille d’ours polaire géré localement dans la communauté de Whale Cove. L’été dernier, Jason Harasimo, qui chapeaute notre programme du Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique depuis le bureau d’Iqaluit du WWF-Canada, a visité la communauté dans le but d’assister à une formation pour les patrouilleur.se.s. Il raconte son expérience et la façon dont le programme aide les humains et les ours polaires à cohabiter dans un Arctique en rapide évolution.

Polar bears in Churchill, Manitoba
© WWF-États-Unis / Elisabeth Kruger

J’ai vécu ma première rencontre avec un ours polaire cet été à Whale Cove, au Nunavut, une communauté de moins de 500 personnes sur la rive nord-ouest de la baie d’Hudson.

Un appel nous est parvenu durant une rencontre avec l’Organisation Hunter and Trappers, à propos d’une mère et d’un ourson aperçus à la décharge, à l’extérieur du village. Je me suis déplacé en véhicule tout-terrain jusqu’au site avec Gerard Maktar, un patrouilleur du programme, qui a tiré un coup de dissuasion non létal dans les airs . Le son a fait peur aux ours, qui se sont repliés vers un sentier plus sécuritaire contournant la communauté.

La nécessité d’un programme de patrouille à Whale Cove devient de plus en plus évidente à mesure que le nombre d’ours polaires aperçus dans et autour de la communauté augmente. Le WWF-Canada soutient les efforts communautaires visant à s’assurer que les humains autant que les ours puissent vivre en harmonie malgré les changements rapides affectant leur territoire arctique.

Nouveaux défis pour les humains et les ours

Close up of a single polar bear in Churchill, Manitoba.
Un ours polaire à Churchill, au Manitoba © Don MacMillan

Il y a plusieurs raisons connues expliquant pourquoi nous voyons plus d’« ours marins » – les ours polaires sont classés comme des mammifères marins et leur nom latin est Ursus maritimus – sur la terre ferme. Mais le facteur le plus important est la crise climatique.

Whale Cove est située dans l’habitat de la sous-population de l’ouest de la baie d’Hudson, qui dépend de la banquise – son terrain de chasse d’hiver et de printemps – mais qui passe l’été sur la terre ferme, quand la baie n’est pas gelée. Comme la banquise se forme plus tard et se retire plus tôt de nos jours, les ours polaires passent davantage de temps à proximité des villages, des camps et des décharges en quête de nourriture, ce qui met en danger à la fois les humains et les ours.

Le peuple inuit entretient une relation de longue date avec les ours polaires, relation fondée sur le respect et la dépendance à l’égard du territoire qu’ils partagent.

Comme vous pouvez l’imaginer, un si grand carnivore présente un risque sérieux pour la sécurité des communautés. D’un autre côté, les ours tentent de s’adapter du mieux qu’ils peuvent aux changements à leur habitat liés au climat. Les femelles avec des oursons sont les plus touchées par les dérèglements climatiques et peuvent aussi être plus féroces.

Passer du conflit à la coexistence

L’objectif du programme de patrouille de surveillance des ours polaires est d’atténuer le risque de conflit entre les humains et les ours polaires. À Whale Cove, deux patrouilleur.se.s de première ligne se partagent les quarts de travail durant les hautes saisons, où il est plus probable que des ours soient présents en attendant que se forme la banquise. Les patrouilleur.se.s travaillent avec le personnel de conservation du gouvernement du Nunavut pour coordonner les efforts et, lorsque c’est nécessaire, dissuader les ours d’approcher avant qu’ils ne représentent une menace pour la communauté.

A training session with Andy McMullen of Bear Wise.
Séance de formation par Andy McMullen de Bear Wise, formateur de longue date. Il a passé plusieurs jours avec des patrouilleur.se.s, leur enseignant des mesures préventives qui peuvent abaisser la probabilité de conflit © Jason Harasimo

Puisque ce programme est relativement nouveau, les patrouilleur.se.s locaux.ales ont exprimé un intérêt pour une formation formelle. Pour répondre à cette demande, le WWF-Canada a soutenu une formation par Andy McMullen de Bear Wise, formateur de longue date. Il a passé plusieurs jours avec des patrouilleur.se.s, leur enseignant des mesures préventives qui peuvent abaisser la probabilité de conflit, en plus de leur communiquer les meilleures pratiques et des connaissances provenant d’autres communautés à travers l’Arctique.

La formation aide à améliorer la capacité des patrouilleur.se.s, tout comme les investissements dans des appareils portatifs de collecte des données pour quantifier les occurrences et mieux comprendre les modèles de comportement des ours polaires. Cette information – avec un autre projet soutenu par le Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique à Churchill, au Manitoba, qui suit le trajet des « ours problématiques » – nous aide à prédire et limiter proactivement les conflits pour que les communautés et les ours soient en sécurité.

Vous pouvez nous aider

Il ne fait aucun doute que les conflits entre humains et ours polaires deviendront de plus en plus courants à mesure que l’Arctique se réchauffe. Mais le programme de surveillance des ours polaires à Whale Cove prouve que les communautés s’adaptent à cette nouvelle réalité et qu’ensemble, nous pouvons garder les populations d’ours polaires en santé.

Considérez appuyer ce travail important et d’autres projets du Fonds pour la conservation des espèces de l’Arctique lors du Mardi je donne. Si vous donnez avant minuit le 29 novembre 2022, votre don sera jumelé* pour aider doublement les ours polaires et les autres espèces de l’Arctique.