Les leaders mondiaux envoient des signaux d’espoirs pour la biodiversité planétaire au Sommet de l’ONU

Au Sommet des Nations Unies sur la biodiversité de la semaine dernière, des chef.fe.s d’État de partout sur la planète ont affirmé leur soutien à un ambitieux cadre mondial pour la biodiversité pour l’après 2020. Juste avant l’évènement, notre premier ministre Justin Trudeau a rejoint le Pacte des dirigeant.e.s pour la nature du WWF (Leaders’ Pledge for Nature), alors que le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, a engagé le Canada dans la coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, démontrant que le Canada sera un chef de file de la protection de la biodiversité, notamment en motivant d’autres pays à atteindre un taux mondial de protection de 30 % d’ici 2030.

Prime Minister Justin Trudeau speaking at WWF Leader's Pledge for Nature event
Le premier ministre Justin Trudeau parle en direct à l’évènement virtuel des Leaders pour la nature et les personnes du WWF

Ces annonces sont faites dans la foulée de plusieurs découvertes récentes sur le déclin catastrophique de la biodiversité mondiale. Le Rapport Planète vivante 2020 du WWF montre que sur la planète, les espèces ont décliné de 68 % en moyenne entre 1970 et 2016. Chez nous, le Rapport Planète vivante Canada 2020 a trouvé que les espèces mondialement en péril (inscrites à la Liste rouge de l’UICN) ont vu leurs populations canadiennes chuter de 42 % en moyenne au cours de la même période.

Ces constats démontrent qu’en matière de conservation, nos actions doivent suivre nos paroles. Jusqu’à présent, le Canada est le seul des dix plus grands pays du monde à s’être engagé à protéger 30 % de son territoire terrestre et marin d’ici 2030. Au deuxième rang mondial en matière d’espaces naturels terrestres et marins intacts, le Canada a la responsabilité d’atteindre cet objectif ambitieux.

Conserver cette nature intacte et éviter de perdre encore plus d’habitats pour les espèces est aussi important pour la biodiversité que pour les vastes quantités de carbone qui s’y trouvent emmagasiné. Pour contribuer à l’atteinte des nouvelles cibles d’aires protégées, le gouvernement a réitéré l’importance de la conservation menée par les Autochtones, afin d’assurer que la conservation à venir sera efficace, équitable et inclusive.

Finalement, le gouvernement a reconnu la connexion profonde existant entre la perte de biodiversité et le dérèglement climatique, et renouvelé son engagement pour des solutions climatiques basées sur la nature. Celles-ci visent à protéger, gérer et restaurer les habitats essentiels des espèces, y compris les espèces en péril. Les solutions climatiques basées sur la nature captent et emmagasinent activement le carbone et contribuent ainsi à atténuer le dérèglement du climat.

Ce sont de bonnes nouvelles, mais nous ne pouvons pas compromettre la qualité pour la quantité. Pour que les aires protégées freinent significativement la perte de biodiversité et atténuent le dérèglement climatique, l’endroit où elles se trouvent et le type de protection qu’elles offrent sont très importants.

Le plus récent rapport périodique de l’ONU sur la biodiversité, le UN Global Biodiversity Outlook (en anglais), a rapporté qu’aucun des 20 objectifs de la Convention sur la biodiversité biologique établis en 2010 n’a été complètement atteint durant les dix dernières années. Pour atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies, les engagements de la semaine dernière doivent ouvrir la voie à une décennie d’actions visant un avenir carboneutre, bon pour la nature et équitable.

Ces nouveaux engagements aident à créer le sentiment d’urgence nécessaire à la mise sur pied d’une entente multilatérale pour la biodiversité, grâce à la Convention sur la diversité biologique qui sera négociée au début de 2021 afin d’établir un cadre de travail pour freiner et renverser le déclin de la biodiversité dans le monde.

Avec plus de 70 pays ayant rejoint le Pacte des dirigeant.e.s pour la nature, un consensus mondial de plus en plus fort reconnaît le rôle de la nature comme base fondamentale de notre économie et de notre santé humaine. Nous avons une brève occasion d’établir un cadre de travail ambitieux qui restaure l’équilibre de la nature, pour une planète plus saine et résiliente. Et il n’y a pas une minute à perdre.