Les efforts de conservation peuvent résister à l’épreuve du temps et d’une planète qui se réchauffe
Aujourd’hui, nous avons besoin de protéger la nature et les espèces des effets dévastateurs des dérèglements climatiques. Donnez maintenant.
Nous avons tou.te.s ressenti le même sentiment de perte cet été, lorsque Jasper en Alberta, ville bienaimée du parc national des Rocheuses, a été ravagée par un feu de forêt. Cette tragédie auparavant inimaginable est arrivée à la suite de la saison d’incendies de forêt de 2023 qui aura pulvérisé les records, et qui a été si intense que la fumée a survolé de grandes étendues du continent (et même l’Europe!).
En fait, six des dix pires saisons de feux de forêt de l’histoire connue du pays ont eu lieu depuis 2013.
Nous battons les mauvais records pour les mauvaises raisons. Les températures extrêmes, qui arrivaient autrefois une fois tous les cent ans, sont de plus en plus fréquentes et intenses. Nous avons vu des vagues de chaleur et des feux de forêt alimentés par la sècheresse, mais aussi des inondations. Comme dans le sud de l’Ontario, où des pluies torrentielles ont inondé des routes, des stations de métro et causé des pannes de courant durant l’été, ou au Nouveau-Brunswick, où le fleuve Wolastoq est sorti plus régulièrement de son lit et à des niveaux records.
Ces évènements liés au climat ne font pas que dégrader les habitats pour les espèces – ils coutent aussi très cher à l’économie canadienne. Les feux à Jasper ont causé des pertes assurables de 880 millions de dollars, alors que les effets sur les services écosystémiques (les avantages que les espèces et les écosystèmes apportent aux humains) causés par l’incendie d’Elephant Hill en 2017, qui a brulé 200 000 hectares de forêt de l’intérieur de la Colombie-Britannique, ont été évalués à plus d’un milliard de dollars.
Le pays est pris dans un dangereux cercle vicieux
Les dérèglements climatiques ont altéré les cycles de pluie, accroissant la fréquence et la sévérité des inondations et des feux de forêt. En même temps, les habitats sont moins résilients à ces évènements qu’ils l’ont déjà été, un résultat de notre gestion.
Par exemple, plusieurs forêts sont moins résilientes aux feux qu’elles ne l’ont déjà été à cause de nos pratiques de gestion, comme la fragmentation et le fait qu’une moins grande variété d’espèces ont été plantées au bénéfice de l’industrie forestière. Par exemple, les feuillus qui résistent mieux aux feux ont été délaissés à cause de leur moins grande valeur commerciale.
Les arbres et le reste de la végétation peuvent contenir des quantités significatives de carbone dans les racines, les tiges et le sol, ce qui signifie que la nature devrait être notre alliée dans la lutte contre la crise climatique. Mais quand les régions qui absorbent et emmagasinent des milliards de tonnes de carbone partent en fumée, ce carbone est relâché dans l’atmosphère, augmentant d’autant plus les niveaux déjà dangereux d’émissions de carbone.
Ce cercle vicieux a des conséquences dévastatrices, pas seulement pour chez nous, mais pour toute la planète.
Construire la résilience écologique
Pour protéger les espèces, le WWF-Canada et ses partenaires priorisent la restauration et la protection de lieux où les espèces en péril vivent, se reproduisent et se déplacent, et où de grandes concentrations de carbone sont emmagasinées.
Mais ce n’est pas suffisant. Pour briser le cycle et assurer que nos efforts de conservation ont du succès à long terme, nous avons besoin de rendre les habitats plus résilients aux inondations, aux feux de forêt et autres agressions climatiques.
Maintenant, vous vous demandez peut-être ce que signifie la résilience écologique. De la même façon qu’une personne résiliente est capable de s’adapter aux facteurs de stress et se remettre des situations difficiles, ou qu’un pont résilient peut supporter un tremblement de terre avec un mélange de force et de flexibilité, un habitat résilient peut endurer et se remettre des effets nocifs des dérèglements climatiques – et même parfois les atténuer.
Et une des meilleures façons de construire la résilience, c’est de ramener la biodiversité.
Le WWF-Canada est associé à la Secwépemcul’ecw Restoration and Stewardship Society (SRSS) afin de régénérer le territoire Secwépemc qui a été dévasté par des feux de forêt. La SRSS crée des forêts plus climatorésilientes en appliquant le savoir autochtone pour sélectionner le bon mélange d’espèces d’arbres. Une nouvelle initiative centrée sur la forêt soutiendra plus de gestion et de partenariats menés par des Autochtones pour aider à rendre les forêts du pays plus résilientes dans un contexte de saisons d’incendies de forêt qui empirent.
Nous travaillons aussi avec des partenaires dans le bassin versant du Wolastoq pour planter des milliers d’arbres et d’arbustes indigènes le long des habitats riverains abimés – une tactique qui améliorer les habitats pour les espèces tout en réduisant l’érosion, en stabilisant les berges et en absorbant plus d’eau durant les épisodes d’inondation.
DONNER
Lorsqu’on parle de perte de nature et de crise climatique, il n’y a pas de gagnant.e. Arrêtons de briser des records que nous ne pouvons pas célébrer, et mettons la nature de notre côté dans la lutte contre la perte de biodiversité et les dérèglements climatiques.
Nous avons peu de temps pour diminuer les effets nuisibles des dérèglements climatiques, mais notre situation est réversible si nous agissons maintenant. Participez avec nous à la solution. Aujourd’hui.