Le nouveau plan du Manitoba permet au béluga de nager librement dans nos eaux grâce à 4 recommandations

Le gouvernement manitobain lançait vendredi son premier plan de protection de l’habitat du béluga à l’ouest de la baie d’Hudson. Le statut de cette population est présentement considéré comme préoccupant, c’est pourquoi nous apportons aujourd’hui notre support à ce plan.

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© Robin McManus

Les bélugas sont une espèce prioritaire pour le WWF-Canada. Le WWF-Canada travaille, notamment, sur l’identification de l’habitat du béluga en Arctique ainsi que sur l’aire de répartition hivernale de la population du Saint-Laurent afin d’assurer leur protection. Nous avons aussi finalisé une modélisation de la trajectoire des déversements d’hydrocarbures qui cartographie les nombreux déversements dans la mer de Beaufort en Arctique et la façon dont les déversements provenant des navires ainsi que les explorations pétrolière et gazière interagissent avec la nature, dont les bélugas.
Le WWF a ainsi identifié plusieurs menaces auxquelles font face les bélugas, comme les divers polluants et les changements climatiques. Voici donc les quatre recommandations principales issues du plan du Manitoba qui indiquent la voie à suivre pour le Canada s’il veut protéger le béluga.
Que veut le béluga?
L’ouest de la baie d’Hudson est l’habitat de la plus grande population de bélugas estivants au monde. 57 000 individus, ce qui représente 50 % de la population canadienne de bélugas. Nous ne savons pas encore la raison qui pousse les bélugas à revenir à cet endroit à chaque année, mise à part les eaux peu profondes, tempérées et productives. Pour comprendre quelles zones ont besoin d’être protégées en priorité, le Canada doit mener davantage de recherches sur le comportement du béluga.
Limiter les sources de pollution
À mesure que l’industrialisation s’accélère à l’ouest de la baie d’Hudson, les menaces pesant sur le béluga augmentent, notamment celles liées à la contamination et aux déversements. Mais nous ne savons pas à quel point le problème est sérieux. Plus de recherches sont nécessaires pour analyser les niveaux de pollution et leur provenance dans la région. La mise en place de règlements et de politiques afin de s’assurer que les polluants et les déchets sont gérer proprement doit être envisagée.
Protéger les zones les plus vulnérables
Il n’y a actuellement aucune protection en place pour ces aires d’alimentation du béluga. Nous savons que les régions maritimes autour de Chrurchill, Nelson et de la rivière Seal sont des lieux de rassemblement habituels pour les bélugas accompagnés de leurs petits. Ces zones devraient être priorisées afin de les inclure dans le programme d’Aires marines nationales de conservation du Canada de Parcs Canada pour créer un corridor pour les bélugas estivants.
Créer des aires de migration sécuritaires
Avec l’industrialisation à l’ouest de la baie d’Hudson vient l’augmentation du trafic maritime. Les gouvernements, les chercheurs et les compagnies doivent travailler ensemble afin de développer un plan de trafic maritime qui éloigne les gros navires des corridors de migration du béluga.
Alors que les menaces pesant sur cette espèce sont imminentes, le plan manitobain, auquel vient s’ajouter l’engagement du gouvernement fédéral d’augmenter à 10 % les aires marines protégées d’ici 2020, nous donnent une raison de rester positif.