Le capelan pourra frayer à nouveau sur la plage de Ship Cove
L’été prochain, les petits poissons de Terre-Neuve seront agréablement surpris lors de la fraie. La semaine dernière, le WWF-Canada a entamé le travail de restauration d’une plage de fraie de capelan dans un lieu appelé Ship Cove.
J’ai eu le privilège d’être invitée à me rendre sur cette magnifique plage qui détenait autrefois les conditions propices pour les capelans, dont un gravier de taille favorable tout près du littoral. Mais il y a 10 ans, une large partie de la plage était utilisée comme carrière. En conséquence, la plage s’est abaissée et a balayé vers l’arrière le gravier permettant la fraie. Aujourd’hui, les blocs de roches sur le rivage rendent la fraie du capelan impossible sur la majorité de cette zone.
Le capelan est une espèce clé dans l’écosystème autour de Terre-Neuve-et-Labrador. Il constitue une source vitale de nourriture pour les oiseaux marins, les plus gros poissons comme la morue de l’Atlantique, et même les baleines à bosse. Il n’existe que très peu de poissons-proies au pays qui fraient sur les plages, et pour qu’ils réussissent à se reproduire, ils ont besoin des conditions appropriées.
À Ship Cove, une partie du travail consistera à remettre le gravier des frayères près du rivage pour qu’il soit accessible aux capelans, suivant ainsi les plans élaborés par les ingénieurs. Nous allons également renforcer la plage pour que le gravier ne soit pas emporté à nouveau. Lorsque ce sera fait, la plage retrouvera son état initial, c’est-à-dire aucunement endommagée par la présence de la carrière.
Les capelans viennent tout de même dans le coin de la plage de Ship Cove qui n’a pas subi de dommages. Nous sommes donc optimistes quant à leur retour en grands nombres pour frayer sur la plage qui sera restaurée. Nous reviendrons les surveiller l’été prochain.
Ce projet est le premier financé par la subvention de 3,7 millions $ provenant du Fonds pour la restauration côtière du gouvernement fédéral. En plus de la restauration de plage à Ship Cove, nous planifions plusieurs projets à Terre-Neuve-et-Labarador, dont l’élimination des obstacles dans le parcours migratoire du saumon de l’Atlantique et de l’omble chevalier au Labrador et la résolution des problèmes d’érosion dans les régions affectées par les changements climatiques.
Ce financement qui s’étend sur plusieurs années permettra au WWF-Canada de faire une réelle différence en vue d’améliorer les habitats côtiers pour les espèces marines par le biais de la surveillance et de la restauration.