Le besoin critique d’une stratégie marine côtière en Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique possède plus de 25 000 kilomètres de côtes emblématiques, allant des rivages sablonneux et des forêts pluviales aux falaises spectaculaires et aux fjords profonds. Les habitats que contient ce paysage sont eux aussi très variés – estuaires, vasières, herbiers marins, plages de sable ou de gravier et zones de marée rocheuses – ce qui permet aux eaux côtières de la Colombie-Britannique d’abriter une grande variété de faune et de flore marines.

Cependant, cette région côtière subit les effets négatifs du dérèglement climatique – ondes de tempête, élévation du niveau de la mer et augmentation des températures, y compris le dôme de chaleur de 2021 qui a « cuit » environ un milliard de créatures marines – qui ont été aggravés par l’aménagement du littoral.

L’élévation du niveau de la mer, par exemple, fait migrer vers l’intérieur des terres les habitats intertidaux et infratidaux tels que les marais salants et les herbiers.

Ou plutôt, ces habitats migreraient vers l’intérieur des terres si ce n’était des modifications apportées par les humains au littoral, connues sous le nom d’ouvrages de protection – les digues, l’enrochement, les murs de soutènement et autres structures destinées à réduire les inondations et l’érosion. Ces structures rigides empêchent la migration de l’habitat et provoquent une « compression côtière », entrainant la fragmentation et la perte de l’habitat. Cela peut à son tour entraîner la disparition d’espèces et la libération du carbone stocké.

On ne saurait trop insister sur la nécessité de sauvegarder de façon intégrée ces écosystèmes naturels.

Photo of a coastline on Vancouver island. To the left of the photo, a cement wall has been built and below the wall lay some logs on the ground. There is a tapeline on the ground, parallel to the shoreline, which is located in the center of the image, between the wall and the shoreline. Photo d’un ouvrage de protection sur l’ile de Vancouver © The Mount Arrowsmith Biosphere Region Research Institute (MABRRI)

Quel est l’état actuel de la protection côtière en Colombie-Britannique?

Actuellement, la Colombie-Britannique est l’une des rares juridictions côtières d’Amérique du Nord à ne pas disposer d’une stratégie ou d’une loi sur le milieu marin côtier. La province s’appuie plutôt sur une combinaison de règlementations administrées par divers gouvernements et ministères. L’aménagement du littoral étant largement laissé à la discrétion des municipalités, ces différents règlements de zonage, zones de permis d’aménagement et plans communautaires officiels ont donné lieu à des protections incohérentes.

 Mais en décembre dernier, le gouvernement de la Colombie-Britannique a publié un document d’intention dans lequel il s’engage à développer avec les Premières Nations côtières la première stratégie marine côtière de la province, dans le cadre du nouveau ministère des Eaux, des Terres et des Ressources. Ce document d’intention (en anglais seulement) décrit la vision et les concepts politiques envisagés.

Votre rôle

En seulement 15 minutes, vous pouvez apporter votre contribution à ce sujet important et jouer un rôle direct dans le développement d’une stratégie marine côtière pour la Colombie-Britannique. La plateforme d’engagement du public ci-jointe, qui comprend un questionnaire (en anglais seulement), vous donne l’occasion d’exprimer vos recommandations et de manifester votre soutien à l’élaboration de cette stratégie. N’oubliez pas d’apporter votre contribution avant le 14 avril 2023!

Vous hésitez sur ce qu’il faut dire? Consultez notre position ci-dessous.

À propos de l’énoncé de vision : s’il saisit l’importance de l’intendance, il serait utile d’inclure la préservation et la protection, ainsi qu’un objectif spécifique de restauration ou de régénération des écosystèmes côtiers dégradés. Ces ajouts renforceraient l’alignement entre l’énoncé de vision et les résultats et intentions politiques proposés par la stratégie.

À propos des résultats : Nous sommes fortement en faveur de l’ordre actuel des six résultats tel que présenté dans le document d’intention :

  • Une côte saine et productive
  • Résilience au dérèglement climatique
  • Des relations de confiance et de respect
  • Apprentissage holistique et partage des connaissances
  • Bienêtre de la communauté
  • Une économie océanique durable et prospère

Cependant, pour atteindre les objectifs identifiés, ces résultats demandent des cibles et des engagements clairs accompagnés d’un échéancier, ainsi que des actions mesurables pertinentes.

Pourquoi la législation est nécessaire : Un outil législatif est requis pour assurer la responsabilité, le leadership, l’intégrité, l’intendance et la transparence nécessaires à la bonne gouvernance de l’environnement marin côtier et pour permettre à la province de réaliser les multiples intentions politiques envisagées dans le cadre de la stratégie.

Plus précisément, le codéveloppement de cette législation provinciale avec les Premières Nations côtières fournirait un outil et un mécanisme juridiques qui permettraient aux planificateur.rice.s locaux.ales et autochtones de mieux protéger l’habitat côtier contre les modifications du littoral, tout en respectant les droits des Premières Nations en tant qu’intendantes originelles des terres et des eaux.

La première étape pour améliorer le bienêtre des communautés côtières et construire une économie marine plus durable est de favoriser une action provinciale visant le codéveloppement d’une législation sur les zones côtières. Cette action jettera les bases nécessaires à la réalisation des objectifs suivants :

  1. Meilleure protection et restauration des habitats côtiers, y compris des puits de carbone bleu, comme les prairies de zostères et les marais salants
  2. Meilleure mise en œuvre et utilisation de solutions basées sur la nature, comme la restauration et l’expansion des marais salants pour l’absorption de l’énergie des vagues et la protection du littoral afin de réduire la menace de la compression côtière
  3. Une gestion de la zone côtière qui respecte et soutient les Premières Nations en tant que premières intendantes de la terre et de l’eau

Nous vous remercions de vous joindre à nous dans cet effort en répondant au sondage du gouvernement et en faisant entendre votre voix sur cette question urgente. Ensemble, nous pouvons contribuer à l’établissement d’une norme applicable à l’ensemble du littoral qui assurera le bienêtre des communautés, une économie océanique durable et prospère et des habitats côtiers sains pour les générations actuelles et futures.