La région du Grand Ours, notre joyau écologique

Je m’apprête à partir faire mon premier voyage sur la côte nord de la Colombie-Britannique, à destination de la zone marine du Grand Ours. Je pars avec un groupe de sympathisants passionnés du Fonds mondial pour la nature, pour aller voir de visu ce joyau écologique que le WWF-Canada travaille si fort à conserver.
Nous partirons à bord du voilier Island Odyssey et j’espère bien voir des rorquals à bosse, et quelques rorquals communs et épaulards – espèces menacées – dans le détroit de Douglas. Nous nous arrêterons à Gribbell Island pour y voir le rare ours Esprit, ce bel ours couleur crème qu’on ne trouve qu’ici dans l’ancienne forêt pluviale, et suivre le parcours frémissant des saumons dans les rivières tumultueuses. Ce lieu est un véritable trésor que nous devons chérir – il abrite l’une des dernières forêts pluviales côtières tempérées encore intactes sur Terre, l’une des zones marines d’eaux froides les plus productives de la planète, et des rivières parmi les plus importantes rivières à saumon coulant encore librement.Épaulards

Épaulards dans les passages du détroit de Douglas. Le projet Northern Gateway prévoit faire passer ses superpétroliers à travers l’habitat de cette espèce menacée.
(c) Forwhales.org

Je suis très excité à l’idée de voir ce lieu unique, mais ce qui gâche un peu mon plaisir c’est le fait qu’au moment où nous mettrons le pied dans la région du Grand Ours, les tenants du projet Northern Gateway amorcent une nouvelle offensive en faveur de leur projet à haut risque environnemental.
Or cela se produira en dépit d’une opposition très forte de la part des britanno-colombiens, des Premières Nations de la Côte, des communautés côtières, des groupes environnementaux, des scientifiques, économistes et tant d’autres citoyens. Et il y a de fort bonnes raisons de s’opposer à ce projet. Rappelons que les oléoducs du projet Northern Gateway traverseraient la forêt pluviale –  pour le moment intacte – et que des superpétroliers transporteraient du bitume dilué – extrêmement toxique, est-il nécessaire de le préciser – à travers des passages et des voies de navigation aux eaux très imprévisibles. Le moindre déversement – qui ne manquera pas de se produire – serait une catastrophe sans nom pour les espèces marines et terrestres, les écosystèmes et le mode de vie et la culture des Premières Nations de la Côte et autres communautés vivant dans cette région.

Totem_0141Neuf groupes membres des Premières Nations considèrent la région du Grand Ours comme leur territoire ancestral. Leur mode de vie est étroitement lié à la mer, et tributaire de la vitalité de l’écosystème marin. (c) Jo Anne Walton/WWF-Canada

Le WWF-Canada travaille, en partenariat avec les Premières Nations de la Côte, à assurer la protection de la région du Grand Ours et à sensibiliser tous les citoyens du Canada à l’incroyable valeur de cet écosystème, et à démontrer l’importance de stopper le projet d’oléoduc. La décision finale est attendue au début de l’année 2014. Je vous invite à vous informer  davantage au sujet de ce projet et de la région, et à vous joindre au regroupement des  Citoyens pour la protection du Grand Ours. Nous devons protéger les écosystèmes ainsi que le mode de vie et de survie des communautés de cette région sans pareille. Soyons solidaires des habitants de cette région et de ce patrimoine commun. L’avenir de ce lieu unique est entre nos mains, voyons-y!
Je vous enverrai des nouvelles de mon voyage dans la région du Grand Ours, restez en ligne!