La culture de plantes indigènes au secours de la pollinisation

Partout au Canada, les abeilles, les mouches, les papillons, les guêpes, certaines coccinelles et même les colibris dépendent des plantes à fleurs pour se nourrir. Ces plantes, en retour, dépendent des espèces pour transporter d’une plante à l’autre le pollen nécessaire à leur reproduction.

Bien sûr, nous dépendons également du processus de pollinisation pour assurer le succès des cultures de fruits, de légumes et d’autres plantes à fleurs qui aident à soutenir nos écosystèmes.

Il s’agit d’une situation où tout le monde gagne. En théorie, du moins.

Native plant garden, at Edwards Gardens, in Toronto, Canada
Jardin de plantes indigènes à Toronto © Sarah Pietrkiewicz

Malheureusement, la taille et la diversité des populations de pollinisateurs sont en déclin en raison de la perte d’habitat, de la présence d’espèces envahissantes, de l’utilisation de pesticides et des maladies. La conservation des pollinisateurs est essentielle – et vous pouvez les aider!

Une première étape simple consiste à choisir des plantes à fleurs indigènes pour vos espaces extérieurs et/ou à cultiver des jardins respectueux des pollinisateurs.

Qu’est-ce qu’un jardin pour les pollinisateurs et pourquoi des plantes indigènes?

Un jardin pour pollinisateurs est composé de fleurs dont la floraison s’étend tout au long des saisons et qui fournissent de la nourriture et un abri aux insectes, aux oiseaux et à d’autres animaux. La taille de ces jardins peut varier et prendre la forme d’une grande platebande dans un parc communautaire ou d’une petite culture en contenants à la maison.

L’importance des plantes indigènes réside dans le fait qu’elles sont bien adaptées au climat de leur région et qu’elles entretiennent de profondes relations réciproques avec les pollinisateurs qui sont également originaires de cette région. L’exemple le plus connu de relation plante-pollinisateur en Amérique du Nord est peut-être celui du monarque, une espèce menacée, et des espèces d’asclépiades dont il dépend pour se nourrir au cours de sa migration vers le Mexique, et qui fournissent également nourriture et abri aux nouvelles générations de chenilles. Ce cas est loin d’être unique – il existe des milliers de relations étroites plantes-pollinisateurs du même genre dans un écosystème sain.

A few of the pollinators from across Canada © Sarah Pietrkiewicz
Des pollinisateurs présents au Canada © Sarah Pietrkiewicz

Si les habitant.e.s de votre collectivité et de l’ensemble du pays cultivent des plantes en pensant aux pollinisateurs, les sources de nourriture seront plus nombreuses pour les espèces touchées par la perte d’habitats de plantes indigènes.

Vous souhaitez en apprendre davantage au sujet de la culture de plantes indigènes? Consultez re:cultiver, notre destination en ligne pour le mouvement en faveur des plantes indigènes!

Cinq astuces pour réussir votre jardin pour pollinisateurs

  1. Recherchez et choisissez différentes plantes indigènes qui fleuriront tout au long de la saison de croissance. 

De cette façon, les pollinisateurs de votre région pourront compter sur un approvisionnement régulier en nectar et en pollen. Sur le site re:cultiver, vous pouvez commencer votre recherche en déterminant d’abord dans quelle écozone vous vous trouvez, ce qui vous aidera à sélectionner des espèces de plantes indigènes qui s’épanouissent dans votre région.

  1. Regroupez les plantes de la même espèce.

En plantant, par exemple, trois iris versicolores ou quatre rudbeckies hérissées en ligne ou en cercle, vous obtiendrez un parfum plus prononcé et des couleurs plus visibles pour attirer les pollinisateurs associés dans votre jardin.

  1. Créez une source d’eau pour les insectes, les oiseaux et les autres petits animaux.

Un bain d’oiseaux attrayant, un élément d’eau ou une simple dépression dans le sol qui retient l’eau offrira cette ressource essentielle à vos nouveaux voisins. Une simple flaque de boue peut fournir aux abeilles et aux oiseaux des matériaux pour construire leur nid et aux papillons de l’eau pour s’abreuver.

  1. Laissez les feuilles au sol.

Simplifiez l’entretien de votre cour au printemps et à l’automne, et ne ramassez pas les tiges de fleurs fanées et les feuilles mortes. Ces déchets organiques laissés sur le sol à l’automne fourniront un abri contre les éléments aux jeunes abeilles et aux autres insectes pour favoriser leur développement, de même que de la nourriture pour les espèces et les semis au printemps. En retardant le nettoyage du printemps au moins jusqu’au mois de mai, vous permettrez aux pollinisateurs de sortir de leur abri au lieu d’être jetés avec les déchets de jardin.

  1. Évitez l’utilisation de pesticides.

L’environnement que vous avez créé attirera les « bons » insectes. Les plantes sont résistantes lorsqu’elles sont plantées dans leur zone indigène. Elles ont des défenses naturelles contre les insectes indésirables et entretiennent une relation de codépendance avec les types d’insectes et d’oiseaux que vous souhaitez attirer. Pour en savoir davantage au sujet des moyens de lutter contre les organismes nuisibles non indigènes, consultez re:cultiver.

Toutes les fleurs ne conviennent-elles pas aux jardins pour papillons?

Vous verrez parfois des abeilles et des papillons visiter des plantes non indigènes; toutefois, ces végétaux ne fournissent pas nécessairement tous ce dont les insectes ont besoin pour s’alimenter. Vous serez peut-être surpris.e d’apprendre que certaines des plantes vendues dans les centres de jardinage de votre région (parfois même étiquetées « indigènes » et « respectueuses des pollinisateurs ») sont des plantes hybrides ou des cultivars, ce qui signifie qu’elles ont été sélectionnées par l’humain. Elles sont parfois stériles ou ont été sélectionnées pour l’apparence de la fleur et non pour fournir le pollen ou le nectar dont les oiseaux et les insectes ont besoin pour se développer.

A bicoloured sweat bee forages on the yellow centre of a New England Aster flower.
Halicte bicolore sur un aster de Nouvelle-Angleterre © Sara Shettleworth

Puisqu’ils ont évolué ensemble pendant des dizaines de milliers d’années, les pollinisateurs et plantes indigènes entretiennent des relations très étroites. Par exemple, un type d’halicte indigène dépend de l’onagre et un autre, de la monarde. Les fleurs indigènes peuvent être tout aussi belles et présenter une tout aussi vaste gamme de couleurs et de textures que les plantes non indigènes que l’on trouve couramment.

Comment entretenir un jardin pour pollinisateurs?

Une fois planté, un jardin pour pollinisateurs peuplé de plantes indigènes nécessite un entretien minimal, donc bon marché. Il est parfois nécessaire d’arroser les plantes au cours de la première saison pour les aider à prendre racine, mais elles s’adaptent ensuite à leur emplacement. Les éléments végétaux laissés où ils se trouvent pendant l’hiver créeront un paillis naturel, en plus de nourrir et de protéger les plantes et les abeilles et insectes non migrateurs. Visitez re:cultiver pour en apprendre davantage au sujet de l’entretien de votre jardin de plantes indigènes.

Participez à la ré:génération

En régénérant la nature, nous nous attaquons de front à la perte de la biodiversité. Grâce à la culture de plantes indigènes, vous pouvez apporter une contribution significative et mesurable. Joignez-vous au mouvement et aidez à re:cultiver le Canada.

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