Explorer le bassin versant du fleuve Fraser

Par Love Nature
Le fleuve Fraser prend sa source dans le parc provincial du mont Robson dans les Rocheuses et coule ensuite sur une distance de 1 370 km à travers la Colombie-Britannique jusqu’à l’océan Pacifique dans le détroit de Georgie, à Vancouver. Sur son chemin, il croise plusieurs habitats et écosystèmes, dont douze bassins versants qui regorgent de paysages à la fois grandioses et sauvages.

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Le parcours du fleuve
Né de la fonte de la neige en montagnes, le fleuve file à travers les terrains escarpés des montagnes Rocheuses, s’élargissant progressivement pour aboutir dans une région sèche aux conditions plutôt désertiques. Le débit du fleuve Fraser fluctue considérablement avec les saisons, passant de 7 000 mètres cubes par seconde lors des crues du printemps à seulement 850 cm durant l’hiver.
Lorsque le fleuve termine son parcours vers le Pacifique, ses eaux s’étendent, formant une dépression côtière et rendant les sols riches et concentrés en sédiments, idéals pour la culture et les crues saisonnières. Ces hautes concentrations en sédiments, en plus de l’argile, des particules de gravier, des bactéries opportunistes (qui se nourrissent de matières organiques) et du plancton donnent au fleuve Fraser une couleur caractéristique qui varie du blanc laiteux dans les régions supérieures à grisâtre dans les régions en amont alors que le fleuve se mêle à l’eau salée.
La biodiversité du fleuve
Le fleuve Fraser abrite une nature incroyablement variée. Plus de 300 espèces d’oiseaux migrateurs et résidents dépendent de la vallée inférieure du fleuve seulement. Au cours de la saison migratoire printanière, quelque 500 000 scolopacidés (famille d’oiseaux dont fait partie la bécassine et les petits échassiers) par jour sont répertoriés dans les bancs de boue riches en invertébrés de Roberts Bank.
Le Fleuve est cependant mieux connu pour ses poissons, en particulier le saumon. En effet, il n’y a aucun autre endroit au monde abritant plus de saumons que le fleuve Fraser. Sept espèces de poissons appartenant à cette famille y vivent, dont cinq sont pêchés à des fins commerciales et deux sont espèces récréatives importées. On estime que chaque printemps, dix millions de saumons retournent dans leurs eaux d’origine, les lacs et rivières du bassin Fraser, pour frayer. Cependant, ce nombre diminue quelque peu à chaque année dû au réchauffement des eaux, à la pollution, à la surpêche et aux parasites provenant des poissons d’élevage. Outre son célèbre saumon, le fleuve accueille aussi 29 autres espèces de poissons et 87 autres dans l’estuaire avoisinant.
Expérimenter les beautés du fleuve
Chaque année, de nombreux touristes visitent la province pour admirer les merveilleux attraits qu’offre la région du fleuve Fraser. Parmi ceux-ci, le Hell’s Gate, situé au milieu parcours fluvial, détient l’un des seuls téléphériques en Amérique du Nord permettant aux visiteurs d’admirer de près la puissance de ce canyon où s’écoulent 750 millions de litres d’eau à travers un corridor d’une largeur de 33 mètres seulement.
Une autre destination touristique populaire se situe dans la portion supérieure du fleuve, dans le parc provincial de Bowron Lake, où il est possible de faire un circuit en canot de six à dix jours sur la voie navigable Bowron, connue mondialement pour sa série de onze lacs et rivières connectés par des routes de portage. La pêche sportive, les randonnées et le rafting en eaux vives sont aussi quelques autres activités qui attirent de grandes foules le long du fleuve Fraser.
Les défis du futur
Les communautés et espèces vivant dans le bassin Fraser sont confrontées à cinq défis majeurs. Le premier est le retrait de la digue et du gravier du passage de gravier du fleuve qui nuisent à la dynamique des fonctions de cette portion du fleuve et qui a des impacts sur l’habitat du saumon. Le deuxième est l’augmentation des particules de sables qui détruisent l’habitat du poisson-chandelle. Cette espèce menacée de petits poissons est une espèce fondamentale dans l’écosystème et une espèce patrimoniale pour certaines communautés autochtones. Le troisième est le risque accru d’inondations dû au remblayage de 80 % des terres humides du Fraser inférieur. Le quatrième est l’opérationnalisation sans Plan de gestion de l’eau du barrage Kenny sur le Fraser supérieur, le plus important barrage en Colombie-Britannique.
Enfin, le cinquième défi provient des changements climatiques, selon les scientifiques. Dépendant d’une source située au Nord et alimenté par la fonte des neiges, le fleuve devient de plus en plus vulnérable face au réchauffement climatique. Il aura à faire face à de toutes nouvelles conditions dans les années à venir.
Pour en savoir plus à propos de la santé et des menaces du bassin versant du fleuve Fraser, visitez Rapports sur les bassins versants du WWF.
Chaque mercredi soir à 20 h, regardez le WWF Water Wednesdays sur la chaîne de télévision anglophone Love Nature pour en apprendre plus sur les enjeux de conservation liés à l’eau à travers le monde.