En 2021, nous avons ouvert une nouvelle voie pour le rétablissement de la nature 

On y est enfin, 2021 est derrière nous.

La pandémie continue de porter atteinte à notre santé physique, économique et émotionnelle, pendant que la biodiversité continue de disparaitre à des taux records. Et les désastres naturels de l’année, aggravés par le climat – en particulier en Colombie-Britannique, qui aura connu un dôme de chaleur, des incendies de forêt et des inondations historiques – ont démontré que ce qui apparaissait auparavant comme une préoccupation pour l’avenir est devenu un danger bien présent.

Feu de camp sous les aurores boréales
Feu de camp sous les aurores boréales, Territoires du Nord-Ouest. © Tessa Macintosh / WWF-Canada

Il est important de dresser le bilan de tout ceci afin d’en comprendre l’urgence et les enjeux. Mais ne perdons pas de vue le seul fait qui compte : si nous prenons des mesures appropriées aux bons endroits, il est encore temps de remettre notre avenir sur la bonne voie.

Dressons donc le bilan de ce que nous avons accompli ensemble cette année pour renverser le déclin de la biodiversité, réduire les dérèglements climatiques et aider à créer un avenir radieux pour la nature et les humains.

Régénérer le Canada

Les activités humaines exacerbent autant la perte de biodiversité que les dérèglements climatiques, et ces crises s’alimentent mutuellement. La perte d’habitat menace les espèces en péril tout en diminuant l’absorption de carbone de l’atmosphère. Mais en renversant le cycle, il est possible d’en récolter les bénéfices.

Cette année était la première que nous avons entièrement passée à agir en fonction de notre nouveau plan stratégique, « Régénérer le Canada ». Il y a beaucoup de travail à faire, enpeu de temps, c’est pourquoi chaque action doit répondre à plusieurs enjeux et viser les deux crises à la fois. Si réalisées de façon appropriée et équitable – soit en priorisant les régions qui ont le plus de réservoirs de carbone et d’espèces indigènes, et qui sont gérées par des Autochtones, où se trouvent les plus grands taux de biodiversité selon des études – ces actions de conservation peuvent avoir des impacts locaux, nationaux et mondiaux.

Au WWF-Canada, nous travaillons à atteindre des cibles sur 10 ans pour restaurer au moins un million d’hectares d’écosystèmes complexes perdus et gérer 100 millions d’hectares d’habitats riches en carbone et essentiels pour les espèces – des actions qui aideront à réduire les émissions de carbone de 30 millions de tonnes.

Nous avons cartographié le carbone des terres canadiennes

Le WWF-Canada a dévoilé une nouvelle étude, en collaboration avec des scientifiques du Laboratoire de télédétection de l’Université McMaster, sur la scène internationale à la COP 26. La recherche a montré que les terres canadiennes contiennent 405 milliards de tonnes de carbone.

Ces données ont été utilisées pour la toute première carte du carbone au Canada, qui montre la densité de carbone dans les arbres et les plantes, et jusqu’à deux mètres sous terre. Maintenant que nous savons où se situent les grandes réserves de carbone des écosystèmes d’ici, nous pouvons prioriser leur protection et leur gestion au bénéfice de la nature et du climat.

Jimmy Oleekatalik, gestionnaire de l’Association Spence Bay HTA, se tient entre Mary MacDonald, vice-présidente principale et directrice générale de la conservation, et Brandon Laforest, spécialiste sénior, Espèces et écosystèmes arctiques du WWF-Canada au pavillon Panda de la COP 26, à Glasgow. © WWF-Canada

Jimmy Oleekatalik en Écosse

Notre partenariat avec Taloyoak, au Nunavut, a atteint de nouveaux sommets en 2021. Non seulement cette communauté de 1100 personnes a-t-elle gagné le Prix Inspiration Arctique de 451 000 $ (Paul Okalik et Brandon Laforest du WWF-Canada faisaient aussi partie de l’équipe gagnante), mais le projet a mené Jimmy Oleekatalik à participer à un panel du Conseil circumpolaire inuit à la COP26, qui s’est tenu sur le site, au « pavillon Panda » du WWF.

L’arrivée de Jimmy Oleekatalik ayant été retardée, ironiquement, par les dérèglements climatiques (un record de chaleur a maintenu l’aéroport de Taloyoak dans le brouillard), nous avons préenregistré ses propos. Une fois rendu en sol écossais, monsieur Oleekatalik s’est joint à plusieurs sessions et évènements de la Journée internationale des Inuit.e.s, ainsi qu’à une rencontre avec l’honorable Steven Guilbeault, ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, pour discuter du projet d’aire protégée et de conservation inuite Aqviqtuuq de 86 000 km2 proposé par la communauté de Taloyoak.

Pas de rejets dans les AMP

Lors de la Journée mondiale de l’océan, nous avons lancé notre campagne de mobilisation #PasDeRejets qui appelait les citoyen.ne.s à exiger du gouvernement fédéral qu’il tienne ses promesses d’interdire tous les rejets de la navigation commerciale dans les aires marines protégées.

À ce jour, plus de 5000 personnes ont envoyé des courriels au gouvernement pour demander des actions. Ce nombre continuera de croitre durant la nouvelle année quand le WWF-Canada publiera une recherche nationale sur la quantité exacte de rejets nuisibles qui est déversée dans nos AMP. (Un indice : c’est énorme!)

Rorqual bleu plongeant avec un porte-conteneur en arrière-plan.
Rorqual bleu plongeant avec un porte-conteneur en arrière-plan. © iStock

Protéger les cétacés

Les collisions avec les bateaux, le bruit sous-marin et la pollution représentent des menaces majeures au rétablissement des cétacés en voie de disparition comme la baleine noire de l’Atlantique Nord, le rorqual bleu et le béluga du Saint-Laurent.

Pour soutenir la coexistence sécuritaire entre les navires et les baleines, nous avons collaboré avec des partenaires pour développer une trousse d’outils à l’intention des navigateur.rice.s transitant par l’Atlantique Nord-Ouest et l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, afin d’aider à identifier les zones à haut risque, de mettre en œuvre les meilleures pratiques et d’améliorer l’identification des baleines et la collecte de données.

Cultiver notre programme de plantes indigènes

Le sud de l’Ontario et le sud du Québec sont intensément développés, avec de grandes zones urbaines, industrielles et agricoles. Cette activité humaine intense a fragmenté les habitats pour plusieurs espèces en péril comme la tortue serpentine et la rainette faux-grillon.

Le printemps dernier, nous avons donc élargi notre programme de plantes indigènes développé avec Carolinian Canada, Votre zone, pour toucher encore plus de jardinier.ère.s, en nous associant avec les Compagnies Loblaw limitée pour offrir des plantes indigènes dans leurs centres de jardinage, de Windsor à Québec, et faciliter plus que jamais le jardinage pour les espèces.

léopard des neiges
Un des deux léopards des neiges auxquels on a posé un collier, dans le parc national de Shey Phoksundo, au Népal occidental. ©DNPWC/WWF Népal

Des colliers pour les furtifs léopards des neiges

De bonnes nouvelles du Népal! Des spécialistes des espèces ont pu mettre des colliers à deux léopards des neiges mâles qui ont été nommés Ghangri Ghapi Hyul (un Eden au milieu des montagnes) et Langyen (selon une montagne sacrée de la région).

En partageant périodiquement des mises à jour de localisation, ces colliers GPS nous aident à identifier les habitats essentiels et les corridors fauniques utilisés par les léopards des neiges. Puisque seulement 3 % de leur aire de répartition a été étudiée systématiquement, il s’agit d’un gain considérable pour ce grand félin. Et en parlant de gains, vos généreux dons du printemps dernier ont permis d’amasser plus de 260 000 $ pour aider les grands félins et d’autres efforts de conservation du WWF.

Cinquième et dernier Prix Glen Davis du leadership en conservation

Depuis cinq ans, le WWF-Canada et la Société pour la nature et les parcs du Canada ont eu le privilège de commémorer le legs de Glen Davis, un passionné de la conservation,  avec ce prix annuel de 10 000 $. Notre cinquième lauréate est l’ainée Vuntut Gwitchin Lorraine Netro, qui a été reconnue pour ses deux décennies de dévouement envers la protection des aires de mise bas des caribous de la harde de Porcupine.

« En tant que Gwitchin, il est dans notre culture de ne pas accepter de reconnaissances honorifiques pour nous-mêmes, a dit madame Netro, d’Old Crow, au Yukon. J’accepte ce prix au nom de ma famille, de ma communauté, de notre nation, pour tous ceux qui sont venus avant moi et ceux qui viendront après moi, et ceux qui nous accompagneront dans la protection de notre Territoire sacré, des animaux et de l’eau. »

Des enfants qui font une activité de plantation.
© Salt Spring Elementary

Les jeunes libèrent leur nature à l’école

Des jeunes passionné.e.s de la conservation de partout au pays ont donné vie à leur projet grâce aux subventions Libérez votre nature à l’école pour créer, restaurer, réhabiliter et revitaliser des écosystèmes et des habitats.

Cette année, nous avons remis 60 000 $ à des élèves, des étudiant.e.s, des enseignant.e.s et des établissements d’enseignement primaires, secondaires, collégiaux et universitaires, finançant ainsi 110 projets allant de la création d’un sentier de randonnée longé d’arbres et de fougères indigènes à l’installation d’un jardin pour papillons dans une cour d’école.

Un habitat essentiel restauré pour le saumon

Des membres de la Première Nation Katzie, en Colombie-Britannique, ont pu voir le saumon du Pacifique réapparaitre dans les rivières et les ruisseaux de leur territoire non cédé. C’est grâce à un projet de restauration en cours depuis 2019 et qui vise à soutenir ce poisson culturellement significatif en créant et en améliorant son habitat mis à mal par de mauvaises pratiques de gestion des terres.

Avec l’appui du WWF-Canada et d’autres partenaires, les participant.e.s à cette initiative menée par la Nation ont enlevé des obstacles dans le lit de rivière qui empêchaient l’eau de couler librement et ont planté des espèces indigènes le long des berges nouvellement restaurées pour contrôler l’érosion et contribuer à la santé des habitats aquatiques.

Nous sommes fier.ère.s de ce que nous avons pu accomplir ensemble en 2021 et nous avons hâte de continuer nos progrès en 2022. Nous vous souhaitons une bonne et heureuse année!