Du risque à la résilience : l’histoire du gorille des montagnes
Les populations d’espèces dans le monde déclinent à un rythme vertigineux.

Depuis 1970, les populations d’espèces ont décliné en moyenne de 73 %. Ce chiffre stupéfiant provient du plus récent Rapport Planète vivante du WWF, qui a mesuré les variations moyennes de la taille des populations de plus de 5 000 espèces de vertébrés entre 1970 et 2020.
Bien que ce pourcentage soit alarmant, la situation est loin d’être sans espoir. Nous pouvons aider au rétablissement des espèces et à l’inversion de la tendance, même si les défis qui les menacent se font de plus en plus nombreux. L’histoire remarquable du gorille des montagnes est un bel exemple de réussite.
Malgré des menaces telles que la destruction de l’habitat, les maladies et de nombreuses années d’instabilité civile qui ont failli mener à leur extinction dans les années 1980, les gorilles des montagnes du centre-est de l’Afrique sont aujourd’hui plus nombreux. Alors, quelle est leur histoire?
Constructeurs de biodiversité
Les gorilles des montagnes comptent parmi les plus proches parents vivants des humains, partageant plus de 98 % de notre code génétique. Ce sont des animaux intelligents, capables de résoudre des problèmes et de former des structures sociales complexes. Le plus imposant des grands singes, le gorille se distingue par son corps trapu, ses épaules larges, sa face glabre et ses petits yeux.
Un peu plus de la moitié des gorilles des montagnes vivent dans la région du massif des Virunga. Ces primates, dont le poids peut atteindre 180 kilogrammes, jouent un rôle essentiel au maintien de la biodiversité dans leur habitat, la forêt tropicale. Ils dispersent des graines et créent de petites clairières dans le feuillage lorsqu’ils cherchent de la nourriture, ce qui permet à de nombreuses espèces de plantes d’être exposées au soleil pour croitre.
Une montagne de menaces
Au fil des décennies, les gorilles des montagnes ont graduellement perdu leur espace vital. Leur habitat chevauchant des zones de conflits, les turbulences civiles ont créé des conditions dangereuses pour eux, mais aussi pour la population locale et les spécialistes en conservation. L’empiètement des humains sur l’habitat du gorille peut également exposer le primate à des maladies – même un simple rhume peut s’avérer fatal – et pousser les populations plus haut dans les montagnes pendant de plus longues périodes, où les températures plus froides peuvent aussi être mortelles. Et puisque les femelles gorilles donnent naissance qu’à trois ou quatre bébés au cours de leur vie, il est plus difficile pour les populations de se remettre de la perte d’un seul individu.

Ces menaces ont mené à un déclin dramatique du nombre de gorilles des montagnes. Il y a 45 ans, cette tendance était alarmante, alors qu’il ne restait plus que 250 individus dans une population de la région du massif des Virunga en Afrique de l’Est, une baisse par rapport aux 500 individus recensés 20 ans plus tôt.
Toutefois, grâce à un travail acharné et à des mesures de conservation adaptées, l’espèce emblématique a connu un rétablissement lent et constant au cours des dernières décennies.
Partenariat pour la protection
Le WWF est un membre fondateur du programme international de conservation des gorilles (IGPC) (en anglais seulement), une coalition de groupes de conservation qui s’engage à protéger l’avenir des gorilles des montagnes. En travaillant directement avec les communautés locales situées à l’intérieur ou près des aires de répartition des gorilles, l’IGPC associe science et éducation pour promouvoir des actions de conservation qui soutiennent également les moyens de subsistance de manière durable.
Les activités de recherche et la surveillance des gorilles des montagnes peuvent nous aider à mieux comprendre les menaces qui pèsent sur l’espèce et à mieux définir nos stratégies de conservation pour les protéger. Dans le cadre de l’IGPC, le personnel sur le terrain et les gardes du parc national peuvent obtenir de la formation sur la façon de faire le suivi du nombre de gorilles, et les chercheur.se.s peuvent coordonner leurs résultats sur les maladies et les autres facteurs qui ont une incidence sur la santé et le rétablissement des gorilles. Ensemble, ces données peuvent contribuer à déterminer où et comment les actions de conservation seront les plus efficaces.

À quoi ressemblent ces actions de conservation? La gestion des aires protégées, la surveillance étroite des groupes de gorilles, la promotion d’un écotourisme sécuritaire et durable et l’utilisation d’interventions vétérinaires sur les gorilles malades ou blessés sont des mesures qui ont aidé à soutenir le rétablissement de cette population vulnérable. Les données montrent que les populations dans le massif des Virunga ont atteint 604 individus, alors qu’elles n’en comptaient que 480 en 2010. Cela représente une augmentation de 25,8 % dans cette population précise.
Bien que l’histoire du gorille des montagnes constitue actuellement un exemple de réussite en matière de conservation –, tous les détails dans le Rapport Planète vivante 2024 –, les prochains chapitres restent à écrire. L’augmentation de cette population est encourageante, soit, mais le gorille des montagnes est le seul grand singe dans le monde dont la population ne connait pas un important déclin, une situation qui met en lumière le besoin d’intensifier les efforts de conservation à grande échelle.
Le rétablissement des espèces à l’étranger sème l’espoir chez nous
Nous savons que les approches de conservation en plusieurs volets, comme celles qui ont contribué au rétablissement des gorilles des montagnes, fonctionnent. C’est pourquoi le WWF-Canada aborde chaque défi de conservation ici, chez nous, sous de multiples angles. En adoptant une approche éclairée qui tient compte de l’ensemble de la situation, nous pouvons également renverser le déclin de populations d’espèces en péril au Canada.
Avec l’aide de sympathisant.e.s comme vous, le WWF-Canada peut continuer d’investir dans la recherche, en donnant la priorité à des partenariats et à des efforts de conservation communautaires et menés par des Autochtones pour protéger les espèces emblématiques du pays. Grâce aux apprentissages que nous tirons de nos collègues et communautés dans l’ensemble du réseau mondial de conservation, nous savons que c’est possible et que nous disposons des outils nécessaires.

Du saumon jusqu’au caribou en passant par le monarque, les espèces en péril du Canada ont elles aussi besoin de votre aide pour lutter contre les nombreuses menaces auxquelles elles font face, y compris la perte d’habitat, la surpêche ou la surexploitation, les espèces envahissantes et les maladies, la pollution et le danger croissant que posent les dérèglements climatiques.
Avec tant de menaces qui se superposent, n’en cibler qu’une seule à la fois ne pourrait mener au succès. Nous devons plutôt utiliser des stratégies de conservation qui fonctionnent en synergie pour aider au rétablissement des espèces et à la protection et la restauration de leur habitat pour les rendre plus résilients.
Le WWF-Canada dispose de l’expertise et de l’expérience nécessaires pour renverser la perte de nature et d’espèces. Mais nous avons besoin d’aide pour mettre ces plans en action. Le soutien continu des donateur.rice.s nous permet de :
- mener des recherches scientifiques cruciales, dont les conclusions se retrouvent dans notre document phare, le Rapport Planète vivante Canada, pour nous assurer que nos stratégies de conservation sont à jour, fondées sur des données et efficaces.
- soutenir les activités de conservation et de formation menées par les communautés, comme la surveillance des populations d’espèces et la mesure du carbone stocké dans la nature, afin d’assurer une intendance durable pour de nombreuses années à venir.
- travailler en partenariat avec le gouvernement, des organismes régionaux et des nations autochtones pour mieux comprendre les menaces auxquelles sont confrontées les espèces en péril et trouver des solutions pour aider à leur rétablissement.
Le déclin des populations d’espèces est un signal d’alerte précoce du risque d’extinction et de la perte potentielle des écosystèmes sains dont nous dépendons tou.te.s. Nous devons agir maintenant pour continuer à assurer la conservation stratégique des espèces en péril ici au Canada, avant que les pertes ne deviennent irréversibles. Ensemble, nous pouvons transformer le risque en résilience pour certaines des espèces les plus emblématiques de notre pays.
Votre fidèle soutien a déjà un effet positif sur la nature. Merci! Vous avez actuellement la chance de DOUBLER* votre effet positif grâce à un don jumelé d’un.e généreux.se donateur.rice.
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