Le bruit sous-marin nuit aux espèces, voici comment baisser le volume
Nous l’avons déjà dit : le bruit sous-marin, c’est aussi de la pollution! Lors de la Journée mondiale de l’océan, au début du mois de juin, le WWF-International a publié deux rapports. Ceux-ci détaillent les menaces auxquelles sont confrontées les baleines et autres espèces marines lorsqu’elles sont bombardées par le bruit des grands navires — et proposent quelques mesures préventives.
Le bruit des navires pose de nombreux problèmes : il peut entrainer le déplacement des espèces de leurs habitats importants, empêcher l’alimentation, endommager l’ouïe et perturber la communication. Et la situation ne fait qu’empirer : à l’échelle mondiale, le transport maritime se développe à un rythme rapide, avec une augmentation de 300 % entre 1992 et 2013 et une croissance continue de 2 à 3 % par an.
C’est pourquoi il est urgent de baisser le volume sous-marin au profit des espèces marines. Il faut éloigner les navires des zones vulnérables et imposer une réduction de la vitesse, tout en améliorant la conception des nouveaux navires et d’autres technologies.
Au Canada, il est encore possible de baisser le volume dans les zones plus calmes, comme l’océan Arctique. En raison des grandes étendues de banquise, les baleines, les phoques, les morses et les narvals de l’Arctique sont restés relativement à l’abri par rapport à d’autres régions du monde.
Mais la situation est en train de changer. Le Conseil de l’Arctique a récemment constaté que le bruit sous-marin des navires dans le Grand Nord a plus que doublé au cours des six années entre 2013 et 2019 — et à certains endroits, il a été multiplié par dix! (Alors qu’il a fallu aux océans d’autres régions du monde entre 30 et 40 ans pour atteindre cette ampleur d’augmentation.)
L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la planète dans son ensemble, ce qui pourrait entraîner l’ouverture de nouvelles routes maritimes comme le célèbre passage du Nord-Ouest. Par conséquent, les espèces régionales pourraient bientôt être confrontées aux mêmes risques que celles des autres océans.
Une réglementation mondiale sera essentielle. Pour cette raison, le WWF-Canada demande que des directives obligatoires soient établies à l’échelle internationale et que la stratégie nationale sur le bruit dans les océans comprenne des objectifs et des seuils obligatoires pour nos trois océans. Nous sommes ravi.e.s d’annoncer que le 17 juin, l’Organisation maritime internationale a accepté une proposition de révision des directives relatives au bruit sous-marin.
De plus en plus, le bruit sous-marin réduit les mammifères marins au silence. C’est à nous tou.te.s d’être leur voix.