Deux gains majeurs au Sommet sur les océans du WWF-Canada

Partie intégrante du Dernier refuge de glace situé dans le Nord canadien, le détroit de Lancaster est particulièrement important. Présentement, les ours polaires sont à l’extérieur avec leurs petits après avoir passé un long hiver dans leurs tanières; les morses et les phoques plongent à la recherche de petits poissons dans les eaux libres à la lisière des glaces; et le recul de la banquise créé une opportunité pour des centaines de bélugas, de baleines boréales et de narvals d’y venir pour la période estivale. Pendant ce temps, les communautés partent à la chasse afin de pouvoir nourrir leurs familles avec des aliments traditionnels.

Aerial view of Narwhal (Monodon monoceros) group migrating, Lancaster Sound, Canadian Arctic
Vue aérienne d’un groupe de narvals qui migre, détroit de Lancaster, Arctique canadien. © naturepl.com / Doug Allan / WWF

Ce sont ces habitats, ces espèces et ces communautés que nous, au WWF-Canada, et vous, par votre soutien, travaillons si fort à protéger. Et maintenant, nous célébrons d’importantes et récentes victoires en conservation, particulièrement dans le détroit de Lancaster au Nunavut.
Une de celles-ci est l’abandon par Shell Canada des permis d’exploration gazière et pétrolière qui faisaient l’objet d’une poursuite engagée par le WWF-Canada. Aujourd’hui, suite à des décennies de lutte, il n’y a plus d’obstacles à la création d’une aire marine nationale de conservation dans le détroit de Lancaster, avec toutes les mesures de protection que cette mesure implique. Cette aire de conservation proposée peut même être étendue aux frontières préférées par les Inuits, qui incluent les lieux de ces permis. Il est grand temps que le gouvernement protège le détroit de Lancaster. Merci au 5 500 citoyens comme vous qui avez manifesté votre soutien à la protection de cet écosystème fragile. Notre gouvernement sait maintenant que c’est un enjeu important pour nous.
Ce résultat compte vraiment.
Il compte vraiment pour les communautés de la région du détroit de Lancaster, ainsi que pour les espèces dépendantes de la banquise pour survivre, comme les ours polaires.

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Jeune homme participant au voyage avec Students on Ice, détroit de Lancaster. © Jessica Park / WWF-Canada

Nos océans sont menacés. Le rapport Planète vivante – Océans démontre que près de 40 % des populations d’espèces ont disparues depuis les années 1970 dû à la surpêche, la pollution et aux changements climatiques. Il s’agit d’un portrait peu reluisant. Nous avons besoin des océans pour vivre et pour la santé écologique de la planète.
Avant les dernières élections fédérales de l’automne dernier, le WWF-Canada avait rassemblé les organismes non gouvernementaux œuvrant dans le secteur de l’environnement et luttant pour la protection des océans afin de déterminer les politiques en conservation marine primordiales. Cette rencontre avait abouti sur une demande de politique sur les océans coordonnée pour chaque parti. Les libéraux ont inclus les recommandations dans leur plateforme électorale, pour ensuite l’inclure dans les lettres de mandat aux ministres du gouvernement après leur élection.
Au Sommet sur les océans du WWF-Canada la semaine dernière, le ministre des Pêches et Océans et Commissaire de la Garde côtière Dominic LeBlanc a annoncé un plan d’action en cinq points en vue d’atteindre les ambitieux objectifs de protection des océans, énumérant des outils comme la fermeture de pêches pour protéger des espèces vulnérables comme les coraux et les éponges d’eaux froides.
La création d’aire protégées où les activités humaines telles que l’exploitation minière, pétrolière et gazière et la pêche à grande échelle seront limitées ou bannies aidera nos océans à retrouver leur équilibre. À elle seule, la création d’une aire marine nationale de conservation dans le détroit de Lancaster doublera l’espace océanique protégé au pays. C’est un énorme pas en avant pour le gouvernement fédéral qui s’est engagé à augmenter la portion d’aires marines protégées d’environ 1 % présentement pour en arriver à 5 % l’an prochain et 10 % d’ici 2020.
Ces développements auront un effet considérable sur la santé de nos océans.
Alors que nous expérimentons la pire des menaces, les changements climatiques, nous devons discuter tous ensemble de protection environnementale. Un dialogue constructif entre les compagnies pétrolières, les organisations environnementales, les Autochtones, les communautés et le gouvernement doit s’effectuer. Une porte s’est ouverte, il faut saisir cette opportunité.
Le WWF-Canada est vraiment heureux d’avoir pu contribuer à ces victoires. Nous n’aurions pu le faire sans votre soutien.