Comment restaurer les habitats perdus? Notre nouvelle analyse de la restauration montre la voie à suivre

Pour véritablement freiner et inverser la perte d’espèces et les dérèglements climatiques, nous devons restaurer la nature. Faites un don aujourd’hui pour nous aider à restaurer un million d’hectares d’habitats perdus pour des espèces comme le renard gris, le hibou des marais, le monarque et la rainette faux-grillon.

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Sans compter les villes et les villages, saviez-vous qu’au Canada, environ 50 millions d’hectares de terres – soit une superficie plus vaste que celle du Yukon – ont été convertis en aménagements consacrés aux activités humaines, dont des routes et des infrastructures énergétiques, mais surtout des terres agricoles?

Cette transformation prive de nombreuses espèces de leur habitat naturel en plus de réduire de façon considérable la capacité de ces terres à absorber et à emmagasiner le carbone au sein des écosystèmes.

A photo of a marshland forest in the sunshine taken from above by a drone
Forêt marécageuse à l’automne, Ontario © Shutterstock

Afin de déterminer les régions canadiennes à restaurer, les chercheur.se.s du WWF Canada et nos partenaires universitaires ont d’abord cartographié les terres nationales converties pour l’utilisation humaine en retirant les zones urbaines de leur analyse pour évacuer la possibilité de déplacements de communautés.

(Les terres dégradées, comme une forêt dans laquelle quelques arbres ont été coupés ou un milieu humide pollué, peuvent être prises en considération aux fins de restauration, et devraient l’être. Toutefois, la nouvelle étude du WWF-Canada a seulement tenu compte des terres converties en raison de la pénurie de données et de l’absence d’une définition claire de ce que sont des terres dégradées.)

Les chercheur.se.s ont ensuite porté le regard sur les terres converties dont la restauration à leur état naturel présenterait le maximum de bénéfices, tant pour la biodiversité que pour le climat, en offrant une grande capacité de stockage du carbone et de vastes habitats pour les espèces.

Zones prioritaires pour la restauration de terres converties au Canada. En rouge, les zones optimales pour la restauration. En bleu, les zones où la restauration apporterait le moins de bénéfices. © WWF-Canada

Le résultat de cette analyse est une étude nouvellement publiée qui cerne 3,9 millions d’hectares de terres converties — concentrées surtout au sud de l’Ontario, du Québec et du Manitoba — où la restauration aurait une incidence considérable sur les deux fronts.

Néanmoins, la carte des priorités de restauration souligne des zones de restauration viables dans toutes les provinces et tous les territoires.

Ces résultats sont particulièrement importants, car le gouvernement du Canada s’est récemment engagé à atteindre une cible de restauration de 30 % selon le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal, bien que de nombreux travaux de fond doivent encore être réalisés avant de pouvoir passer en mode opérationnel.

Il ne s’agit toutefois que du début du processus.

Un élément clé dans le contexte du progrès sera de s’assurer que les objectifs et les plans de restauration sont élaborés conjointement avec l’approbation et l’appui des communautés autochtones et locales, de façon à refléter leurs priorités et leurs connaissances. Pour éviter toute incidence sur la sécurité alimentaire, les efforts de restauration doivent se concentrer sur les terres marginales actuellement non utilisées.

Apprenez-en plus en découvrant notre nouvelle étude, Le rétablissement des habitats disparus au Canada.

L’analyse de restauration nationale du WWF-Canada a été complétée en partenariat avec le WWF-États-Unis, l’Université de Victoria, l’Université de Northern British Columbia et l’Université McMaster, et est généreusement soutenue par Les Aliments Maple Leaf Inc.