Comment l’agriculture peut entrainer la restauration

Les terres agricoles au Canada sont utilisées pour cultiver les aliments et élever le bétail qui nous nourrissent. Elles sont essentielles. Mais tout comme dans les villes, le développement de ces terres a traditionnellement déplacé les habitats des espèces.

ALUS, une organisation caritative menée par des agriculteurs et agricultrices, offre aux agriculteur.rice.s des occasions de projets durables soucieux de la nature qui permettent la restauration écologique et d’habitat sur des terres agricoles à travers le pays.

Male farmer stands smiling on a sunny day in a field with cows behind him and a tree line in the distance.
Le P.-D. G. d’ALUS, Bryan Gilvesy, debout dans son champ. © ALUS

Et nous aidons à réaliser cet objectif en soutenant des projets ALUS dans cinq régions en Ontario et au Québec, à travers notre Programme de subvention nature et climat, présenté en partenariat avec Aviva Canada.

Nous avons parlé au président-directeur général d’ALUS, Bryan Gilvesy – éleveur de bœufs nourris à l’herbe à Tillsonburg, Ontario, et qui s’implique auprès de l’organisation depuis 2006, quand il est devenu le troisième participant au programme – pour comprendre comment l’agriculture et la nature peuvent cohabiter en harmonie.

De quelle façon ALUS implique les agriculteur.rice.s dans les efforts de conservation? 

Nous nous centrons sur ce que nous appelons la « ferme multifonctionnelle ». C’est la ferme qui produit des services écosystémiques [qui sont des bienfaits de la nature pour les humains] en plus des aliments et des fibres. C’est une question de bénéfices connectés. Dans le fond, notre travail consiste à gagner le cœur et la tête des personnes travaillant la terre et qui ne se sont pas encore impliquées – et qui ont quelque chose à nous offrir en matière de conservation. Puis elles s’élancent et créent des résultats, et ensuite elles font croitre les résultats. La solution de problèmes environnementaux est une conséquence merveilleuse – et délibérée – du processus.

Comment le travail soutenu par ALUS affecte-t-il la biodiversité?

Le fermier Victor Drury a installé un appareil appelé « barre de levée » à l’avant de son tracteur pour alerter les oiseaux à la recherche de nourriture et leur donner le temps de s’envoler, pendant la récolte. © Maria José Maezo, ALUS Outaouais

La réponse de la biodiversité à notre travail est presque instantanée. Ce n’est pas toute la chaine qui suit immédiatement. Ça commence avec quelque chose de simple, comme plus d’insectes, puis les oiseaux suivent et ça se bâtit, une pierre à la fois.

Sur ma propre ferme, j’ai restauré une prairie d’herbes hautes. Nous avons attiré toutes sortes d’insectes avec cette action, ce qui a attiré les chauves-souris – nous avons toutes les huit espèces de chauves-souris présentes en Ontario sur notre terre. Puis, il y a les espèces en péril. Nous avons des blaireaux qui vivent ici, et des goglus des prés. De tous les angles que nous avons mesurés, tout va mieux. C’est vraiment super.

En parlant de votre propre ferme, de quelles manières le fait de participer à ALUS vous a changé en tant que fermier?

Ça m’a donné une nouvelle définition de ce que ma ferme fait; et de façon plus importante, c’est une nouvelle définition de mon rôle. Je me considère maintenant comme un intendant qui est chargé de solutionner les grands problèmes du monde. J’aime penser que chaque participant.e qui vient nous voir vit ce moment transformationnel. C’est comme prendre des semences et les arroser.

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