Cinq histoires qui ont marqué 2018

Si l’année 2018 a été marquée par des catastrophes naturelles meurtrières et d’importantes tensions politiques, elle aura aussi permis à des charmantes espèces de capter notre attention, aux moments où nous en avions le plus besoin. Voici cinq espèces qui ont défrayé la manchette en 2018.

© Levon Drover, via Storyful

La virée vers l’Est

Cet été, les habitant.e.s du Cap-Breton ont eu la surprise de recevoir la visite d’un sympathique couple de bélugas loin de son habitat naturel. En effet, les bélugas du Saint-Laurent ne se rendent généralement pas jusqu’au large des côtes d’Ingonish, en Nouvelle-Écosse. Cette fois, ils s’y sont bel et bien installés! Ce duo original a été aperçu nageant à proximité des résident.e.s du coin qui profitaient de leurs activités nautiques habituelles. Comme vous le devinez sûrement, personne ne s’en est plaint! Si ceux et celles qui étaient sur place ont eu la chance d’apercevoir ces magnifiques visiteurs impromptus, les agents responsables ont tâché de rappeler qu’il est nécessaire de rester à une distance sécuritaire des espèces sauvages, et qu’il faut ralentir à l’approche de baleines menacées.

Bélugas en Nouvelle-Écosse

Un duo de bélugas très curieux va depuis quelques temps à la rencontre des plaisanciers, au large des côtes de la Nouvelle-Écosse.

Posted by WWF-Canada en français on Monday, July 23, 2018

 

Le tigre rebondit

Tigre du Népal, photo prise par un piège photographique. © DNPWC / WWF-Népal

Cet automne, nous avons appris que le Népal est sur le point de devenir le tout premier pays au monde à doubler sa population de tigres sauvages – et les Canadien.ne.s y sont pour beaucoup! La population de tigres sauvages du Népal est petite (même lorsque doublée, elle ne serait que d’environ 235 individus). Toutefois, les efforts de conservation ayant permis son rétablissement sont colossaux. Le WWF-Canada a soutenu le travail effectué par le WWF-Népal dans le parc national de Chitwan, qui abrite la plus grande population de tigres sauvages du Népal. Depuis 2009, vos dons ont permis de financer des technologies de surveillance de pointe, ainsi que la présence de gardes forestiers à même le parc. Ces derniers sont en charge de surveiller les tigres qui s’y trouvent, d’empêcher les braconniers d’entrer dans le parc, et de traquer les organisations soupçonnées de commerce illicite.
Membre du conseil d’administration du WWF-US, Leonardo DiCaprio a célébré cette victoire avec nous : « cette augmentation significative de la population de tigres du Népal prouve que lorsque nous unissons nos forces, nous pouvons arriver à sauver les espèces de la planète, même celles qui sont menacées d’extinction ». Nous sommes bien d’accord avec Leo!

Le narval en cavale adopté

© GREMM

Un groupe de baleines plutôt insolite a créé des remous cette année, lorsqu’un narval a été aperçu en train de nager, parmi les bélugas, dans le fleuve Saint-Laurent. Bien que son « adoption » par le groupe de bélugas ait eu lieu il y a environ trois ans, tout le monde était bien heureux de voir le narval enfin intégré au sein de sa nouvelle famille. Si l’on retrouve des populations de bélugas en Arctique, les narvals, eux, se tiennent surtout dans les eaux arctiques du Canada et du Groenland, un petit groupe allant même jusqu’aux côtes de la Norvège et de la Russie.

Un rare spectacle

Deux cachalots se sont récemment aventurés là où peu d’entre eux étaient allés auparavant : dans les eaux glaciales de l’océan Arctique.

Un rare cachalot aperçu en Arctique

C'est toujours fort impressionnant de voir des baleines dans leur environnement, mais ces deux cachalots aperçus par les scientifiques du WWF-Canada étaient dans un lieu très inhabituel.

Posted by WWF-Canada en français on Thursday, October 25, 2018

L’automne dernier, notre collègue Brandon Laforest était dans le détroit d’Éclipse pour récupérer un dispositif de surveillance acoustique lorsque les passager.ère.s de son bateau ont aperçu les fameux cachalots. À titre de spécialiste sénior de la conservation des espèces et des écosystèmes arctiques au WWF-Canada, Brandon a tout de suite compris que le moment était exceptionnel et qu’il devait être capté.
La vidéo qu’il a tournée n’est que le deuxième enregistrement de cachalots dans cette région située près du Nunavut. La première observation à avoir été enregistrée remonte à 2014. Le guide, Titus Allooloo, n’avait jamais vu de cachalot dans les parages même s’il habite à proximité.

Brandon Laforest, spécialiste principal de la conservation des espèces et des écosystèmes arctiques au WWF-Canada, en compagnie de Megan Leslie, présidente et chef de la direction de l’organisation, dans le détroit d’Éclipse où de rares cachalots ont été aperçus. © Josh Jones

Bien que l’on retrouve des cachalots dans tous les océans du monde, ceux-ci préfèrent généralement les eaux dépourvues de glace et ils ne s’aventurent que rarement dans une région aussi nordique. Les deux observations enregistrées pourraient signaler un changement dans la répartition de l’habitat du cachalot,  une variation potentiellement attribuable au réchauffement des eaux, lui-même causé par les changements climatiques.

Un deuil national

J35 poussant son petit, au large du cap Flattery dans l’état de Washington, le 8 août 2018. © Sara Tavares, Pêches et Océans Canada.

Les épaulards résidents du Sud, que l’on retrouve dans la mer canadienne des Salish, ont connu une année difficile à oublier. Leur drame le plus important concerne l’épaulard J35 (aussi connue sous le nom de Tahlequah), une baleine de 20 ans ayant porté son veau à terme, avant de le voir mourir après sa naissance. Sa mort a déclenché un deuil déchirant de 17 jours, au cours duquel la baleine a maintenu le corps de son petit à flot, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter les chercheur.se.s du monde entier. Comment une baleine confrontée à des menaces croissantes pour sa survie, dont une pénurie alimentaire, arriverait-elle à s’en tirer, si elle dépensait ainsi toute son énergie pour pleurer son petit? Mais le 17e jour, quand la baleine a enfin lâché son veau, les chercheur.se.s ont pu constater qu’elle était toujours en santé. Les épaulards résidents du Sud n’ont pas enregistré de naissance réussie depuis 2016. Espérons que 2019 leur apporte des veaux en pleine santé.