Aux urnes pour la nature : l’économie intelligente du vote pour la protection de notre environnement
L’élection de lundi arrive à un moment particulièrement incertain dans l’histoire du Canada, marqué par le contexte d’instabilité nationale et internationale des derniers jours, mois et années.
Si notre économie et notre souveraineté sont aujourd’hui attaquées, suscitant des appels à lever les coudes (« elbows up ») devant la rhétorique troublante des États-Unis, notre biodiversité et notre climat sont menacés depuis bien plus longtemps déjà. Et la perte de vies humaines, d’écosystèmes et de biens ainsi que les couts financiers découlant de ces deux crises s’accentueront, à moins que nous ne levions également les coudes pour défendre la nature.

La bonne nouvelle est que vous pouvez non seulement choisir les candidat.e.s qui selon vous lutteront le plus efficacement pour les intérêts du Canada, mais vous pouvez également choisir la personne qui défendra le mieux la nature canadienne.
La nature est la caractéristique distinctive de notre pays, qu’on pense aux forêts pluviales verdoyantes de la côte Ouest, aux plaines vallonnées des Prairies, aux littoraux imprenables des Maritimes, aux immenses paysages blancs du Nord ou à tous les lacs, rivières, forêts, montagnes et milieux humides qui parsèment le territoire. La riche biodiversité des espèces et des plantes indigènes est au cœur de nos communautés et à la base de nos économies.
Mais, les ressources naturelles, telles que les forêts et les lieux de pêche, ne sont pas renouvelables lorsqu’elles ne sont pas gérées de façon responsable. Les espèces actuellement en péril ne survivront pas, sauf si, par exemple, les épaulards résidents du Sud et les caribous toundriques sont protégés des pressions croissantes provenant d’industries telles que le transport maritime et les activités minières.

Les services écosystémiques fournis par une nature intacte, qu’il s’agisse du stockage de milliards de tonnes de carbone dans les tourbières, de la préservation de la diversité des espèces du Canada, de l’approvisionnement en eau douce propre ou de la sécurité alimentaire des communautés isolées et nordiques, sont incroyablement difficiles et couteux à remplacer une fois qu’ils sont perdus.
Ne rien faire pour préserver la nature ou lutter contre les dérèglements climatiques et ses conséquences ne permet pas non plus d’économiser de l’argent. Nous payons déjà cette facture. L’année dernière, la plus chaude jamais enregistrée (la précédente l’était presque tout autant), les dommages assurés découlant de phénomènes météorologiques extrêmes engendrés par les dérèglements climatiques ont atteint 8,5 milliards de dollars.
Des incendies ont ravagé 5,3 millions d’hectares de forêts dans tout le pays. Des pluies records ont inondé Toronto et Vancouver. Des canicules ont couté la vie à des gens à Montréal. Des tempêtes de grêle ont frappé Calgary pendant l’été. Les températures ont atteint les trente degrés au Nuvanut. Des ondes de tempête et des inondations ont submergé la côte Est. Et une sècheresse de plusieurs années poursuit son règne dévastateur dans l’Ouest.
La protection et la conservation de notre environnement ne consistent pas seulement à laisser un héritage aux générations futures, c’est aussi une question d’économie intelligente, qui nous permet de continuer à bénéficier des richesses naturelles du Canada.
C’est le type d’économie intelligente qui garantit que les communautés autochtones éloignées peuvent construire une économie de la conservation qui crée des emplois, génère de la prospérité, soutient la culture et améliore la santé et le bienêtre, sans les couts environnementaux qui accompagnent le développement non durable des industries d’extraction.

Si un vote pour la nature vous intéresse, sachez que vous n’êtes pas seul.e.
Selon un sondage EKOS mené à l’échelle du pays l’automne dernier, 84 % des Canadien.ne.s sont d’accord pour dire que « le gouvernement fédéral devrait faire plus pour protéger les forêts et les espèces du Canada ». Deux tiers des répondant.e.s affirment qu’ils.elles seraient moins enclin.e.s à voter pour un parti sans « engagement envers la sauvegarde de la nature et des espèces du pays » et plus enclin.e.s à voter pour un parti qui « financera la création de parcs nationaux, d’aires marines de conservation et de parcs urbains nationaux ».
Avant de vous rendre aux urnes, prenez donc un moment pour vous renseigner sur les candidat.e.s dans votre circonscription et passer en revue la plateforme de leur parti. Quelles sont leurs solutions, s’ils.elles en ont, pour renverser la perte d’espèces, réduire les impacts des dérèglements climatiques et protéger et restaurer les terres et les eaux qui font du Canada un pays unique? Visitez le site elections.ca pour trouver votre circonscription et les candidat.e.s qui s’y présentent, ainsi que le bureau d’Élections Canada le près de chez vous.
Pour vous aider à y voir clair, nous avons également envoyé, dans le cadre d’une coalition des plus grandes ONG environnementales du Canada, un sondage sur la nature et les questions climatiques aux cinq principaux partis politiques. Vous pouvez consulter les résultats ici.
Allez ensuite voter pour la nature.