Au pays de l’ours dans la forêt humide Great Bear – carnet de voyage de Scott Niedermayer, ambassadeur de l’eau douce pour le WWF

Je n’étais jamais allé jusqu’à la côte nord de la Colombie-Britannique et je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait quand je me suis joint à un groupe d’employés et de supporteurs du WWF pour aller faire un petit périple au pays de l’ours. J’y ai découvert un endroit extraordinaire, des lieux magnifiques, une faune hors du commun, des ours et des baleines, bref, un endroit magique. Mais le plus beau moment pour moi a été d’aller me tremper les pieds dans cette rivière.

(c)Jenn Walton
Dans ce petit cours d’eau, j’étais entouré de milliers de saumons cherchant à remonter le cours d’eau pour aller frayer. Les berges étaient couvertes des restes de saumons qu’étaient venus dévorer les loups et les ours.
J’ai vu toutes sortes d’oiseaux aussi – des mouettes plongeant pour aller chercher des œufs de saumon, des aigles dévorant des saumons morts, et même de petits troglodytes mignons se nourrissant des insectes qui fouillaient les carcasses de saumon. Des carcasses, il y en avait partout sur les berges et dans la forêt environnante, servant d’engrais aux buissons de baies aussi bien qu’aux cèdres.
Il n’y a rien comme un petit voyage de ce genre pour se rendre compte à quel point tout dans la nature est inter-relié – les forêts, les océans, les rivières. J’étais donc planté au milieu de la rivière à regarder la vie autour de moi, toute cette vie liée au saumon, et je me disais que nous ne pourrons jamais garder la forêt en santé si l’on ne prend pas soin des océans aussi. Forêts et océans dépendent tous deux de la santé des cours d’eau.
Ce fut un moment important et très inspirant pour moi, dans mon rôle de porte-parole du WWF pour l’eau douce. Un rappel de l’importance pour nous tous, partout au Canada, de contribuer au bien-être des lacs, rivières et fleuves qui sont source de vie et de survie de lieux comme la forêt humide Great Bear.
La rivière à saumon est aux antipodes des patinoires où l’on se prépare à la saison de hockey, mais je crois que l’on peut tirer quelques leçons du hockey pour les appliquer à notre travail de conservation des cours d’eau : chaque membre d’une équipe a un rôle à jouer, et lorsqu’on croit à ce qu’on fait, on trouve la motivation et l’énergie nécessaires pour relever les défis un à un.
Je dois admettre cependant que ma principale motivation est un peu plus égoïste. Je veux simplement que mes enfants – et mes petits-enfants un jour – puissent vivre des expériences aussi extraordinaires que j’ai vécues dans la nature. Et je compte bien faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’un jour de septembre dans bien des années, mes petits-enfants puissent se planter les pieds dans une rivière à saumon.

(c) A S wright

(c) A S wright