Astuces pour faciliter l’achat de plantes indigènes

Vous avez décidé d’aider les espèces en cultivant des plantes indigènes, mais vous avez des questions. Où devriez-vous les acheter? Comment savoir si vous achetez les bonnes espèces indigènes pour votre région? Y a-t-il autre chose à considérer?

Ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous. Avant de magasiner, consultez ce guide :

A selection of about twelve young native plants of varied species as viewed from above.
Plantes indigènes assorties © Erin Saunders/WWF-Canada

Où vend-on des plantes indigènes?

Commencez avec ces ressources pour trouver des entreprises qui cultivent et vendent des plantes indigènes près de chez vous :

Network of Nature (en anglais seulement) : entrez votre code postal et vous verrez sur la carte des points verts qui indiquent les magasins à proximité.

North American Native Plant Society (en anglais seulement) : sous l’onglet « Growing Native Plants », choisissez « Commercial Growers » et faites dérouler la page, les entreprises sont regroupées dans une liste alphabétique de provinces, territoires et états.

Vous pouvez aussi vous informer auprès des sociétés de plantes indigènes ou des clubs horticoles locaux pour des suggestions, ou bien visiter une pépinière ou un centre de jardinage et poser les questions ci-dessous pour savoir si c’est un bon endroit pour acheter des plantes indigènes.

Si vous vivez dans le sud du Québec, ou dans le sud ou l’est de l’Ontario, il est possible que vous trouviez des plantes indigènes dans un Centre de jardinage Provigo, Maxi ou Loblaws près de chez vous ce printemps. Mises en vente grâce à un partenariat entre le WWF-Canada, Les Compagnies Loblaw limitée et des producteur.rice.s de plantes indigènes, recherchez le logo du panda du WWF-Canada pour identifier ces plantes issues de sources responsables qui bénéficient à l’environnement. Pour obtenir plus d’information, abonnez-vous à l’infolettre re:cultiver.

Comment savoir quelles plantes enrichissent mon écosystème local?

Ce ne sont pas toutes les plantes vendues sous l’appellation « plante indigène » qui offrent les mêmes avantages aux abeilles, aux oiseaux, aux papillons et autres espèces locales. Voici quelques questions à poser durant votre magasinage pour vous indiquer les plantes indigènes appropriées pour votre région :

A plant with green and white leaves and white flowers growing in a dense patch.
Égopode podagraire (Aegopodium podagraria) une plante envahissante aussi parfois appelée l’herbe aux goutteux. Source : Nathan Oldridge / inaturalist.org

Quelle proportion de l’inventaire est accordée aux plantes indigènes?

Plus il y a de plantes indigènes, mieux c’est. Si le.la détaillant.e est spécialisé.e en plantes indigènes, meilleures sont les chances qu’il.elle partage vos considérations en matière de jardinage écologique et que ses activités suivent ces valeurs. Pour le savoir, demandez au personnel ou consultez leur liste de produits et recherchez les espèces vous-même. Si vous remarquez qu’il y a des plantes envahissantes en stock, comme la pervenche (Vinca minor) ou l’égopode podagraire (Aegopodium podagraria aussi parfois appelée l’herbe aux goutteux), vous pourriez vouloir magasiner ailleurs.

Est-ce que les espèces sont indigènes à la région où vous vous trouvez?

Est-ce que ces plantes poussent naturellement dans l’écosystème local (dans un radius de 200 km autour du magasin où elles sont vendues)? Ou sont-elles quasi indigènes, poussant dans un radius de 1 000 km ou plus? Viennent-elles des États-Unis ou sont-elles de source locale ou canadienne? Les facteurs écologiques varient au sein d’une province ou d’un territoire, donc, même si une espèce est considérée « indigène » dans une province ou un territoire, elle peut très bien ne pas être appropriée pour votre écosystème local. Il vous faudra creuser davantage pour trouver, si possible, à quel point les plantes sont réellement « indigènes ».

Comment les plantes ont-elles été cultivées?

Essayez de vous assurer que les plantes ont été cultivées de manière à ne pas nuire à l’écosystème. C’est un feu vert si le.la détaillant.e confirme que les plantes sont produites à partir de semences obtenues localement de collecteur.rice.s de semences formé.e.s, ce l’est moins si on ne connait pas la source, et c’est un feu rouge si les plantes ont été prélevées d’un milieu naturel. (À l’exception des plantes prélevées d’un terrain sur le point d’être excavé ou déblayé mécaniquement.)

Comment gérer les nuisibles?

Si vous cultivez des plantes indigènes pour soutenir les espèces, vous voulez éviter que les plantes achetées aient été imbibées de pesticides. Est-ce que l’entreprise productrice utilise des néonicotinoïdes ou d’autres pesticides systémiques? C’est mauvais. Est-ce qu’elle travaille à minimiser l’utilisation de pesticides, ou bien est-ce qu’elle suit un protocole biologique ou une approche de lutte antiparasitaire intégrée? C’est mieux. Si vous voyez des insectes grignoter la plante ou des marques de morsure sur les feuilles, c’est bon signe!

A striped, fleshy caterpillar chews the edge of a leaf with more leaves and flower buds in the background.
Chenille du monarque sur une fleur d’asclépiade commune © Sarah Pietrkiewicz

Est-ce qu’il existe une variation génétique dans l’offre de plantes indigènes?

Peut-être que ça ressemble à couper les brins d’herbe en quatre, mais le maintien de la variation génétique (s’assurer que les individus d’une même espèce ne sont pas tous génétiquement les mêmes) aidera la population locale de cette espèce à rester en santé et résiliente aux pressions comme les nuisibles et les températures extrêmes.

C’est une bonne chose de voir des types de plantes « sauvages » qui ressemblent à ce que vous trouvez dans la nature au lieu de cultivars ornementaux. Par exemple, si la plante a un nom sophisitiqué du style Asclepias incarnata « Ice Ballet », c’est probablement un cultivar. Et il est bon d’apprendre que la génétique est renouvelée par une collecte de semences sauvages au maximum tous les cinq ans.

A cluster of white flowers atop a stem with narrow, pointed leaves, viewed from above.
Les fleurs d’asclépiade incarnate (Asclepias incarnata) trouvées dans la nature sont habituellement roses, des fleurs d’un blanc de neige pourraient signifier que vous regardez un cultivar. Source : Jessica Parker / inaturalist.org

De manière générale, souvenez-vous du principe de base : cherchez la diversité naturelle. À la pépinière ou au centre de jardinage, vous voudrez idéalement voir beaucoup d’espèces différentes, des plantes individuelles qui ne se ressemblent pas entre elles (p. ex., elles ont des formes variées), plusieurs insectes et un personnel possédant une abondance d’information pour accompagner le tout.

Quelles espèces végétales pousseront avec vigueur dans mon jardin ou mon espace de culture?

Consultez notre guide gratuit « Apprenez à connaitre votre espace » (connexion requise) sur re:cultiver pour explorer les conditions dans votre cour, sur votre balcon ou votre terrasse. Cela vous aidera à sélectionner les espèces de plantes indigènes les mieux adaptées aux conditions d’ensoleillement, d’humidité et de sol de votre espace de culture.

Et si le personnel n’est pas en mesure de répondre à mes questions?

Le jardinage avec des plantes indigènes gagne en popularité, mais il n’est pas enraciné partout et l’industrie de l’horticulture est en mode apprentissage.

Si le personnel ne peut répondre à vos questions, s’il n’y a pas de plantes indigènes en magasin, ou si on vous donne l’impression que les conseils sur les plantes indigènes ne sont pas fondés (par exemple, si le personnel de fait pas de différence entre les abeilles à miel et les abeilles indigènes au Canada), c’est peut-être le moment de leur en apprendre davantage sur le sujet.

Dites au personnel que les plantes indigènes vous intéressent et que vous cherchez les meilleures plantes pour aider à soutenir votre écosystème local. Démontrer qu’il y a une demande peut contribuer à entrainer un changement.

 

Le logo recultiver au-dessus du message "Aidez à enraciner le changement et à restaurer la végétation indigène du Canada." et un bouton disant "s'inscrire". À coté du texte, une main levée tient un cellulaire.