50 récits: La lutte au réchauffement climatique

Le 29 avril 2011, le Fonds mondial pour la nature a célébré ses 50 ans d’engagement envers la protection de l’environnement. Pour souligner cet anniversaire, nous publions 50 récits en 50 jours, pour rappeler ce que tous ensemble nous avons accompli, et tenter de dessiner la voie des 50 prochaines années.
Le frigo, la télé, l’ordinateur, le chauffage, la bouilloire, la voiture.
Il est difficile d’imaginer notre quotidien sans eux, mais tout cela consomme de l’énergie et la manière de produire cette énergie est en train de changer la vie telle qu’on la connaît. Partout dans le monde.
Ainsi Felipe Holguín, fermier dans l’État mexicain du Chihuahua depuis 30 ans. Depuis quelques années, c’est beaucoup plus difficile. « Nos terres et nos récoltes sont entièrement tributaires du climat. La neige tue les fléaux et les mauvaises herbes aussi bien que les insectes destructeurs, mais de nouveaux fléaux et de nouveaux vers apparaissent maintenant dans nos champs; les terres agricoles se dessèchent et sont pleines de champignons. On perd nos animaux car on manque d’eau et de pâturages. »
Quant à Morihiro Nakata, il y a plus de 25 ans qu’il est pêcheur dans les récifs coralliens du Japon. Il se rappelle bien l’époque où la mer était si foisonnante qu’il était difficile de voir les coraux à travers les bancs de poissons. Maintenant, la mer est plus chaude, les coraux meurent et les poissons disparaissent.
« Nous n’avons plus d’hiver, dit-il. La mer a beaucoup changé. La perte du corail m’inquiète, car je sens bien que s’il n’y a  plus de coraux, je n’ai plus de gagne-pain. »
Quel est l’enjeu?
Le réchauffement climatique est une réalité indubitable. Et cela se passe maintenant. Et tous les scientifiques s’entendent pour dire que le phénomène va aller en s’amplifiant.
Épuisement des nappes phréatiques, mauvaises récoltes, maladies tropicales, déclin des récifs coralliens, et conditions météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations, tous ces phénomènes touchent déjà des millions de personnes, et le réchauffement accru ne fera qu’empirer les choses. L’Organisation mondiale de la santé estime que le réchauffement climatique est déjà responsable de plus de 150 000 morts par année. Quant aux coûts économiques futurs – des la construction de digues à la perte des coraux –, ils pourraient atteindre les billions de dollars.

Maisons inondées par l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, Louisiane, É.-U.(c)National Geographic stock, Tyrone Turner, WWF
Pour le Fonds mondial pour la nature, le réchauffement climatique menace d’annuler la plupart des gains réalisés au cours des 50 dernières années. Un nombre incalculable d’espèces pourraient disparaître, voire des écosystèmes entiers comme les récifs coralliens, la banquise arctique et de grandes étendues de forêts pluviales tropicales.
Il nous faut donc, pour éviter une tragédie sans précédent, empêcher la température de la planète d’augmenter de plus de 1,5oC au-dessus du niveau antérieur à la Révolution industrielle. Autrement dit, il faut que les émissions de gaz à effet de serre plafonnent d’ici 2015, et nous devrons veiller à les réduire ensuite d’au moins 80 % à l’échelle mondiale (par rapport aux niveaux de 1990) d’ici 2050.
Où en est-on?
Le Fonds mondial pour la nature a été l’un des premiers organismes à bien saisir la menace que posait le réchauffement de la planète, et à exercer des pressions pour que des mesures soient prises pour le stopper.
Nous avons joué un rôle de premier plan dans la signature de la première convention internationale sur les changements climatiques, la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Nos interventions ont aidé à convaincre des gouvernements d’entreprendre des négociations et de signer le traité.
Nous travaillons également à  la promotion de l’efficacité énergétique afin de réduire l’impact de la production industrielle. Grâce à notre programme Climate Savers, 25 des plus grandes entreprises dans le monde ont déjà réduit leurs émissions de plus de 10 millions de tonnes de CO2 – l’équivalent des émissions annuelles d’environ 2,5 millions de personnes.
Mais la question ne regarde pas seulement les gouvernements et les entreprises. Nous avons tous notre part à faire pour éviter la catastrophe. Le Fonds mondial pour la nature éveille les consciences par des événements comme Une heure pour la Terre, et nous encourage à changer certaines de nos habitudes – par exemple en achetant des appareils moins énergivores et en prenant conscience de l’impact de nos choix alimentaires.
Le saviez-vous?
Les 10 années les plus chaudes enregistrées depuis que l’on tient des statistiques sont toutes postérieures à 1998… et 2010 a été la plus chaude de toutes.
Quelques chiffres
20-30 % – des espèces de plantes et d’animaux feront face à un risque accru d’extinction si la température augmente de plus de 1,5 à 2,5°C
1 mètre – de hausse prévue du niveau de la mer d’ici 2100 si l’on ne réduit pas nos émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, de nombreuses îles du Pacifique seront submergées et plusieurs grandes métropoles du monde seront dévastées.
40 % – des émissions mondiales de CO2 en 2006 ont été produites dans les seuls pays du G8, soit les grandes économies mondiales (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, É.-U. et Russie). Les pays riches sont historiquement responsables de l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre.
Et maintenant?
À la fin de cette année, les gouvernements se rencontreront à Durban, en Afrique du Sud, pour tenter de conclure une nouvelle convention sur les changements climatiques. Nous exercerons des pressions à chaque étape pour nous assurer que les états signent une entente stricte, juste et ayant force d’obligation.
Nous cherchons également des solutions qui aideront le monde à s’adapter aux changements climatiques, mais surtout, à en réduire les impacts.
Transformation du secteur énergétique – la production énergétique est responsable d’environ les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Il nous faut de toute urgence commencer à utiliser l’énergie de manière plus efficace et surtout, la produire proprement. Nous voulons que d’ici 2050, le monde s’alimente en énergie presque entièrement auprès de sources renouvelables. Et nous avons publié récemment un rapport, Le Rapport sur l’Énergie, qui montre comment y arriver.
Mettre fin à la déforestation – la coupe à blanc est responsable d’environ 15 % des émissions mondiales de carbone. Notre objectif est que d’ici 2050, pour chaque hectare de forêt coupé à blanc un autre hectare soit replanté.
Adaptation climatique – le réchauffement climatique est déjà une réalité. Nous élaborons des stratégies pour aider les communautés, les espèces et les écosystèmes vulnérables à s’adapter.
Ce que vous pouvez faire
Vous trouverez toute l’information nécessaire sur les changements climatiques à l’adresse suivante :
https://wwf.panda.org/about_our_earth/aboutcc/ (en anglais)
Lisez les témoignages de gens comme vous qui sont touchés par les changements climatiques un peu partout dans le monde : https://wwf.panda.org/about_our_earth/aboutcc/problems/people_at_risk/personal_stories/ (en anglais)
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