50 récits: 100 millions d’hectares… et pourquoi pas plus

Pendant que des militants environnementaux s’enchaînaient à des arbres, moins de 3 pour cent de notre territoire était protégé. Or, l’activité industrielle sauvage grugeait notre territoire à raison de 20 hectares à l’heure. Et, selon le vérificateur général du moment, Parcs Canada – l’agence gouvernementale chargée de créer un réseau de parcs nationaux – était si loin de son but que la perspective d’arriver à protéger les territoires naturels importants du Canada semblait lui glisser entre les doigts.
C’est cette année là que le Fonds mondial pour la nature a utilisé notre livre et la charte pour lancer une campagne de dix ans qui a fait davantage pour la nature dans ce pays que ce qu’on croyait possible.

Loup gris du Canada (Canis lupus). © J. D. Taylor / WWF-Canada
Quelques années plus tôt, Arlin Hackman et moi avions mis l’épaule à la roue pour aider un groupe qui demandait que soient créés 151 nouveaux parcs et aires protégées en Ontario, ce qui a été obtenu grâce à l’aval du premier ministre Davis à l’époque. Nous avions une vision de ce que ce serait de répéter cet exploit à l’échelle du pays, cette fois. C’était une époque où les organismes non gouvernementaux osaient prendre les devants. Arlin Hackman et moi avons décidé qu’il était inutile de rester sur le banc à se plaindre que les autorités canadiennes n’agissaient pas assez rapidement, et qu’il valait mieux se retrousser les manches et sauter sur la glace pour faire avancer les choses. La campagne Espaces en danger était née!
La suite est bien connue. Au cours des dix années qui ont suivi, près d’un million de personnes ont signé la Charte canadienne des sites naturels, la plus importante pétition jamais signée au Canada. Mais surtout, nous avons regroupé les organismes de conservation à travers le pays derrière un objectif commun, et avons réussi à plus que doubler le nombre d’aires protégées au Canada [PDF], où l’on comptait donc en 2000 plus de 1 000 nouveaux parcs, réserves naturelles et sites naturels.
Aujourd’hui plus que jamais, l’état de l’environnement est le sujet chaud dont tout le monde discute, que ce soit entre amis ou autour de la table d’un conseil d’administration. Nous faisons face à des défis qu’il nous était difficile d’imaginer il y a 20 ans. Et il ne manque pas de gens pour vous dire qu’il n’y a pas de solution en vue. Mais ils ne sont pas au Fonds mondial de la nature!
De fait, le programme de conservation du Fonds mondial pour la nature participe de la même volonté de monter au front et de viser haut qui avait inspiré les Espaces en danger. Par exemple, notre prochaine campagne Rivières vivantes reflètera en esprit les Espaces en danger par ses visées à l’égard de l’eau douce au Canada. Nous visons également la protection d’au moins 50 % du territoire de l’Arctique, notamment un refuge de glace international pour conserver la dernière calotte glaciaire du monde nordique, confrontée aux changements climatiques. Nous voulons également que s’étende à nos océans la gestion de la protection et de la conservation. Et nous vison rien de moins qu’une transformation de la manière dont nous produisons et utilisons l’énergie dans ce pays.
On nous exhorte à nous dépasser, à chercher sans cesse à tester nos limites? C’est ce que nous avons fait en 1989, et je peux dire qu’aujourd’hui, je retrouve le même esprit et la même détermination auprès des jeunes leaders de la conservation au Fonds mondial pour la nature. Une autre génération, d’autres défis… aidez-nous à les relever!
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