Le typhon Haiyan jette une ombre sur la conférence de l’ONU sur les changements climatiques
Partout dans les nouvelles, nous entendons parler de la dévastation aux Philippines suivant le passage du typhon Haiyan. Spectacle d’horreur de villes presque totalement rasées, quelque 675 000 réfugiés, probablement au moins
10 000 morts. Ce typhon pourrait bien être la plus forte tempête jamais enregistrée.
Il est bien normal que cette tragédie humanitaire occupe davantage les grands titres que la 19e conférence de l’ONU sur le climat (COP 19) qui a débuté il y a deux jours à Varsovie.
Pourtant, le typhon Haiyan est un cruel rappel de l’urgente nécessité de réformer en profondeur nos modes de production d’énergie pour adopter de rigoureuses mesures d’efficacité énergétique et nous tourner vers les énergies propres et renouvelables pour lutter contre les dérèglements climatiques. Sur ce point, nous sommes d’accord avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui publiait hier son dernier World Energy Outlook.
Un homme constate l’ampleur de la destruction à Tacloban le 10 novembre 2013. Source: CNN.com
L’AIE nous rappelle, entre autres, que sur la base des politiques en cours actuellement, les émissions de gaz à effet de serre (GES) augmenteront de 20 % d’ici 2035, menant à une hausse de la température moyenne mondiale de 3,6 °C, soit bien au-delà de la limite de 2 °C d’augmentation qui fait l’objet d’un consensus international. Les gouvernements mondiaux ont un devoir de vision et de leadership. Il en va de l’avenir de notre planète et du sort de millions de personnes situées dans des régions qui subiront les pires conséquences des réchauffements climatiques.
En plus de cesser les subventions à l’industrie pétrolière et gazière, nous devons accepter de laisser plus des deux tiers de tous les combustibles fossiles existants souterrains pour avoir une chance décente pour éviter de dépasser le seuil critique.
À l’ouverture de la COP 19, Yeb Sano, le chef de la délégation des Philippines, a parlé de la tempête et du changement climatique. Son discours, un cri du cœur, m’a grandement interpellée. Qualifiant la crise climatique de « folie », il a annoncé que, par solidarité avec ses compatriotes qui se battent pour trouver de la nourriture et de l’eau et son frère qui n’a pas mangé depuis trois jours, il entamait un jeune jusqu’à ce que des résultats significatifs de la conférence soient en vue.
Espérons que les autres délégations entendent l’appel.