Superprédateur et protecteur de l’écosystème : 10 faits sur le grizzli

Dans les forêts anciennes et les prairies alpines ou le long d’une rivière en train d’attraper un saumon en plein vol dans sa puissante mâchoire, le grizzli incarne la nature canadienne comme peu d’autres animaux.
Mais aujourd’hui, son habitat – sa maison – se dégrade et disparait.
Apprenez-en davantage au sujet de cet animal imposant, sur les menaces auxquelles il fait face et la façon dont vous pouvez aider.
1. Le deuxième plus imposant des trois ours
L’ours noir est le plus petit des trois espèces d’ours que l’on retrouve au Canada et l’ours polaire, le plus grand. Le grizzli se situe entre les deux. La femelle pèse généralement entre 100 et 150 kilogrammes, alors que le mâle pèse entre 180 et 270 kilogrammes. Lorsqu’il se tient sur ses pattes arrière, le grizzli peut atteindre une taille imposante de trois mètres. Il se distingue par sa masse de muscles proéminente au-dessus des épaules, sa face concave et ses oreilles courtes et arrondies.
2. Le grizzli est incroyablement fort
Avec ses griffes avant de huit centimètres, ses puissants muscles capables de creuser et qui lui donnent cette masse au-dessus des épaules, et sa mâchoire extraordinairement forte, le grizzli mérite amplement son statut de superprédateur.
3. Le grizzli peut courir plus vite que l’humain le plus rapide du monde
Malgré sa grande taille, le grizzli est très rapide, et peut sprinter à une vitesse de 56 kilomètres par heure et même conserver une allure de 45 kilomètres par heure sur de longues distances. Usain Bolt, l’actuel détenteur du record du monde, a réussi à atteindre une vitesse de 44,72 kilomètres par heure pendant quelques secondes à peine durant sa course inégalée de 100 mètres.
4. Son nom fait référence à sa fourrure et non à son caractère redoutable
Le nom « grizzli » ne vient pas du mot grisli en anglais, qui signifie « macabre », mais fait plutôt référence à sa fourrure distinctive aux pointes argentées qui lui donne un aspect « grisonnant » (grizzled en anglais). Bien que le grizzli soit un type d’ours brun, et non une sous-espèce comme on le pensait autrefois, sa fourrure peut prendre différents tons, du blond jusqu’au presque noir.

5. Le grizzli n’est pas un véritable « hibernant »
Le grizzli mange autant de nourriture que possible pendant l’été et l’automne, et prend jusqu’à neuf kilogrammes par semaine afin de se construire une réserve de graisse en préparation à l’hiver, qu’il passera dans sa tanière. Mais le grizzli n’hiberne pas vraiment. Il entre plutôt dans un sommeil hivernal qu’on appelle torpeur (un peu à l’image de certain.e.s adolescent.e.s pendant la fin de semaine). La température de son corps descend et son rythme cardiaque ralentit, mais il peut se réveiller à l’occasion, se déplacer ou même quitter sa tanière à la recherche de nourriture.
6. Ne vous placez pas entre une mère et ses bébés
Au printemps, la femelle grizzli quitte sa tanière avec un à trois oursons, qu’elle protègera férocement et dont elle prendra soin pendant environ deux ans. Parce que les grizzlis ont un faible taux de reproduction – ils n’atteignent pas la maturité sexuelle avant l’âge de cinq ans et ne donnent naissance qu’à tous les trois ou quatre ans –, les populations ne se rétablissent pas rapidement. D’où l’importance de poser des gestes dès aujourd’hui pour protéger les grizzlis et leur habitat.

7. La diète du grizzli
Le grizzli mange du saumon, des ongulés comme le caribou et le cerf, des phoques, de petits mammifères et même des carcasses de baleine. Mais malgré ce que pourraient nous laisser croire sa réputation redoutable et son physique enviable, sa diète se compose également d’une grande quantité de fruits, de racines et de feuilles. Durant la saison des baies, le grizzli peut passer la moitié de son temps à chercher et dévorer des petits fruits.
8. L’humain est l’une des plus grandes menaces pour le grizzli
Malgré sa puissance et son endurance remarquables, ce gros ours n’a pas réussi à bien survivre à l’empiètement des humains sur son territoire.
Les grizzlis ont disparu des Prairies dans les années 1880 et la petite population qui vivait autrefois dans la péninsule d’Ungava au nord du Québec et du Labrador n’a pas été répertoriée depuis 1948.
Aujourd’hui, ce qui reste de la population dans l’ouest du pays – répartie en Colombie-Britannique, en Alberta, au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et, dans une moindre mesure, au Manitoba – perd son habitat naturel au profit de la construction de maisons, de routes et d’infrastructures de l’industrie extractive. Cette perte et cette fragmentation de l’habitat contribuent également à isoler les ours, qui ont davantage de difficulté à trouver de la nourriture et des partenaires.
Les grizzlis meurent également de causes directement liées aux humains telles que les collisions avec des véhicules et des trains, la chasse et le braconnage, et la défense de la vie et de la propriété.
9. Des ours hybrides, des « pizzlys », ont été observés
Les aires de répartition des grizzlis et des ours polaires se chevauchent, mais les deux espèces sont peu susceptibles d’entrer en contact en raison de leurs préférences divergentes en matière d’habitat. Dans un cas inusité, une femelle ours polaire s’est accouplée avec deux mâles grizzlis, ce qui a mené à la naissance de huit oursons hybrides qu’on appelle « pizzlys », « grolars » ou « grizzours ». Bien qu’on observe des grizzlis plus au nord qu’à l’habitude, les analyses d’ADN n’ont pas encore permis d’identifier d’hybrides provenant d’autres familles.
10. Les grizzlis sont des influenceurs naturels
Les grizzlis du parc national et réserve de Katmai, en Alaska, sont devenus des vedettes du Web au cours des dernières années, alors que des gens de partout en Amérique du Nord votent pour l’ours le plus gros. (Non, il ne s’agit pas de dénigrement de l’apparence, mais plutôt d’une célébration de l’ours le mieux préparé à survivre pendant l’hiver.)
Le grizzli est également l’un des plus puissants influenceurs de la nature. Que ce soit en dispersant les graines des fruits et des baies qu’il mange (dans ses excréments) ou en distribuant les nutriments du saumon (grâce aux carcasses qu’il laisse au sol et à ses excréments) dans les forêts remarquables de la côte Ouest, le grizzli joue un rôle crucial dans le maintien de son écosystème.

La perte d’habitat compromet non seulement la survie du grizzli, mais également la santé des écosystèmes qui en dépendent. Faites un don dès maintenant pour aider le WWF-Canada à restaurer et à protéger l’habitat important du grizzli et des autres espèces canadiennes.