Une tendance troublante émerge dans le domaine de l’eau douce au pays

Toronto, 20 juin 2016 – Alors que le WWF-Canada publie aujourd’hui sept nouveaux rapports sur les bassins versants dans le cadre de la toute première évaluation nationale des cours d’eau, une tendance inquiétante dans le domaine de l’eau douce se dessine : il existe un manque criant de données sur l’eau, inaccessible ou inexistante, pour l’évaluation de la santé globale de nos cours d’eau.
 
Cette préoccupation apparait alors que le WWF-Canada en est à 75 % de l’évaluation des cours d’eau du pays avec le lancement de sept nouveaux rapports sur les bassins versants : Côte du Pacifique, Okanagan-Similkameen, Columbia, Assiniboine-Rouge, Winnipeg, Nord de l’Ontario et Keewatin – sud de l’île Baffin. Ces rapports font partie de la toute première évaluation nationale sur l’état de santé des 25 bassins versants principaux du pays et des menaces auxquels ils sont confrontés. Ces nouveaux rapports ont été financés par la Banque HSBC Canada dans le cadre du fonds communautaire de leur 150ème anniversaire.
 
Les économistes et politiciens sont fortement préoccupés (article en anglais) par l’avenir de notre eau douce, avec les pénuries d’eau anticipées avec les changements climatiques, l’augmentation de la population et l’expansion des villes. Des flambées des prix des aliments à l’augmentation de la migration et de la violence suite aux sécheresses et inondations, la sécurité de l’eau est devenue une préoccupation au niveau mondial. Nous détenons le 1/5 de tout l’approvisionnement en eau douce au monde, qui est de plus en plus recherché alors que les nappes phréatiques s’assèchent autant ici qu’au sud des frontières.
 
L’eau est une ressource importante de notre pays. Une récente Étude sur les attitudes des Canadiens à l’égard de l’eau, l’eau douce a été classée la ressource naturelle la plus importante. Bien que nous soyons au courant de l’importance de cette ressource, nous ne sommes pas tous au courant du manque d’accès et de disponibilité des données pour comprendre les menaces grandissantes auxquelles nos cours d’eau sont confrontés. Sans l’accessibilité ou la disponibilité de ces données fondamentales, il est impossible de prendre des décisions efficaces concernant l’eau. Sans preuves permettant de démontrer où sont les défis et comment ils évoluent, nous ne pouvons prendre de décisions pour soutenir les communautés, les cours d’eau et les économies associées.
 
D’un autre côté, ce que nous savons est troublant. Voici cinq constatations ressortant des évaluations effectuées par le WWF-Canada :
 
Les données sont insuffisantes pour évaluer la santé de nos cours d’eau.

  • 78 des 125 sous-bassins versants évalués jusqu’à maintenant ont un nombre insuffisant de données concernant la qualité de l’eau, ce qui signifie que la santé globale ne peut être déterminée.
  • De tous les indicateurs, le manque de données est particulièrement manquant pour la qualité de l’eau et les invertébrés benthiques (insectes).   

La qualité de l’eau se détériore.

  • Neuf des bassins versants ont un résultat de « faible » ou plus bas, aucun des bassins versants n’a obtenu un résultat de « bon » pour la qualité de l’eau. Les dix autres bassins versants évalués jusqu’à maintenant n’ont pas de données concernant la qualité de l’eau.
  • Nous percevons une prolifération d’algues toxiques dans nos lacs et des nappes phréatiques contaminées dans nos communautés.

 La pollution est en hausse.

Nos richesses hydriques commencent à se tarir.  

  • Dans plusieurs endroits au pays, les rivières deviennent plus basses. En Alberta par exemple, le volume des rivières a été réduit de plus de la moitié.
  • Les glaciers, nos grandes réserves d’eau douce du pays, disparaissent à un rythme sans précédent.

L’imprévisibilité est la nouvelle norme.

  • Les phénomènes hydrologiques extrêmes, tels que les inondations à Toronto et Calgary et les sécheresses en Colombie-Britannique deviennent communs.
  • Les cycles de l’eau normaux sur lequel les gens comptent deviennent perturbés. 
  • Cette imprévisibilité menace la production alimentaire, déstabilise les communautés et nous coûtent des millions de dollars.

Citation de Elizabeth Hendriks, Vice-président, Eau douce
« L’engagement du Canada pour la gestion et la conservation de l’eau douce, ainsi que la prise de décision basée sur la science est maintenant une priorité. Mais nous ne pouvons agir sans savoir où sont les problèmes et comment ils empirent. Dans les endroits où c’est possible, un suivi doit être fait. Aux endroits où les données sont collectées à un niveau local, par les organisations et les entreprises, elles devraient être partagées aux gouvernements et organisations locales, parce que l’accessibilité et la transparence est la clé pour une meilleure compréhension de la santé de l’eau douce au niveau local et national.

Avec les organisations locales de bassins versants, le WWF-Canada forge des solutions avec des partenaires en conservation, comble les manques concernant la santé nationale de nos cours d’eau et renforce les capacités locales en gestion des eaux douces. Parce que nous voulons tous des cours d’eau en santé et que la chose qui importe plus que de savoir si nos cours d’eau sont en santé est de savoir que nos cours d’eau sont en santé. Il est temps de développer une nouvelle relation entre les citoyens et notre eau douce. »
           
Ressources :
Pour des renseignements sur la santé et les menaces des bassins versants, visitez : http://watershedreports.wwf.ca/fr
 
À propos des rapports sur les bassins versants du WWF-Canada
Le WWF-Canada travaille depuis 2011 sur le développement d’un plan d’évaluation qui peut être utilisé pour constater la santé et les menaces de no cours d’eau à travers le pays. Les méthodologies ont été développées en consultation avec plusieurs scientifiques en eau douce provenant du gouvernement, de l’académie et du secteur non-gouvernemental. 
 
Jusqu’à maintenant, le WWF a évalué 75 % des bassins versants du pays. Un portrait global sera prêt en 2017. Les bassins versants évalués jusqu’à maintenant sont : Yukon, Côte des provinces maritimes, Fraser-Basses-terres, Grands Lacs, Bas-Mackenzie, Saskatchewan Nord, Côte Nord – Gaspé, Rivières des Outaouais, Paix-Athabasca, Saint-John- St. Croix, Saskatchewan Sud, Saint-Laurent, Côte du Pacifique, Okanagan, Columbia, Assiniboine-Rouge, Winnipeg, Nord de l’Ontario, et Keewatin. Les rapports sur les bassins versants ont été financés par le gouvernement du Canada, le Plan national de conservation (St John- St. Croix et Côte des provinces maritimes), la Fondation Walter and Duncan Gordon (Yukon) et la Banque HSBC Canada.
 
Le WWF-Canada utilise les indicateurs suivants pour évaluer la santé et les menaces des bassins versants :
 
Indicateurs de santé : Débit de l’eau, qualité de l’eau, invertébrés benthiques (insectes), poissons.
Indicateurs de menaces : Pollution, changements climatiques, perte d’habitats, fragmentation des habitats, utilisation de l’eau, espèces envahissantes et altération des débits.  

À propos du WWF
Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation qui nous tiennent tous à cœur. Nous menons des projets dans des lieux uniques et de grande valeur environnementale afin que la nature, les espèces et les communautés puissent cohabiter en toute harmonie. Parce que lorsque la nature va, tout va. wwf.ca/fr
 
Pour plus de renseignements
Rowena Calpito, spécialiste des communications, [email protected], +1 416-489-4567 ext. 7267