Une étude du WWF démontre la nécessité d’abandonner le mazout lourd pour la navigation dans l’Arctique
Toronto, 1er juin 2015 – Une étude réalisée pour le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), portant sur les carburants marins de rechange pour la navigation dans l’Arctique canadien, indique que les risques associés à l’utilisation de mazout lourd seraient grandement atténués s’il était remplacé par du gaz naturel liquéfié.
« De tous les carburants marins, le mazout lourd est le plus polluant, celui qui provoque le plus de dégâts en cas de fuite, déclare David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada. L’environnement de l’Arctique est si fragile et imprévisible qu’il nous faut faire mieux. »
L’étude Fuel Alternatives for Arctic Shipping (Carburants de rechange pour la navigation arctique), a été commandée par le WWF-Canada et réalisée par Vard Marine Inc., une entreprise de conception et de mécanique navale de Vancouver, C.-B. L’étude a évalué les impacts environnementaux du mazout lourd, du carburant diésel et du gaz naturel liquéfié (GNL), comparant aussi la conception des navires, leur consommation de carburant et la dimension économique de chaque option.
L’étude est arrivée à la conclusion que l’utilisation de GNL réduirait la pollution jusqu’à 97 % et que les émissions de gaz à effet de serre (GES) diminueraient jusqu’à 25 %. Elle fait également état d’une baisse notable des risques de dommages environnementaux en cas de déversement, car le GNL s’évapore presque instantanément dans l’atmosphère. L’adoption de moteurs diésel présenterait aussi des avantages sur le plan environnemental, mais dans une moindre mesure.
Même si les avantages environnementaux du GNL sont évidents, il reste encore de nombreux obstacles techniques et pratiques à son adoption comme seul carburant marin dans l’Arctique. Le GNL est moins cher que le diésel, mais quand même plus coûteux que le mazout lourd. Un modèle de conception technique a aussi révélé que la construction de navires propulsés au GNL serait plus dispendieuse que les options actuelles et qu’il n’existe aucune façon d’adapter à la propulsion au GNL les navires existants qui utilisent le mazout. L’étude démontre toutefois clairement que le GNL est le carburant de l’avenir pour que les nouveaux navires respectent les exigences réglementaires visant à réduire leurs impacts environnementaux.
Le WWF demande aux organismes comme l’Organisation maritime internationale (OMI) de modifier les Règles obligatoires pour les navires exploités dans les eaux polaires (Code polaire) afin de tenir compte de ces réalités. L’OMI interdit déjà l’utilisation et le transport de mazout lourd dans les eaux de l’Antarctique, et la Norvège a fait de même dans certains secteurs désignés au large de ses côtes. Le Comité d’experts sur la sécurité des navires-citernes de Transports Canada a récemment mis en lumière ce problème, attirant particulièrement l’attention sur les risques d’utilisation et de transport du mazout lourd dans les eaux de l’Arctique.
« Nous espérons que la prochaine édition du Code polaire proposera l’élimination progressive et l’interdiction éventuelle des navires propulsés au mazout dans l’Arctique, a ajouté Monsieur Miller. Pour l’instant, nous demandons aux gouvernements et à l’industrie de prendre en compte la nature avant tout et de faire les bons choix pour la protection de l’environnement arctique. »
À propos du WWF-Canada
Le WWF-Canada est la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), l’un des organismes indépendants de conservation les plus importants et les plus respectés au monde, en activité dans plus de 100 pays. Grâce à l’appui de plus de 250 000 Canadiens et fort d’une expérience de près de 50 ans, le WWF-Canada met en œuvre des recherches et connaissances scientifiques dans le cadre de projets pragmatiques sur le terrain. Le WWF propose des solutions aux plus grands défis de conservation de notre planète afin de bâtir un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature. Pour en savoir plus, visitez le site wwf.ca/fr.
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