Selon le WWF, des espèces marines clés sont en déclin de 50 %
Toronto, le 16 septembre 2015 – La surpêche d’espèces de poissons primordiales à la sécurité alimentaire mondiale provoque le déclin de plusieurs espèces marines. Certaines de ces espèces seraient carrément au seuil de l’effondrement, mentionne également la plus récente édition d’un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) publiée aujourd’hui.
Le rapport Planète vivante – Océans du WWF indique que les océans ont perdu environ 50 % de leurs populations d’espèces vertébrées, telles que les requins ou les tortues, en moins de 50 ans. Le rapport conclut toutefois qu’il existe des solutions afin de renverser cette tendance.
« Nous demandons beaucoup à nos océans. Bien qu’ils puissent paraître en bonne santé en apparence, les pressions que nous exerçons sur les espèces marines et sur les régions côtières ont de profondes répercussions. Souvent, ces impacts négatifs sont le résultat d’activités humaines que nous pouvons contrôler – ou carrément éviter, a déclaré le président et chef de la direction du WWF-Canada, David Miller. Des écosystèmes marins fragiles sont mis en péril par la surpêche, la dégradation d’habitats marins, la pollution de l’eau et la hausse des températures. De plus, des pêcheries illégales, non rapportées et non réglementées ont un effet dévastateur sur les pêcheries ailleurs dans le monde qui, elles, sont gérées de manière durable. »
Dans la foulée des chiffres alarmants évoqués dans le rapport Planète vivante 2014 du WWF, cette édition spéciale se penche plus particulièrement sur l’effet dévastateur de la surpêche, de la destruction des habitats et des changements climatiques sur la biodiversité marine.
Cette mise à jour de l’étude du WWF indique que des populations de mammifères marins, d’oiseaux, de reptiles et de poissons ont fondu, en moyenne, de moitié au cours des 40 dernières années. Certaines espèces, essentielles à l’industrie de la pêche commerciale (telles que le thon, le maquereau ou la bonite – aussi appelée pélamide), ont quant à elles décru de près de 75 %. Bien que l’on assiste à des rebonds pour certaines pêcheries canadiennes ou d’ailleurs dans les pays du Nord, la situation est encore très problématique à l’échelle de la planète, où les enjeux de sécurité alimentaire et d’emploi se font sentir.
« L’effondrement des pêcheries de morue du Nord à Terre-Neuve dans les années 1990 doit nous rappeler les impacts de la surexploitation des ressources sur les communautés côtières. Pendant des siècles, les stocks de morue dans cette région semblaient inépuisables. Mais, lorsqu’ils se sont effondrés vers 1992, 40 000 travailleurs ont perdu leur emploi. De nos jours, les stocks commencent à rebondir, mais demeurent en deçà des niveaux pré-effondrement », a rappelé David Miller.
Alors que la surexploitation constitue une menace considérable à la biodiversité marine, le rapport indique que les changements climatiques provoquent également des changements importants dans les océans, à un rythme effréné jamais vu depuis des millions d’années. La hausse de la température et de l’acidité de l’eau, causées par le dioxyde de carbone, aggravent les impacts de la surpêche et des autres menaces pesant sur les océans, comme la pollution et la dégradation des habitats.
Selon le rapport, les décisions qui seront prises à la conférence des Nations Unies sur le climat, en novembre à Paris, auront un effet direct sur la santé des océans. Le Canada doit prendre des engagements vigoureux afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et ainsi contribuer à faire cesser le réchauffement et l’acidification des océans, qui ont des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes océaniques dont nous dépendons tous.
« La santé de nos océans a un impact direct et durable sur les 7000 communautés côtières du Canada, sur notre qualité de vie, sur notre économie et sur toute la planète. Nos emplois et nos communautés dépendent de la vie dans les océans. Et nos vies à nous – l’air que nous respirons, la stabilité de notre climat – dépendent aussi des océans. Protéger la santé et la prospérité de nos océans n’est pas seulement la bonne chose à faire. C’est la seule chose à faire », a affirmé David Miller.
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Vous pouvez télécharger l’entièreté du rapport Planète vivante – Océans ici : http://www.wwf.fr/vous_informer/rapports_pdf_a_telecharger/planete_vivante/?5660/Rapport-Planete-Vivante-Oceans-2015
Les photos et les vidéos liées au rapport sont ici : https://photos.panda.org/gpn/external?albumId=4655
Les graphiques et les illustrations tirées du rapport sont offerts sur demande.
À propos du rapport Planète vivante, planète bleue
Le rapport Planète vivante – Océans est la troisième analyse publiée par la campagne internationale sur les océans du WWF. Il comporte une analyse inédite de l’index Planète vivante de la vie marine, tiré du rapport Planète vivante 2014. Par cette nouvelle application de l’index Planète vivante, le rapport Planète vivante, planète bleue démontre le déclin marqué de la biodiversité marine, provoqué par la surpêche, le développement côtier et les changements climatiques. Les ressources halieutiques et la santé des habitats marins déclinent de manière à menacer la survie d’espèces sauvages et de communautés côtières à travers le monde, qui dépendent d’écosystèmes marins en santé. Le rapport identifie également les gestes que la planète doit poser afin de rebâtir ses océans en détresse.
À propos de la campagne internationale sur les océans du WWF : Préservons nos océans
La campagne Préservons nos océans du WWF vise à protéger les océans et à amasser des appuis pour la conservation en intégrant les océans aux efforts de développement durable dans le monde. Le WWF travaille à convaincre les décideurs que la conservation des océans est essentielle à la sécurité alimentaire et à l’économie de la planète. En influençant les décisions politiques et institutionnelles au sommet et en développant des appuis populaires, la campagne Préservons nos océans veut atteindre des objectifs clairs et ambitieux. La campagne vise à développer des indicateurs de conservation marine, à les inclure aux objectifs de développement durable des Nations Unies et à créer un élan pour stimuler l’engagement des parties. Enfin, la campagne a aussi pour objectifs d’intégrer les efforts de conservation marine et d’augmenter l’influence du WWF dans le monde.
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Directrice pour le Québec, WWF-Canada
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