« Notre résilience économique doit s’enraciner dans la nature », affirme le WWF-Canada en réponse au budget fédéral de 2025
Le budget de 2025 est une occasion ratée d’investir dans des mesures de restauration d’intérêt national
Ottawa, le 4 novembre 2025 – Le budget fédéral dévoilé aujourd’hui à la Chambre des communes met fortement l’accent sur les dépenses en capital, la défense nationale, le logement et la croissance économique, en injectant près de 90 milliards de dollars en nouvelles dépenses. Cependant, la souveraineté, la prospérité et l’identité à long terme du Canada sont profondément enracinées dans la nature, et le Fonds mondial pour la nature Canada (WWF-Canada) estime que le gouvernement rate une occasion importante de restaurer nos infrastructures naturelles avec le budget de cette année.
Il est à peine question de la nature dans le document du budget de près de 493 pages, le mot n’apparaissant que quatre fois. Le gouvernement annonce plutôt :
- l’élimination potentielle des plafonds pour les émissions de gaz à effet de serre pour le secteur pétrolier et gazier, si certaines conditions sont réunies;
- une réduction des dépenses consacrées à Environnement et Changement climatique Canada et à Pêches et Océans Canada;
- une absence de nouveaux financements pour la nature ou d’initiatives qui aideront le Canada à respecter ses engagements internationaux en matière de protection et de restauration de la biodiversité.
La suppression progressive du programme 2 milliards d’arbres est déconcertante, compte tenu de ses bienfaits avérés pour l’environnement et les communautés d’ici. Malgré les défis qu’il connait, le programme a joué un rôle essentiel dans la restauration d’habitats et le renforcement de la résilience des forêts face aux répercussions de plus en plus importantes des changements climatiques. Même si le gouvernement honorera ses engagements actuels, y compris envers le WWF-Canada, l’élimination du programme 2 milliards d’arbres nous déçoit, et survient à un moment où nous avons plus que jamais besoin de solutions basées sur la nature.
« La nature n’est pas un luxe; elle fait partie intégrante de l’identité du Canada. Sa riche diversité écologique constitue la base de notre économie et est au cœur de nos communautés », soutient Megan Leslie, présidente-directrice générale du WWF-Canada. « Le budget fédéral rate une occasion d’assurer la prospérité et le bien-être à long terme du Canada en investissant dans une croissance qui renforce à la fois notre économie et nos écosystèmes, ce qui correspond à la volonté et aux besoins des Canadien.ne.s. On nous avait promis un “investissement générationnel”, mais cela doit également inclure des investissements pour les générations futures. »
Une occasion ratée de restaurer la nature
La restauration de la nature consiste à rétablir des terres et des eaux endommagées par les activités humaines comme le développement urbain, la pollution et l’extraction de ressources. Le WWF-Canada se réjouit de l’inclusion d’initiatives en lien avec l’adaptation au climat dans le Fonds pour le développement des collectivités du Canada, qui peut et devrait inclure un investissement dans la nature pour bâtir la résilience.
Lorsque nous investissons dans la restauration des forêts, des milieux humides et d’autres habitats, cela contribue à protéger les communautés et les industries qui en dépendent, en fournissant des écoservices comme la purification de l’eau, la pollinisation et la régulation du climat, et en assurant la sécurité alimentaire pour les communautés éloignées et nordiques.
L’investissement dans des mesures de restauration à grande échelle peut créer des occasions de « bâtir un Canada fort », qui mènent à la reconstruction des habitats pour les espèces et les gens, au stockage de carbone et au soutien de la réconciliation avec les peuples autochtones. En investissant dans la nature maintenant, nous bâtissons également notre résilience face aux répercussions à venir des changements climatiques.
« La restauration est essentielle et requiert des ressources, ainsi que la contribution des décideur.euse.s politiques et des communautés, ajoute Megan Leslie. Le leadership du gouvernement fédéral est crucial pour définir les défis écologiques et les lacunes dans les connaissances, financer de nouveaux projets, recueillir des données et faire le suivi des résultats. La nature doit faire partie des priorités, associée à des investissements soutenus dans la restauration pour rétablir des écosystèmes sains pour les espèces, la nature et les gens. »
Le plus récent rapport Planète vivante Canada 2025 du WWF-Canada révèle qu’au cours des 50 dernières années, plus de la moitié des 910 espèces étudiées ont connu un déclin de leur abondance. Sans investissement dans la nature, nous risquons de déstabiliser les écosystèmes dont dépendent les espèces et les gens.
« La restauration écologique au Canada est une nécessité urgente à l’échelle du pays, soutient Megan Leslie. Il est impératif que le rétablissement de la nature devienne une priorité nationale. La période propice à un changement positif réel et durable pour la planète tire à sa fin, mais nous savons qu’il est encore temps d’agir. Grâce à Régénérer le Canada, le plan stratégique sur 10 ans du WWF-Canada, nous nous attaquons déjà à la double crise de la perte de biodiversité et des changements climatiques. Nous demandons maintenant au gouvernement fédéral de respecter ses propres engagements et d’investir dans un plan véritable de protection de la nature. »
À propos du WWF-Canada
Le WWF-Canada s’engage à prendre des mesures de conservation justes et équitables qui permettent de restaurer la nature, de renverser la perte d’espèces et de lutter contre les changements climatiques. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques et sur les recommandations des Autochtones pour nous assurer que tous nos efforts sont liés à un seul objectif : un avenir où les espèces, la nature et les humains vivent en harmonie. Pour en savoir plus, visitez le wwf.ca/fr.
Pour plus de renseignements, contactez-nous à l’adresse suivante :
[email protected]
