Projet Énergie Est : les environnementalistes somment TransCanada de donner l’heure juste et demandent la suspension des travaux de l’ONÉ

Montréal, le 11 février 2015 – Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), la Fondation David Suzuki, la Fondation Rivières, le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), Greenpeace, Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) réagissent au refus de TransCanada d’abandonner son projet de port pétrolier à Cacouna. Le mouvement environnemental québécois somme TransCanada de donner l’heure juste et demande à l’Office national de l’énergie (ONÉ) de suspendre tous ses travaux relatifs au projet Énergie Est de TransCanada tant et aussi longtemps que la compagnie n’aura pas statué sur la question d’un port pétrolier au Québec ou déposé une étude d’impacts de qualité. Les organismes demandent aussi au gouvernement du Québec de les appuyer dans cette requête de suspension des travaux de l’ONÉ. Ils rappellent que le gouvernement du Québec attend lui aussi le dépôt d’une étude d’impacts complète pour mandater le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et réaliser son propre examen du projet. 

« Il est inacceptable que l’ONÉ aille de l’avant tant qu’on ignore les intentions de la compagnie quant à la construction ou non d’un port pétrolier au Québec et tant que l’étude d’impacts n’est pas complète. TransCanada refuse de l’avouer, mais son projet de port à Cacouna est mort et elle n’a pas de plan B. La pétrolière tente de s’acheter du temps et de sauver la face devant ses actionnaires » estime Patrick Bonin de Greenpeace.

Selon Christian Simard de Nature Québec, « la pétrolière doit refaire ses devoirs et faire preuve de transparence en dévoilant immédiatement ses véritables intentions concernant ce projet au Québec. Elle doit cesser de faire preuve de mépris envers les Québécois et nous donner l’heure juste. » Les groupes rappellent que la compagnie n’a toujours pas respecté les sept conditions posées par le Québec, dont le dépôt – dans les meilleurs délais – d’une étude d’impacts complète et en français, nécessaire à l’examen du projet par le BAPE.

Suspension du processus de l’ONÉ
Pour les groupes, l’abandon du port pétrolier à Cacouna et son déplacement ailleurs modifiera sensiblement le projet Énergie Est.

« L’abandon du projet de port pétrolier à Cacouna aura un impact important sur le tracé du projet, les personnes directement affectées et les expertises pertinentes à faire valoir sur le projet. Il est injuste de maintenir les dates butoirs du processus de participation publique de l’office national de l’énergie tant que des aspects aussi fondamentaux du projet demeurent dans l’incertitude », selon Karine Péloffy du CQDE.

« TransCanada doit confirmer l’abandon du site de Cacouna et reconnaitre qu’une telle infrastructure ne peut être construite sans impact majeur sur la population des bélugas. Compte tenu de la fragilité du fleuve et de ses écosystèmes, déjà soumis à d’intenses pressions, nous croyons que l’entreprise devrait abandonner tout projet de terminal pétrolier sur le Saint-Laurent », a affirmé Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki.

Rappelons que la Fondation David Suzuki, SNAP-Québec et WWF-Canada publient aujourd’hui une importante étude sur les impacts cumulatifs des projets de transport de pétrole sur le Saint-Laurent, ses écosystèmes et ses communautés riveraines. Ce nouveau rapport montre que ces projets présentent des risques additionnels injustifiables pour les communautés et les écosystèmes.

Obligations du fédéral
« Le béluga du Saint-Laurent a été désigné comme espèce menacée pour la première fois en 2004, rappelle Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec au WWF-Canada. Il est plus que temps pour le gouvernement de désigner formellement son habitat essentiel et de le protéger. De plus, nous demandons à Ottawa d’implanter la stratégie de rétablissement de l’espèce que son ministère des Pêches et Océans a adoptée en 2012. »
 
Finalement, les groupes rappellent qu’il a fallu plusieurs interventions en cour pour forcer TransCanada à suspendre ses travaux à Cacouna. Les organismes demandeurs étaient le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), la Fondation David Suzuki, Nature Québec, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), et les citoyens France Dionne et Pierre Béland. Bien que n’étant pas parties au litige, le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), Fondation Rivières et Greenpeace soutenaient cette démarche qui s’imposait en raison des impacts nuisibles et importants qu’auraient eus les travaux sur cette espèce en déclin.

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Pour information et demandes d’entrevues :

Karine Péloffy, CQDE : 514 746-6597
Karel Mayrand, Fondation David Suzuki : 514 998-5458
Catherine Huard, Fondation Rivières : 514-241-3031
Marie-Claude Lemieux, WWF-Canada : 514-394-1105
Patrick Bonin, Greenpeace Canada : 514 594-1221
Christian Simard, Nature Québec : 418 928-1150
Patrick Nadeau, Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) : 514-603-3085