Ours polaires : nombre élevé, mais tendances inquiétantes

IQALUIT — Les résultats d’une nouvelle étude révèlent que deux sous-populations d’ours polaires sur les 13 du pays, précédemment en déclin, sont présentement stables et l’une d’elles pourrait même augmenter. Mais le déclin de la banquise arctique demeure une importante menace pour la survie à long terme de cette espèce, toujours selon le rapport.

Faits saillants du rapport

  • Les sous-populations d’ours polaires de la baie de Baffin et du bassin Kane sont maintenant estimées à 2 826 et 357 ours, respectivement. Ces chiffres sont plus élevés que les dernières évaluations des années 1990.
  • La sous-population de la baie de Baffin a connu une perte d’habitat radicale en raison de la réduction de l’étendue de la banquise. Chaque décennie depuis 1979, les ours polaires vivent une période sans glaces qui dure en moyenne 12 jours de plus, et la fonte de la banquise arrive trois à quatre semaines plus tôt dans les années 2000 que dans les années 1990. Pour l’ours polaire de la baie de Baffin, la perte d’habitat a provoqué la réorientation de son aire de distribution vers le nord en toute saison, et les ours passent de 20 à 30 jours de plus sur le sol comparativement aux années 1990.   
  • Malgré le fait que les sous-populations soient présentement stables, le rapport souligne plusieurs sources de préoccupation en ce qui concerne la sous-population de la baie de Baffin, liées à la réduction de la banquise provoquée par les changements climatiques. Cela s’est traduit par :
    • Une diminution de leur condition physique.
    • Une diminution du nombre de petits.
    • Une augmentation de la fréquence d’évènements de nage de longue durée pour les femelles.
  • Ces sous-populations sont partagées entre le Canada (Nunavut) et le Groenland.   
  • Le WWF-Canada a contribué au financement de cette récente étude, qui a été menée de 2011 à 2013.

David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada :
« Bien qu’il soit encourageant de voir que ces populations d’ours polaires sont stables, les changements climatiques continueront d’avoir un impact significatif sur la qualité et la disponibilité de leur habitat. La banquise est essentielle pour les ours polaires. Cette étude, accompagnée du déclin prévu et continu de la banquise, met en évidence l’importance de protéger le Dernier refuge de glace, là où la banquise d’été devrait durer le plus longtemps, pour la santé à long terme de cette espèce. » 

Brandon Laforest, spécialiste principal, Écosystèmes et espèces arctiques au WWF-Canada :
« Ce travail a permis d’établir une estimation fiable de ces sous-populations d’ours polaires, une composante essentielle pour la création d’un plan de conservation détaillé, et un point de référence permettant d’évaluer leur état de santé dans l’avenir. Le déclin du taux de reproduction et de la condition physique des ours polaires de la baie de Baffin est très préoccupant. Alors que la banquise continue de fondre, de fréquents et opportuns contrôles de populations d’ours polaires seront nécessaires à travers le pays afin de s’assurer que les conseils de cogestion puissent prendre des décisions éclairées. »  

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