Minimum historique de la banquise en Arctique : des problèmes en vue pour les espèces et communautés

Toronto, 15 mars 2016 – La superficie de la banquise de l’océan Arctique atteindra son niveau le plus bas de l’histoire cette année, ce qui pourrait causer du tort aux collectivités et aux espèces vivant dans la région.
Le National Snow and Ice Data Centre (NSIDC) des États-Unis a révélé aujourd’hui qu’un hiver arctique plus chaud que la moyenne a entraîné une diminution de la superficie de la banquise, évaluée à 14,478 millions km2 le 2 mars 2016. À moins que la banquise ne reprenne de l’ampleur, cela signifie que le record établi en 2015 sera dépassé cette année.

La superficie de la banquise en Arctique est enregistrée chaque année. Elle atteint son maximum chaque hiver et son minimum à la fin de la saison estivale. Bien que le niveau très bas atteint en hiver ne mène pas toujours à des niveaux exceptionnellement bas en été, ils ont tout de même des conséquences sur la faune arctique. Les nouvelles mères ours polaires qui sortent de leurs tanières où elles ont donné naissance doivent rapidement avoir accès à la banquise pour se nourrir et retrouver leurs forces. 

« Le minimum historique de la banquise dans l’océan Arctique pourrait causer un problème aux ours polaires de cette région, particulièrement dans les zones d’alimentation les plus importantes, affirme Paul Crowley, vice-président du programme Arctique du WWF-Canada. Dans l’Arctique canadien, le niveau très bas de la superficie de la banquise signifie que les ours polaires et plusieurs autres espèces arctiques auront de la difficulté à trouver leur nourriture. 

Ces conditions auront aussi un effet négatif sur le phoque annelé, principale proie de l’ours polaire. Les phoques ont besoin de la banquise pour donner naissance à leurs petits, mentionne M. Crowley.

La diminution constante de la banquise en Arctique nous rappelle que nous n’avons pas de temps à perdre. Les gouvernements, les villes et les entreprises doivent agir maintenant et appliquer les engagements pris lors des négociations sur le climat à Paris en décembre 2015, ajoute-t-il.

À la fin de l’année dernière, les différents gouvernements réunis à Paris ont adopté un accord qui met les bases pour afin de lutter contre les changements climatiques à long terme. L’accord de Paris comprend la limitation du réchauffement climatique mondial à 2 °C, avec un objectif fixé à 1,5 °C, ce qui envoie un signal fort témoignant du fait que les gouvernements s’engagent à suivre et à se fier à la science. 

L’accord de Paris est aussi le tout premier accord qui rallie toutes les nations à une même cause, les changements climatiques, et qui se fonde sur les responsabilités historiques, présentes et futures de ces nations.

Il n’y a tout simplement pas d’alternative à la mise en œuvre des engagements sur le climat. Les conséquences observées actuellement en Arctique démontrent que nos écosystèmes les plus fragiles sont menacés, ici au Canada et dans toute la région. Mais nous avons la chance de pouvoir agir en investissant dans les énergies renouvelables qui aideront à réduire les émissions de carbone et diminueront notre empreinte sur la planète », atteste M. Crowley. 
 
La semaine dernière, le Canada et les États-Unis se sont entendus sur plusieurs initiatives communes pour la protection de l’Arctique, soulignant ainsi le besoin d’agir à la fois sur l’atténuation des changements climatiques et sur la conservation de l’Arctique afin de limiter les impacts qui se font déjà sentir.

Le 22 avril prochain, les gouvernements se rencontreront aux Nations Unies à New York pour la signature du nouvel accord international sur le climat. Cet évènement coïncidera avec les célébrations du Jour de la terre.  
 
-30-
 
Pour plus de renseignements :
 
Chris Chaplin, Senior Communications Specialist, WWF-Canada
+1 416 669 9155, [email protected]