L’étendue de la banquise arctique atteint un seuil record et continue de fondre

Ottawa, Canada – 29 août 2012 – En raison d’une fonte record des glaces cet été, la banquise de l’océan Arctique a atteint sa plus faible superficie depuis les premiers relevés par satellite en 1978, selon les mesures de l’IARC-JAXA Information System et du Centre national de données sur la neige et la glace des États-Unis (NSIDC). Et la fonte se poursuivra sans doute encore cette année, car les plus petites superficies de banquise sont d’habitude observées à la fin de septembre, soit dans un mois. Le rétrécissement de la banquise est un des effets hâtifs les plus visibles des changements climatiques planétaires.

« Ces records de fonte des glaces polaires sont en voie de devenir la norme, fait remarquer Clive Tesar du Programme du WWF international pour l’Arctique. Nous fracassons constamment des records à mesure que la banquise dépérit. La semaine dernière, à Grise Fjord, village le plus septentrional du Canada, les gens de l’endroit étaient stupéfaits de voir leur horizon marin dépourvu de glace. Cette fonte de la banquise affecte non seulement les espèces vivantes de l’Arctique, mais aussi la vie des peuples partout sur Terre. Et comme en témoigne ce nouveau record, nous n’avons plus beaucoup de temps pour mettre en œuvre les mesures efficaces qui aideront les espèces de l’Arctique à s’adapter. »

On a constaté que la perte de banquise a une incidence négative sur les populations d’ours polaires plus au sud, qu’elle a entraîné la mort de morses et permis à de nouvelles espèces de s’installer dans l’Arctique. Pour les habitants de la région, le rétrécissement de la banquise augmente les dangers de certains voyages traditionnels sur la glace. C’est aussi un facteur d’érosion accrue des côtes où sont situés leurs villages. À l’échelle planétaire, la diminution de la masse de glace altère les régimes climatiques dans l’ensemble de l’hémisphère Nord.

Parallèlement, la disparition de la banquise attire l’attention d’industries comme celles du transport maritime et de l’exploitation pétrolière et gazière. Pour le WWF, il importe que ces nouveaux développements dans le Grand Nord tiennent compte des limites de la capacité qu’ont les systèmes arctiques, déjà amplement perturbés, d’absorber de nouveaux changements.

Cet été, des chercheurs scientifiques et des employés du WWF participent à l’expédition « En route vers Siku », un voyage au Dernier refuge de glace qui se trouve entre le nord du Groenland et le Canada, là où l’on prévoit que la banquise d’été résistera le plus longtemps à la fonte. Les scientifiques de l’expédition évaluent les transformations liées au climat dans cette région peu étudiée mais d’importance croissante. Ce voyage au Dernier refuge de glace est un projet du WWF parmi plusieurs qui visent à favoriser la résilience de l’Arctique face aux changements climatiques. Le WWF travaille également à plusieurs projets de réduction des émissions de carbone à l’échelle planétaire.

Les faits

La banquise de l’océan Arctique atteint généralement sa plus petite superficie à la fin du mois de septembre.

Au cours de l’été 2007, la banquise arctique a atteint un minimum record de superficie dès le début du mois d’août, soit plus d’un mois avant la fin de la saison de fonte des glaces. En septembre, cette année-là, on a ouvert une voie de navigation convoitée à travers le passage du Nord-Ouest. Selon les mesures du Centre national de données sur la neige et la glace des États-Unis, le 16 septembre 2007, la superficie totale de la banquise est tombée à 4,13 millions de kilomètres carrés, soit 38 p. cent sous la moyenne et 24 p. cent de moins que le record précédent de 2005.

« En route vers Siku » est une expédition commanditée par Canon Europe ayant pour but d’étudier et d’évaluer les choix de gouvernance pour l’avenir de ce Dernier refuge de glace, une région située au nord de la baie de Baffin, entre le Groenland et le Canada, où l’on prévoit que la banquise persistera en 2040. Les membres de l’expédition visitent les collectivités qui jalonnent leur périple afin de présenter le projet du Dernier refuge de glace aux habitants de la région, d’écouter leurs conseils et ainsi bénéficier de leurs compétences.

Pour plus d’information sur les travaux du WWF international visant à atténuer les impacts des changements climatiques, voir le site (en anglais) http://wwf.panda.org/what_we_do/footprint/climate_carbon_energy/.
Version française, Canada : http://www.wwf.ca/fr/conservation/climatetenergie/

L’IARC-JAXA Information System est un partenariat de l’International Arctic Research Center [University of Alaska Fairbanks] et de la Japan Aerospace Exploration Agency [JAXA]. Son travail consiste notamment à analyser les images satellites et à réaliser des modèles informatiques.

Le Centre national de données sur la neige et la glace des États-Unis (NSIDC) est une organisation gouvernementale qui recueille et analyse les données relatives à la neige et à la glace, en particulier dans les régions polaires.

À propos du Dernier refuge de glace
Le Dernier refuge de glace est un nouveau projet du WWF ayant pour but d’étudier et d’évaluer les choix de gouvernance pour l’avenir de cette région où l’on prévoit que la banquise estivale résistera le plus longtemps aux changements climatiques. Le WWF aide à mener des recherches dans cette région et à en colliger les résultats afin de trouver des avenues de gouvernance pour mieux l’administrer à l’avenir, tant au profit des espèces sauvages que des collectivités humaines.
www.lasticearea.org
Version française, Canada : http://www.wwf.ca/fr/conservation/arctique/ne_perdons_nord/dernier_refuge_de_glace/

À propos du Programme mondial pour l’Arctique du WWF
Le WWF travaille en collaboration avec de nombreux partenaires – des gouvernements, des entreprises et des universités – tout autour de l’Arctique afin de combattre les menaces qui pèsent sur cette immense région et d’en préserver la riche biodiversité. Le Programme mondial pour l’Arctique du WWF coordonne les travaux du WWF dans l’Arctique depuis 1992. Ses bureaux établis dans six pays limitrophes regroupent des experts en matière d’enjeux circumpolaires comme la gouvernance, les changements climatiques, les pêcheries, les ours polaires, les ressources pétrolières et gazières, entre autres.
www.panda.org/arctic
Version française, Canada : http://www.wwf.ca/fr/conservation/arctique/

À propos du WWF
Le WWF crée des solutions pour relever les plus grands défis de conservation qui se posent à notre planète afin d’aider les peuples et la nature à s’épanouir.
http://www.wwf.ca/fr/