Les petits poissons éprouvent de grandes difficultés, selon le WWF-Canada

Des espèces dépendantes, comme l’emblématique colonie de fous de Bassan de l’île Bonaventure, sont affectées.

MONTRÉAL, 23 septembre 2016 Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) révèle la situation difficile dans laquelle se trouvent les poissons-proies dans son rapport Bouffe pour tous. Aussi appelés poissons fourrages, ces petits poissons sont essentiels à la survie de prédateurs comme les baleines et les oiseaux marins, ainsi que pour le rétablissement des pêcheries commerciales, dont la pêcherie de la morue du Nord.

Dans la région du golfe du Saint-Laurent, les espèces qui dépendent du maquereau, un poisson-proie, incluent certaines baleines à dents telles que le marsouin et le dauphin à flancs blancs de l’Atlantique, puis des oiseaux marins, tout particulièrement le fou de Bassan. Au Québec, le déclin du maquereau est en effet lié au faible succès reproducteur des fous de Bassan et au déclin de la colonie de l’île Bonaventure. Ces oiseaux marins se nourrissent en grande majorité de ce poisson-proie.

Évaluant 27 pêcheries selon neuf critères, le rapport du WWF-Canada indique que :

  • Trois pêcheries sont dans des conditions critiques dans l’Atlantique : deux stocks de hareng dans le golfe du Saint-Laurent, ainsi que le maquereau de l’Atlantique. Une autre pêcherie préoccupante est celle du hareng du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et de la baie de Fundy.
  • Dans 75 % des pêcheries évaluées, le statut des réserves n’est pas connu, ce qui inclut toutes les pêcheries de capelan et toutes les pêcheries de Colombie-Britannique.
  • Dans tous les cas, la gestion des pêcheries ne prend pas suffisamment en compte les besoins des prédateurs.
  • Les effets de l’environnement et des changements climatiques sur les poissons-proies demeurent largement méconnus.

Qu’est-ce qu’un poisson-proie?

  • Les poissons-proies sont de petits poissons, tels que le hareng, le capelan et le maquereau. Ils sont parmi les organismes les plus abondants dans les océans en termes de masse.  
  • Ils constituent une importante source alimentaire pour un large éventail de prédateurs. Certaines espèces, telles que les baleines à bosse, les baleines de Minke et les phoques communs dépendent du poisson-proie pour 75 % de leur alimentation.
  • Les petits poissons sont très sensibles aux changements de l’environnement.
  • Les poissons-proies sont vulnérables à la surpêche, car ils se rassemblent habituellement en bancs. Ils sont donc très faciles à attraper, même si les stocks diminuent.

Le WWF-Canada travaille à :

  • Assurer un approvisionnement pour les prédateurs, dont le béluga, la baleine à bosse, les oiseaux marins et la morue du Nord.
  • Moderniser la gestion des pêcheries afin de prendre en considération les besoins de plusieurs espèces.
  • Renforcer l’écocertification des pêcheries de poissons-proies.
  • Trouver des alternatives à l’utilisation du poisson-proie comme appât dans les pêcheries commerciales telles que le homard.
  • Protéger les plages à frayères pour le poisson-proie commercial et non commercial.

Citation de David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada :
« Les populations de grands prédateurs comme les baleines à bosse, les oiseaux marins et les espèces commerciales telles que la morue ne se rétabliront pas si elles ne mangent pas suffisamment. C’est choquant de savoir que plusieurs de ces pêcheries sont gérées sans les renseignements appropriés concernant les stocks. Le rapport du WWF-Canada démontre qu’il reste beaucoup de travail à faire pour la protection des poissons proies, qui sont au cœur de nos écosystèmes océaniques. »

Pour consulter le rapport : wwf.ca/bouffe_pour_tous

À propos du WWF-Canada
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