Le WWF-Canada se joint à la demande de démantèlement du barrage Springbank sur la rivière Thames, London, Ont.

Toronto, Ont. (22 janvier 2016) – Le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) se joint à l’Alliance des rivières de l’Ontario (Ontario Rivers Alliance), en tant que collectif d’organisations en conservation et d’associations de pêche pour demander à la Ville de London en Ontario le démantèlement du barrage de la rivière Thames.
 
La rivière Thames fait partie du réseau de rivières du Patrimoine Canadien qui coule au cœur de la ville de London et qui abrite de nombreuses espèces menacées, dont la Tortue-molle à épines. Démanteler le barrage, qui n’a pas été utilisée depuis 2008, apporterait de nombreux bénéfices à la santé environnementale de cette rivière ainsi qu’au bien-être des communautés qui en dépendent.
 
« Le démantèlement du barrage Springbank améliorera la santé du bassin du nord du Lac Érié et rehaussera la vitalité de la rivière Thames parce que l’écosystème naturel sera rétabli. C’est un scénario gagnant à la fois pour les communautés et la nature, affirme David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada. Aider à restaurer la rivière Thames afin qu’elle récupère sa condition naturelle favorise une meilleure qualité de l’eau, participe à l’amélioration de la qualité de vie des espèces menacées et offre des opportunités de loisirs pour la collectivité de London. Nous recommandons vivement à la Ville de London de rendre possible tous ces bénéfices environnementaux et communautaires en démantelant le barrage. »
 
Les barrages peuvent avoir des répercussions néfastes considérables sur l’environnement aquatique. Par contre, les rivières sauvages améliorent la résilience des écosystèmes d’eau douce et ont de meilleures chances de s’adapter face aux changements climatiques. Les rivières entravées ou détournées gênent le mouvement des espèces dans leur propre habitat, mouvement pourtant essentiel à leur survie, ce qui conduit inévitablement à une chute de population.
 
« De saines rivières sauvages offrent une multitude de bénéfices à l’écosystème et aident à diminuer les effets des changements climatiques, atteste Linda Heron, présidente et chef de la direction de l’Alliance des rivières de l’Ontario. Enlever le barrage Springbank ne profitera pas seulement à l’écosystème de la rivière Thames, mais aura aussi des répercussions pour la qualité de l’eau dans la région des Grands Lacs. Nous exhortons ainsi le maire de la Ville de London et son conseil municipal de démanteler le barrage Springbank. »
 
La rivière Thames est tributaire du bassin versant du nord du Lac Érié. Le Rapport national sur l’état des bassins versants du WWF-Canada révèle que la cote de qualité de l’eau concernant le phosphore à proximité et autour du barrage est faible. Précisément, les niveaux de phosphore excèdent les recommandations pour la qualité de l’eau dans plus de 70 % des échantillons recueillis entre 2008 et 2012.
 
Le phosphore est un nutriment important présent naturellement dans les rivières. Il permet aux plantes et aux algues de croître. Cependant, lorsque présent en trop grande concentration, il peut provoquer la prolifération d’algues toxiques (cyanobactéries). Les barrages et les réservoirs exacerbent ce problème. Ils conduisent à une augmentation de la température de l’eau et permettent aux sédiments de se fixer, deux facteurs qui mettent davantage le phosphore à disposition, causant la croissance des algues. La prolifération de cyanobactéries est un risque potentiel pour la santé humaine et aquatique, risquant de contaminer l’approvisionnement en eau potable, pour la qualité de vie et la vitalité économique, en plus d’être esthétiquement peu attrayante. 
 
Un groupe de scientifiques fédéraux binational a identifié que l’apport en cyanobactéries de la rivière Thames était problématique pour le Lac Érié, voire que les efforts devaient s’y concentrer. En enlevant le barrage, la Ville de London aidera l’Ontario et le Canada à atteindre les engagements fixés dans l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs et dans la nouvelle entente Ontario-Michigan-Ohio qui vise à réduire la quantité de phosphore s’infiltrant dans le Lac Érié de 40 % en 10 ans, que le WWF soutient.   
 
D’autres menaces pèsent sur la santé globale de la rivière Thames, dont les eaux usées et le ruissellement agricole. Le WWF croit fermement que la santé de la rivière, autant à proximité, en amont, qu’en aval, s’améliorera suite au démantèlement du barrage Springbank.
 
À long terme, la qualité de l’eau de la rivière sera ainsi améliorée et la santé de l’écosystème aquatique du lac Érié sera en voie de se rétablir. Lorsqu’une rivière est saine, sa communauté est à même de mieux apprécier ses bénéfices, qu’ils proviennent d’une eau potable de qualité, des opportunités récréatives telles que la pêche durable, de l’embellissement de la rivière ou d’une meilleure connexion à la nature.
 
À propos du WWF-Canada
Le WWF-Canada est la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF – World Wildlife Fund), l’un des plus importants organismes de conservation indépendants et respectés dans le monde. Le WWF-Canada poursuit depuis près de 50 ans son action d’intégration de la connaissance scientifique et de la recherche dans des projets bien concrets menés sur le terrain. Le WWF propose des solutions aux grands défis de conservation de notre époque afin de créer l’harmonie entre la nature et les humains. Visitez le wwf.ca/fr pour de plus amples renseignements.

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Contact média :
Sophie Paradis
Directrice pour le Québec
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